Grogne: Des ex-combattants séparatistes crient de nouveau leur ras-le-bol à Buea (Sud-Ouest)

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Cameroun - Grogne: Des ex-combattants séparatistes crient de nouveau leur ras-le-bol à Buea (Sud-Ouest)
Cameroun - Grogne: Des ex-combattants séparatistes crient de nouveau leur ras-le-bol à Buea (Sud-Ouest)

Africa-PressCameroun. Les repentis de la crise anglophone logés dans le Centre de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR) de Buea sont de nouveau en colère. Ils ont investi les rues de la capitale régionale du Sud-Ouest le 19 mars 2021 pour protester contre leurs conditions de vie et la lenteur du processus de leur réinsertion sociale.

Munis de bâtons, ils ont barricadé des rues, paralysant au passage la circulation sur certaines artères de Buea. «Vous n’avez pas tenu à vos engagements. Vous nous avez rassurés qu’après trois semaines, vous établirez nos cartes nationales d’identité, en vain», se plaignent des ex-séparatistes.

Ils protestent contre leurs mauvaises conditions de vie et le séjour de plus en plus long dans ce centre de réinsertion. «Le gouvernement nous a promis une insertion de six à sept mois avec possibilité de trouver du travail. Mais depuis deux ans, nous sommes toujours là sans perspectives», s’insurgent ces pensionnaires du Sud-Ouest, qui dénoncent par ailleurs une mauvaise gestion administrative de leur centre.

La vive tension entre autorités descendues sur le lieu de débrayage et ex-séparatistes a nécessité l’intervention des forces de maintien de l’ordre pour contenir les manifestants et calmer la situation. Après avoir recueilli leurs doléances, les autorités leur ont demandé d’être patients. Ce nouveau débrayage des pensionnaires du Sud-Ouest intervient après celui du 1er février dernier pour les mêmes revendications. La grogne avait été observée par ceux du Nord-Ouest à Bamenda quelques semaines plus tard. Le gouvernement avait réagi en leur octroyant de l’argent et en promettant de résoudre leurs problèmes. Ce n’est visiblement pas encore le cas.

Créé en 2018 par le président Paul Biya, le Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR) vise à donner une seconde chance aux jeunes enrôlés dans les groupes armés. Ces derniers, qui choisissent délibérément de déposer les armes, ont ainsi la possibilité de réintégrer la société à travers des formations professionnelles (maçonnerie, menuiserie, peinture, couture…) et le petit commerce. D’après le coordonnateur du CNDDR, Faï Yengo Francis, les trois centres (Buea, Bamenda et Maroua) du CNDDR comptaient en novembre 2020, 500 ex-combattants de Boko Haram et anciens membres de milices séparatistes en cours de réinsertion.

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