Canicule: Confort de 25°C en Hiver, Étouffant en Été

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Canicule: Confort de 25°C en Hiver, Étouffant en Été
Canicule: Confort de 25°C en Hiver, Étouffant en Été

Africa-Press – Cameroun. « Pourquoi a-t-on une relation différente à la sensation de chaleur l’été et l’hiver? Mon exemple: 25°C dans un appartement l’été c’est étouffant, 25°C l’hiver dans le même appartement c’est agréable », nous demande Marie Plume Leroy sur notre page Facebook, alors qu’une canicule inédite touche la France. C’est notre question de lectrice de la semaine. Merci à toutes et tous pour votre contribution.

En voilà un paradoxe thermique bien connu: en hiver, un appartement à 25°C semble douillet, presque luxueux. Mais en été, cette même température devient souvent insupportable. Un simple coup d’œil au thermomètre ne suffit pas à expliquer cette différence. Car ce que nous ressentons n’est pas uniquement une question de degrés: c’est avant tout une sensation, influencée par des facteurs physiques bien identifiés.

La « température ressentie », pas une illusion mais une réalité mesurée

Dans un précédent article publié en 2019 et intitulé « qu’est-ce que la température ressentie?« , nous évoquions cet exemple: « -5 °C par une journée ensoleillée et sans vent paraissent bien plus supportables que +5 °C sous le crachin avec des bourrasques fouettant le visage ». Cette observation a conduit les météorologues à introduire la notion de « température ressentie », conceptualisée dès les années 1940 en Amérique du Nord et formalisée en 2001 grâce à des travaux de médecins canadiens et américains.

Ils ont étudié la perte de chaleur au niveau du visage en fonction de la température et de la vitesse du vent, pour établir l’indice de « refroidissement éolien » (ou « wind chill » en anglais). Par exemple, une journée à 0 °C avec un vent de 30 km/h sera ressentie comme s’il faisait -6 °C. L’air en mouvement balaye l’isolation naturelle créée par les poils et la fine couche d’air chaud et humide au contact de la peau, exposant directement notre organisme au froid sec.

L’humidité, facteur-clé de l’inconfort estival

Mais en été, ce n’est pas le vent qui gêne, c’est l’humidité. En effet, lorsque l’humidité de l’air augmente jusqu’à saturation, cela empêche le corps de transpirer efficacement, bloquant ainsi le principal système de refroidissement du corps humain. Autrement dit, notre climatiseur interne (la sueur) ne fonctionne plus correctement. Résultat: notre corps surchauffe, même si la température affichée reste modérée.

Des indices comme l’ »humidex », utilisés en météorologie, prennent en compte cette humidité pour donner une meilleure idée de la température réellement ressentie en été.

Il faut aussi tenir compte d’un facteur psychophysiologique: notre perception de la température varie selon notre acclimatation saisonnière. En hiver, nous sortons d’un environnement froid et notre corps, à la recherche de chaleur, accueille favorablement les 25 °C. En été, au contraire, notre organisme est déjà en surchauffe, et ces mêmes 25 °C, surtout en intérieur sans circulation d’air et avec une humidité élevée, peuvent vite devenir pénibles.

Ainsi notre sensation thermique n’est jamais une simple lecture de thermomètre. Elle dépend du vent, de l’humidité, de l’exposition au soleil, de l’activité physique, et même de notre état physiologique. L’été, l’humidité rend difficile l’évaporation de la sueur, bloquant le refroidissement naturel du corps. L’hiver, le vent accroît la perte de chaleur corporelle. Entre les deux, une même température peut donc se transformer en cocon ou en fournaise.

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