Africa-Press – Cameroun. Abattus lors des manifestations pacifiques, torturés à mort dans des lieux de détention, exécutés sur un trajet conduisant à son domicile, les camerounais semblent désormais des lapins sur lesquels s’exercent les hommes en tenue.
La série noire des détenus mort en prison ce poursuit au Cameroun. La dernière en date est celle d’un refugié de la crise anglophone à Maleke dans le Moungo.
Selon le récit des proches de la victime, Yaya Issa, 19 ans, Ibrahim Saidou, 17 ans et Idrissou ont fui la crise sécuritaire qui sévit dans les régions anglophones pour trouver refuge de l’autre côté de la frontière de la région du Nord-Ouest. C’est à Maleke dans le département du Mougo, région du Littoral que les réfugiés s’installent où ils développent une petite activité dans une cafétéria.
Dans la nuit du 10 décembre, leur service terminé, à bord d’un véhicule ils prennent la route pour leur domicile lorsqu’ils sont pris en chasse par une moto transportant trois individus en civil armés qui leur tirent dessus. Les jeunes gens croient à des coupeurs de route et se dirigent vers le comité d’autodéfense et ce, après être sortis de leur véhicule essuyant des coups de feu et parti en tonneaux. Les trois individus finissent pas les rattraper. Il s’agit de trois gendarmes de la brigade de recherches de la Gendarmerie de Mbanga. Des policiers arrivent sur la scène et disent connaître Yaya Issa, Ibrahim Saidou et Idrissou qui sont des jeunes sans histoires; des commerçants connus. Les gendarmes s’y opposent et dépouillent les jeunes garçons de leur argent et de leurs téléphones portables leur exigeant de les déverrouiller. Les trois réfugiés sont passés à tabac.
Menottés et jetés à l’arrière d’un véhicule de la gendarmerie, Yaya Issa et Ibrahim Saidou sont conduits vers un lieu ténébreux. Yaya Issa est battu à mort. Ibrahim Saidou laissé pour mort se réveille le lendemain au milieu des cadavres à l’hôpital de Mbanga. Surpris, les gendarmes pour couvrir leurs crimes ont enchaîné le survivant sur un lit d’hôpital prétendant qu’il s’agit d’un malfrat !
Un scénario ridicule qui n’a pas convaincu le procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Nkongsamba qui a libéré Ibrahim Saidou.





