Africa-Press – Cameroun. Le casse-tête de l’intégration des médecins
L’inquiétude du collectif des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes de la promotion 2013-2020 des Facultés de médecine ne retombe pas tant le flou perdure quant à leur intégration ou non à la Fonction publique depuis un an qu’ils ont terminé leurs études. Une situation inédite pour ces diplômés de Faculté de médecine jusque-là systématiquement intégrés à la fonction publique. En 2019 encore, la promotion précédent celle de 2013-2020 a vu ses lauréats bénéficier d’une intégration à la Fonction publique, selon des informations obtenues par Le Jour.
En fait, tous les aînés de cette promotion 2013-2020 n’ont pas connu les déboires de leurs cadets, des soucis pour intégrer la Fonction publique. Un médecin fonctionnaire depuis une dizaine d’années témoigne : « A la sortie de la Faculté de médecine de Yaoundé au mois de septembre cette année-là, nous avons été convoqués à la Direction des ressources humaines du ministère de la Santé publique, dès le mois d’avril, pour nos dossiers d’intégration qui ont été acheminés au ministère de la Fonction publique dans une procédure bien connue par les futurs médecins fonctionnaires. »
Les choses sont-elles définitivement pris une autre tournure avec la promotion 2013-2020, dont les lauréats attendent en vain, depuis septembre 2020, leur convocation à la Drh du ministère de la Santé publique, pour les habituelles formalités d’intégration à la Fonction publique ?
Le gouvernement se garde pour l’instant de se prononcer officiellement. Les membres du collectif ont toutefois récemment livré une piste sur l’intention du gouvernement, une indiscrétion qu’ils font d’une audience qui leur a été accordée au ministère de la Santé publique : « Après une audience qui nous a été accordée auprès du ministre de la Santé publique via le Directeur des Ressources Humaines. Ce dernier aurait déclaré ouvertement que le gouvernement aurait décidé brusquement de suspendre notre intégration à la Fonction publique.»
Un autre élément de réponse se trouve dans les archives, il y a quelques années déjà, Jacques Fame Ndongo, le ministre de l’Enseignement supérieur, comme nous le rappelions dans ces colonnes, édition de mardi dernier, s’était prononcé sur le sujet sur les ondes du poste national de la Crtv. « A partir de la promotion 2013-2014, c’est une décision gouvernementale qui est déjà officielle, les diplômés des facs et des instituts de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie agréés, ne seront plus automatiquement intégrés.
Le ministère de la Fonction publique organisera un concours national au prorata des besoins de la nation pour recruter des médecins». Le collectif des médecins, chirurgiens-dentistes et pharmaciens lui, répond invariablement, par une évidence en matière d’administration publique, réputée écrite. Ils demandent à avoir les éléments tangibles qui justifieraient une telle mutation. En chœur, ils estiment qu’aucun texte officiel n’a jamais interrompu leur intégration à la Fonction publique.
Une chose est sûre, ces diplômés ont inauguré un nouveau cycle dans la formation des médecins au Cameroun. Ils sont les tout premiers à avoir été reçus au concours national d’aptitude à la formation médicale au Cameroun, dont les résultats ont été publiés par un communiqué du ministre de l’Enseignement supérieur. Ces résultats classaient les candidats « par ordre de mérite, par institution d’accueil et par filière).
Quatre facultés publiques et deux instituts privés constituaient les huit institutions d’accueil retenues pour former les médecins au Cameroun.