Africa-Press – Cameroun. Le 25 juillet 2022 à Douala, capitale économique du Cameroun, la brigade territoriale de gendarmerie de Youpwè a saisi 93 000 emballages en plastique non biodégradables contenus dans neuf ballots. C’est que CIN a appris en consultant la page Facebook de la gendarmerie nationale du Cameroun. Qui indique que cette saisie se déroule alors que le gouvernement camerounais s’est engagé dans la lutte contre ce type d’emballages il y a huit ans.
En effet, c’est depuis le 1er avril 2014 qu’au Cameroun, les dispositions de l’arrêté du 24 octobre 2012 du ministre de l’Environnement, relatif à la réglementation de la fabrication, de l’importation et de la commercialisation des emballages non biodégradables à basse densité (inférieure ou égale à 60 microns d’épaisseur) sont entrées en vigueur. Pour autant, l’on constate que près de dix ans après, ces emballages plastiques ont toujours le vent en poupe. Dans les grandes surfaces et les boutiques d’échelle moindre, pour sécuriser leurs emplettes, les clients sont obligés d’accepter ces types d’emballages. Pis encore, dans les grandes surfaces, ils leur sont vendus à au moins 100 FCFA.
« Les promoteurs d’espaces commerciaux se ravitaillent dans des circuits qui sont bien connus des personnels du ministère de l’Environnement », souffle un acteur de la société civile qui a fait de la lutte contre la pollution par les plastiques son cheval de bataille. Ce combat est d’autant plus important que, selon les statistiques officielles, « la matière plastique représente environ 10 % des six millions de tonnes d’ordures produites chaque jour au Cameroun ». Plus grave, indique-t-on au sein du ministère de l’Environnement, « le pays n’a pas les ressources nécessaires pour collecter tous les déchets d’emballages plastiques au Cameroun. Du coup, ceux qui ne sont pas collectés se retrouvent dans le milieu naturel, terrestre et marin, où ils sont parfois ingérés par des espèces marines et le bétail, entraînant leur mort ».
Une posture de l’Etat que conteste Greenpeace Afrique. Sa responsable de la campagne forêt, Ranece Jovial Ndjeudja, déclarait à ce propos en 2021 que « le ministère de l’Environnement a les moyens de veiller avec plus de rigueur au respect de l’arrêté interdisant l’usage du plastique au Cameroun. L’État dispose de tous les moyens pour bannir à jamais le plastique de nos habitudes».
Bernard Bangda, CIN
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