Africa-Press – Cameroun. 1/ On peut parler avec des rêveurs endormis
En 2021, plusieurs équipes ont réussi à établir une communication à double sens avec des rêveurs lucides endormis, grâce à des codes prédéfinis. Les chercheurs énonçaient par exemple une addition à voix haute et le participant assoupi répondait en effectuant un nombre adéquat d’allers-retours horizontaux avec les yeux (si l’opération était “3 + 1”, il devait ainsi faire quatre allers-retours oculaires). La voix de la personne extérieure lui parvenait de diverses façons, émanant parfois d’un poste de radio onirique ou retentissant comme une “voix divine” sortie de nulle part.
Deux ans plus tard, l’équipe de la neurologue Isabelle Arnulf a montré que le tracé électroencéphalographique se modifie de façon caractéristique dans ces phases où la communication est possible: “Le cerveau semble ouvrir régulièrement des fenêtres de conscience sur le monde extérieur, comme s’il remontait un périscope depuis les profondeurs du sommeil “, explique la spécialiste.
2/ Le temps s’écoule de la même façon en rêve et dans la réalité
“Cinq minutes dans le monde réel vous donnent une heure de rêve”, affirme un personnage du film Inception, de Christopher Nolan. Perdu: toute une série d’expériences ont montré qu’il n’y a aucune dilatation temporelle extravagante dans les rêves. Dans l’une d’elles, des rêveurs lucides devaient compter jusqu’à dix ou effectuer dix pas en songe, en signalant le début et la fin de cette tâche par un double aller-retour horizontal des yeux. Résultat: ces tâches leur ont pris quasiment le même temps que ce qu’on attendrait dans la réalité – soit environ dix secondes.
3/ Nous “respirons” nos rêves
Si vous piquez un sprint en rêve, vous mettrez-vous à haleter dans votre sommeil ? C’est bien ce que suggère une expérience récente, où une vingtaine de rêveurs lucides ont imaginé des scénarios impliquant des vocalisations ou une apnée et se sont alors mis à respirer comme s’ils vivaient réellement ce dont ils rêvaient. Par exemple, une participante rêvant qu’elle nageait une brasse coulée a plusieurs fois enchaîné une inspiration profonde et une apnée. Une autre a bloqué sa respiration au cours d’un songe où elle s’était exposée à des vapeurs nocives dans le métro.
4/ Nous sommes connectés aux personnages de nos rêves
Les personnages qui peuplent nos rêves nous semblent indépendants, mais au fond, ils ne sont qu’une simulation de notre cerveau. Or ce dernier ne s’y perd pas totalement, comme l’ont montré deux études amusantes. Dans la première – aux résultats préliminaires, car très peu de participants ont réussi la tâche requise -, des rêveurs lucides devaient prier les personnages qu’ils croisaient de les chatouiller. Or ils n’y ont pas été plus sensibles que s’ils s’étaient chatouillés eux-mêmes.
Dans la seconde, les rêveurs lucides devaient cacher leurs mains derrière leur dos et demander combien ils dressaient de doigts à leurs interlocuteurs oniriques. Ceux-ci sont tombés juste deux fois sur trois, là où le hasard leur laissait moins d’une chance sur dix…
Par Guillaume Jacquemont
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