Réponse de Momo Jean De Diue à Mireille Fomekong

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Réponse de Momo Jean De Diue à Mireille Fomekong
Réponse de Momo Jean De Diue à Mireille Fomekong

Africa-Press – Cameroun. La tribune de Mireille Fomekong dans laquelle elle décrit un Cameroun dirigé par un régime dictatorial qui embastille l’opposition obligée d’animer un meeting à Paris, a suscité l’ire du ministre délégué Jean De Dieu Momo.

L’ancien opposant au régime Biya qui est devenu ministre après l’élection présidentielle de 2018, a répondu à la communiante de Samuel Eto’o.

« Elle est déjà rassasiée? De quel exil planétaire parle t elle de non liberté? Elle est la preuve que les libertés garanties par la démocratie et la constitution existent au Cameroun », a écrit le ministre délégué auprès du ministre de la Justice.

VOICI LA TRIBUNE DE FOMEKONG

« Meeting du MRC à Paris: un symbole fort, un signal alarmant pour le Cameroun

Quel étrange spectacle que de voir certains ministres du régime camerounais commenter, parfois même se moquer, du meeting organisé par le MRC à la Place de la République à Paris. Ces réactions sont à la fois ubuesques et hypocrites. Ce rassemblement, ils le savent tous, n’aurait jamais pu avoir lieu sur le sol camerounais, tant le régime actuel bloque systématiquement tout espace d’expression à l’opposition.

Et pourtant, ils osent déclarer qu’“on ne peut pas gouverner depuis Paris”, comme si eux-mêmes ne gouvernaient pas exclusivement depuis Yaoundé, dans une bulle de décisions centralisées, déconnectées des réalités de l’intérieur du pays. Ce pouvoir, qui refuse toute forme de décentralisation effective, prétend donner des leçons de gouvernance à distance.

Pendant ce temps, au Cameroun, l’opposition politique est bâillonnée. Aucun meeting n’est autorisé sans entraves. Préfets, sous-préfets et forces de l’ordre sont systématiquement déployés pour empêcher toute mobilisation, même pacifique. Les motifs invoqués sont souvent absurdes: “trouble à l’ordre public”, “activité non déclarée”, ou simplement, aucune explication. On réprime d’abord, on justifie après.

Plus grave encore, des leaders politiques ou militants ne peuvent même pas se réunir autour d’un café ou partager un repas dans un restaurant sans être surveillés, intimidés ou dispersés. Le simple fait d’exister ensemble devient un acte de défiance.

Et pendant ce temps, le RDPC, parti au pouvoir, déploie librement les moyens de l’État pour organiser ses événements: transports, encadrement administratif, relais médiatiques, renforts sécuritaires… Tout est mobilisé, souvent aux frais du contribuable. Deux poids, deux mesures.

Ce meeting à Paris était donc bien plus qu’un rassemblement.

C’est un cri d’alerte lancé depuis l’exil par de nombreux camerounais, un rappel que l’opposition ne peut s’exprimer qu’à l’étranger.

C’est le signal accablant d’une démocratie confisquée, où seuls les partisans du pouvoir peuvent parler, marcher, se rassembler, proposer.

Dans une véritable démocratie, l’opposition doit pouvoir exister, s’exprimer, contester, proposer. Ce n’est pas un luxe, c’est une exigence républicaine.

Ce n’est pas une faveur du régime, c’est un droit constitutionnel.

Enfin, comment parler d’apaisement ou d’élections crédibles tant que des prisonniers politiques croupissent dans les geôles camerounaises?

Qu’a fait Olivier Bibou Nissack, sinon exercer son droit à la parole et à la contestation politique? Qu’ont fait des dizaines d’autres détenus, si ce n’est réclamer pacifiquement des droits garantis par la loi?

Pour des élections véritablement ouvertes et pacifiques en octobre 2025:

• Il faut libérer tous les prisonniers politiques.

• Il faut garantir l’accès équitable à l’espace public et médiatique pour toutes les formations politiques.

• Il faut mettre fin à la privatisation des institutions publiques par un seul parti.

Le Cameroun mérite mieux que cette façade de démocratie. Il est temps que la République redevienne la maison de tous, et non l’outil d’un seul camp ».

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