Africa-Press – Cameroun. 145 Camerounais ont demandé à la justice française de contraindre le groupe Bolloré à fournir des documents pour établir ses liens avec la Société camerounaise de palmeraies (Socapalm) qu’ils accusent d’attenter à leurs droits.
La cour d’appel de Versailles a validé le 09 juin 2022 une procédure intentée contre le groupe Bolloré pour obtenir l’application de mesures améliorant les conditions de vie des travailleurs et riverains de plantations d’huile de palme au Cameroun. Cette procédure a été intentée par dix ONG et syndicats contre le groupe Bolloré. Ces organisations ont saisi la justice française en 2019 pour les motifs susmentionnés.
La cour d’appel a donné raison au tribunal de Nanterre, qui avait pris une décision similaire l’année dernière. Le groupe Bolloré avait soulevé des exceptions de nullité, qui ont pour la plupart été rejetées par la cour d’appel de Versailles.
« Nous, nous sommes satisfaits de la décision parce que c’est un pas de plus pour les communautés (affectées). La décision préserve la possibilité de recourir au juge quand après une négociation confidentielle en médiation une entreprise ne respecte finalement pas ses engagements en matière de respect des droits humains et dans cette affaire en particulier, la décision valide la procédure »
« Donc on se rapproche de la réponse vraiment attendue, à savoir concrètement : est-ce que le juge va contraindre Bolloré à exercer son influence pour remédier à la situation, c’est-à-dire, remédier aux atteintes dénoncées dans le cadre des activités de la Socapalm (atteintes à l’environnement, conditions de travail des travailleurs de la palmeraie, conditions de sécurité des travailleurs, conditions de vie des communautés riveraines)… »,
Il faut savoir que ça fait plus de dix ans que les communautés demandent une amélioration et ça fait plus de trois années perdues sur des questions de procédure donc il est plus que temps qu’on en vienne au vrai débat dans ce dossier, et d’une manière générale il est plus que temps qu’on mette un terme à l’impunité des multinationales
», a déclaré Laura Bourgeois, chargée de contentieux et de plaidoyer dans cette affaire à RFI.
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