Africa-Press – Cameroun. C’est la somme faramineuse que la task force compte débourser. En attribuant par ailleurs le marché de leur fourniture à deux sociétés n’ayant pas accès à la commande publique.
Le 30 août le ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République (Sg/Pr), Ferdinand Ngoh Ngoh a, «en exécution des très hautes instructions» du président Paul Biya, demandé au ministre de la Santé publique (Minsante), Manaouda Malachie, de signer deux marchés relatifs à la fourniture de 750.000 tests TDR pour le Covid-19.
Il lui demande, «en urgence», de passer lesdites prestations à l’entreprise Aehan Global, BP 15561-Yaoundé qui, pour un montant de 3.036.250.000 francs est appelée à livrer 500.000 tests AG Covid-19. Quant à Nyl Company, BP 3963-Douala, il remporte, à raison de 1.300.406.250 francs, le marché de fourniture de 250.000 tests rapides Biosynex.
Des factures pro-forma, représentant un montant total de 4.336.656.250 francs, sont annexées à la correspondance de celui qui est, par ailleurs, depuis quelques mois le patron de la task force en charge des opérations financières relatives à la riposte nationale contre la pandémie du coronavirus et ses conséquences économiques et sociales.
Le premier problème vient de ce que les tests choisis par ladite task force ne sont pas homologués par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Sur quelle base, et par qui, ont-ils donc été choisis ? Vient ensuite leur coût unitaire soit 6072,5 francs, pour la première commande et 5201,625 francs, pour la deuxième. Cet écart, aussi, est difficile à expliquer.
On se souvient en effet qu’en- plein boum de la pandémie à travers le monde, et alors que les fabricants jouaient les enchères, les mêmes produits étaient facturés à quelque 700 francs. A quoi peut-on attribuer cet écart abyssal, aujourd’hui que les industriels se sont démultipliés, «cassé» les prix et que la concurrence bat son plein ?
L’autre grosse curiosité réside sur l’identité des deux prestataires. Nos multiples recherches, sur les réseaux, n’ont pas permis de localiser «Aehan Global», cette société à qui l’équipe à Ferdinand Ngoh Ngoh octroie un juteux marché en mode gré à, gré, vieille habitude de la maison. Quant à «Nyl Company», qui jouit des mêmes privilèges, l’on apprend qu’elle est située à Bali, un quartier de la métropole économique. Elle exerce dans les secteurs du «commerce général-import-export».
En tout état de cause, il ne nous a pas été permis de retrouver les noms des deux sociétés dans le fichier de la direction générale des impôts. De là à conclure qu’elles ne peuvent point accéder à la commande publique, il n’y a qu’un pas que beaucoup n’hésiteront pas à franchir.