Blanchiment D’Argent Au Cameroun: Risques Élevés Révélés

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Blanchiment D'Argent Au Cameroun: Risques Élevés Révélés
Blanchiment D'Argent Au Cameroun: Risques Élevés Révélés

Africa-Press – Cameroun. Akere Muna dénonce la facilité du blanchiment d’argent au Cameroun

L’avocat et militant anti-corruption révèle des chiffres alarmants sur les exportations d’or lors de l’émission « Challenge Présidentiel »

L’avocat camerounais Akere Muna a livré des révélations fracassantes sur l’ampleur de la corruption et du blanchiment d’argent au Cameroun, lors de son passage dans l’émission « Challenge Présidentiel » diffusée sur Sun+ TV. Ses déclarations mettent en lumière des dysfonctionnements majeurs dans plusieurs secteurs stratégiques du pays.

La révélation la plus saisissante concerne les exportations d’or vers les Émirats arabes unis. Selon Akere Muna, « le Cameroun déclare avoir exporté 4 tonnes d’or vers les Émirats. Mais qu’est-ce qui se passe? Les Émirats disent qu’ils ont importé 10 tonnes du Cameroun. »

Cette différence de 6 tonnes entre les chiffres officiels camerounais et émiratis soulève des interrogations majeures sur la traçabilité des exportations et suggère l’existence de circuits parallèles non déclarés. Une telle discordance statistique pourrait indiquer des pratiques de sous-déclaration ou de contournement des procédures douanières officielles.

« Le blanchiment d’argent est facile au Cameroun », affirme sans détour l’avocat, qui étend son diagnostic à l’ensemble de l’économie nationale. « Tous les secteurs, c’est cela », martèle-t-il, suggérant que les anomalies observées dans le commerce de l’or ne constituent qu’un exemple parmi d’autres.

Cette facilité du blanchiment d’argent s’expliquerait par les défaillances structurelles identifiées dans les institutions de contrôle et de régulation.

Huit secteurs classés « à haut risque »

Akere Muna s’appuie sur l’évaluation réalisée par l’Action Group (GIABA – Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest) pour étayer son diagnostic. Selon cette évaluation, huit secteurs camerounais seraient classés « à haut risque »:

Cette classification institutionnelle confirme les dysfonctionnements systémiques que dénonce régulièrement la société civile camerounaise et les organisations internationales.

L’avocat rappelle également le classement peu reluisant du Cameroun par Transparency International, organisation de référence dans la lutte contre la corruption. « Transparency International nous classe comme un des pays les plus corrompus du monde, quand même ! », s’indigne-t-il.

Ce classement international vient corroborer les observations de terrain et les évaluations régionales, confirmant l’ampleur du défi que représente la lutte contre la corruption au Cameroun.

Ces déclarations d’Akere Muna, figure reconnue de la lutte anti-corruption au Cameroun et ancien président de Transparency International Cameroun, prennent une résonance particulière dans le contexte pré-électoral. Elles soulignent l’urgence de réformes structurelles pour assainir l’économie camerounaise et restaurer la confiance des partenaires internationaux.

L’écart entre les déclarations d’exportation camerounaises et les importations déclarées par les Émirats illustre concrètement les enjeux de gouvernance qui traversent l’économie nationale et appelle à un renforcement des mécanismes de contrôle et de transparence.

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