Africa-Press – Cameroun. Sans surprise, le perchiste phénomène Armand Duplantis a surclassé ses rivaux lors de la finale des Jeux olympiques de Paris. À 24 ans, le Suédois, double champion du monde, a conservé son titre et battu son record du monde. Trois ans après les JO confinés de Tokyo, il a pu profiter de la ferveur du public au Stade de France.
Toujours plus haut. Sans rival depuis quatre ans, le Suédois Armand Duplantis a encore une fois écrasé la concurrence, lundi 5 août, au Stade de France, lors des Jeux olympiques de Paris.
Trois ans après son premier succès olympique à Tokyo, “Mondo” a décroché une nouvelle médaille d’or et battu son propre record du monde en passant une barre à 6,25 m.
Lors d’un concours parfait, il a été le seul à franchir 6 mètres. Il a devancé l’Américain Sam Kendricks, deuxième avec 5,95 m, et le Grec Emmanouil Karalis, troisième avec 5,90 m.
Il a ensuite battu le record olympique en passant avec succès une barre à 6,10 m. Le perchiste s’est alors attaqué à trois reprises à son record du monde en tentant une barre à 6,25 m. La troisième tentative a été la bonne.
Double champion du monde et détenteur du record du monde, qu’il a désormais battu neuf fois depuis février 2020, le perchiste star a eu toute la soirée la faveur du public français. Sans tricolore à encourager en finale, une première depuis 2004, dont le champion olympique français Renaud Lavillenie qui n’a pas réussi à se qualifier pour les JO, tous les regards étaient braqués sur le chouchou de l’athlétisme mondial.
A 24 ans, il est devenu le troisième perchiste seulement à gagner deux titres olympiques après l’Américain Bob Richards (1952 et 1956) et la Russe Yelena Isinbayeva (2004 et 2008). Il n’a plus été battu depuis plus d’un an (Monaco en juillet 2023).
Adolescent, il était déjà un phénomène. Armand Duplantis n’a pas tardé à confirmer tout le potentiel aperçu du temps où il brillait chez les cadets et les juniors. Champion d’Europe en 2018 à seulement 18 ans, vice-champion du monde en plein air en 2019, le Suédois était programmé pour dominer la perche. Il n’a pas failli.
La domination d’Armand Duplantis rappelle celle de Sergueï Bubka dans les années 1980 et 1990. L’Ukrainien avait battu le record du monde 35 fois pour le faire passer de 5,85 m en 1984 à 6,15 m en 1994. Il avait ensuite fallu attendre presque 20 ans pour voir Renaud Lavillenie, modèle et grand ami d’Armand Duplantis, surpasser Sergueï Bubka en franchissant 6,16 m. Le Français n’aura gardé ce record que six ans. Maître Duplantis le lui a arraché dès 2020, année de son avènement, pour le porter à de nouveaux sommets.
Jusqu’où peut-il aller ?
Auteur de neuf records du monde, il semble toujours repousser un peu plus les limites de la perche. Torun, Glasgow, Belgrade, Eugene, Clermont-Ferrand, Xiamen, Paris: depuis qu’il a dépossédé Renaud Lavillenie du record du monde, la carte des centimètres grignotés l’un après l’autre par Armand Duplantis n’en finit plus de s’étendre.
Le père d’Armand Duplantis, Greg, lui-même ancien perchiste, place la barre autour des 6,40 m. “Il n’a que 24 ans et les perchistes atteignent généralement leur apogée entre la fin de la vingtaine et le début de la trentaine, explique-t-il dans une interview donnée à un des sponsors de son fils. Il continue de progresser et je pense qu’il sera meilleur dans quatre ans. Ça peut paraître invraisemblable, mais je pense qu’il peut s’approcher des 6,40 m, si ce n’est carrément les passer.”
L’intelligence artificielle fait des projections beaucoup plus ambitieuses encore: à en croire une modélisation compilant ses sauts, ses résultats et les conditions de compétition, réalisée pour le comité olympique suédois, Armand Duplantis serait capable de s’envoler… à 6,51 m à 33 ans.
“C’est un gros saut ! Mais c’est sympa à entendre, a commenté Armand Duplantis. Ce serait amusant de sauter plus haut que ça et de battre l’intelligence artificielle !”
En attendant, “sauter 6,30 m est mon prochain grand objectif”, s’est fixé le jeune champion. “J’ai la vitesse nécessaire pour le faire en ce moment. C’est tout à fait possible, estime le double champion du monde et triple champion d’Europe en titre, invaincu depuis plus d’un an. Mais pourquoi s’arrêter là alors que je peux viser encore plus haut ?”
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