Cameroun: 1 117 Checkpoints Sur La Route

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Cameroun: 1 117 Checkpoints Sur La Route
Cameroun: 1 117 Checkpoints Sur La Route

Africa-Press – Cameroun. Sur le corridor Douala – Ndjamena – Bangui, on dénombre près de 1117 checkpoints. Une véritable économie souterraine sur fond de bakchich. La gifle infligée à un camionneur ne pouvait guère tomber plus mal. Au lendemain d’une présidentielle houleuse, on a craint le pire voire une rupture de communication entre le Nord et le Sud du fait d’un blocus.

Scènes de violence et d’exaspération ! Des milliers de camionneurs à l’arrêt sur le tronçon Meiganga – Ngaoundéré. La gifle rageuse d’un gendarme à l’endroit d’un camionneur a mis le feu aux poudres. Un geste malheureux qui met en exergue la voracité de ces checkpoints qui excellent dans le racket au quotidien. Sur le corridor Douala – Ndjamena – Bangui, on dénombre près de 1 117 checkpoints.

Une véritable économie souterraine sur fond de bakchich. La claque infligée à un camionneur ne pouvait guère tomber plus mal. Au lendemain d’une présidentielle houleuse, on a craint le pire voire une rupture de communication entre le Nord et le Sud du fait d’un blocus. Les multiples réunions au ministère des Transports, et le train de mesures annoncées pour désamorcer la bombe, n’ont pas été suivis d’actions concrètes.

Le SED et le ministre des Transports se sont livrés à quelques amabilités par un échange épistolaire abondamment relayé sur la toile. La cohérence de l’action gouvernementale peut attendre. Ce débrayage a impacté l’économie nationale déjà si mal en point. C’est en termes d’échanges entre le Cameroun et le Tchad, le Nord et le Sud du pays pour ce qui est de l’hinterland, une route au cœur de l’économie nationale et sous régionale.

Le trafic dense a complètement dégradé cette infrastructure. Le projet de construction d’une infrastructure sous régionale financée conjointement par le Tchad et le Cameroun, a été torpillé par la partie Camerounaise. Les voies alternatives d’une ligne ferroviaire ou de la voie fluviale, ont été elles-mêmes sabordées par une intégration sous régionale à pas comptés.

Malgré l’intervention du gouverneur de l’Adamaoua et des Lamidos qui ont activé une chaîne de solidarité louable envers ces voyageurs pris en otage par ce débrayage des camionneurs, la situation est restée explosive pendant cinq jours. Face à la témérité des grévistes qui revendiquent la libération de tous les prisonniers de la crise post-électorale, il n’en fallait pas plus pour que les pouvoirs publics assimilent leur mouvement d’humeur en un activisme politique.

D’où l’intervention musclée des forces de défense et de sécurité. Des bulldozers ont dégagé avec fracas les camions qui bloquaient la route. Après cinq jours de paralysie, la circulation a été rétablie sur l’itinéraire Meiganga – Ngaoundéré samedi dernier en attendant la réouverture imminente de l’axe Meiganga – Garoua – Boulaï. Et ça roule de nouveau sur la nationale numéro 1.

Mais pour combien de temps? Outre le démantèlement de bon nombre de check-points transformés en simple péages et autre moyen d’extorsion, il y a en toile de fond, l’urgence de la construction d’une infrastructure routière digne de ce nom entre le Nord et le Sud. Il n’en demeure pas moins vrai que les lendemains de la présidentielle ont été particulièrement heurtés. Le Grand-Nord en porte encore les stigmates.

Entre récupération, manipulation, déficit d’infrastructures, insécurité transfrontalière, les pouvoirs publics doivent user de tact pour monitorer la météo politique et prévenir toute concentration d’ingrédients conflictuels à même de provoquer une désintégration du Cameroun.

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