Africa-Press – Cameroun. L’intervention de Samuel Eto’o à l’Assemblée Générale du CNOSC pour exiger le respect des textes a suscité des comparaisons inattendues avec Maurice Kamto. Une analyse qui révèle les paradoxes de l’engagement civique au Cameroun.
La ferme position prise par Samuel Eto’o face aux irrégularités du CNOSC a fait réagir bien au-delà des cercles sportifs. Des militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) évoquent désormais le nom de leur leader Maurice Kamto, réclamant de lui la même détermination que montre le président de la FECAFOOT.
Cette comparaison soulève une question fondamentale: qui, entre l’ancien footballeur et le juriste de formation, devait naturellement porter la voix du respect des lois au Cameroun?
Le paradoxe est frappant. Maurice Kamto, professeur de droit reconnu et figure de l’opposition, n’a pas publiquement condamné le ministère des Sports pour son non-respect des décisions prises par les assemblées générales des fédérations de football et de volley-ball. En revanche, Samuel Eto’o s’est imposé comme le défenseur intransigeant de la légalité sportive.
Cette situation révèle une réalité troublante: celui qui n’est pas juriste de formation se retrouve à incarner la défense du droit, multipliant les victoires judiciaires face aux meilleurs avocats du pays.
L’analyse des défis respectifs est éclairante. Samuel Eto’o, pourtant considéré comme proche du pouvoir en place, traverse des moments difficiles. Il doit composer avec un sélectionneur national imposé qui lui manque régulièrement de respect, une situation qui illustre les contraintes pesant même sur les soutiens présumés du régime.
À l’inverse, Maurice Kamto, leader de l’opposition, semble paradoxalement subir moins de pressions directes dans son domaine d’expertise qu’Eto’o dans le sien.
Cette situation pose la question de l’émergence d’un nouveau type de leadership au Cameroun. Samuel Eto’o devient-il malgré lui le porte-voix des opprimés? Sa détermination dans le domaine sportif inspire-t-elle d’autres secteurs de la société?
Les partis politiques semblent aujourd’hui s’inspirer de ses méthodes et réclamer son endurance face aux difficultés. Un phénomène qui révèle peut-être une attente de la société camerounaise pour des leaders qui osent dire non aux irrégularités, quel que soit leur domaine d’intervention.
Il convient cependant de distinguer les rôles. Samuel Eto’o agit dans sa sphère de compétence, le sport, où il détient une légitimité élective. Exiger de lui qu’il intervienne systématiquement dans le champ politique reviendrait à confondre les genres et les responsabilités.
Comme le souligne Jean Crépin Soter Nyamsi: « Une lumière reste une lumière, peu importe le temps que ceci prendra. » L’important n’est peut-être pas de savoir qui doit parler, mais que quelqu’un ose le faire quand c’est nécessaire.
L’union des forces vives du pays, dans leurs domaines respectifs, pourrait être la clé d’un changement durable. Car après tout, « l’union fait la force ».
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