Africa-Press – Cameroun. Ils n’ont pas oublié. Les contrôleurs aériens exerçants au Cameroun et constitués en syndicat se souviennent de ce qu’ils ont enduré lors de la grève qu’ils ont mené les 23 et 24 Septembre 2022 en même temps que leurs collègues des autres pays membres de l’Agence pour Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA). Au cours de l’échange qu’ils ont eue avec la presse nationale et internationale le 12 Octobre à Douala, ces contrôleurs, regroupés au sein de Cameroon Air Traffic Controllers’ Association (CATCA), ont reparlé des mauvais traitements qu’ils ont subis à cause de leur engagement. « La CATCA déplore qu’au Cameroun, l’exécution du service minimum, comme prévu en temps de grève, a été catégoriquement empêchée. Ainsi, a-t-on assisté à l’éjection des salles de contrôle et à l’audition à la gendarmerie de plusieurs contrôleurs aériens à Douala et Garoua, ainsi qu’à la séquestration d’autres, dont une femme enceinte, à Yaoundé. Contre toute attente, les contrôleurs aériens refoulés ont été temporairement remplacés par des mains inexpertes en sous-effectif, au péril de la sécurité aérienne », peut-on lire dans le communiqué remis aux hommes de médias.
Tout en saluant la médiation menée « de bout en bout » par le Ministre des Transports, Jean Ernest Masséna NGALLE BIBÉHÈ, et bi en que reconnaissant une situation « désormais apaisée », ils déplorent le fait que « des pressions administratives et psychologiques – des invectives verbales, des pesanteurs dans le traitement des dossiers administratifs- continuent de peser sur le corps des Contrôleurs Aériens de l’ASECNA en général et du Cameroun en particulier au péril de la sécurité. Cette politique d’intimidations est poussée jusqu’à l’intrusion répétée d’huissiers de justice dans les salles de contrôle – lieux sacro-saints de la sécurité de la navigation aérienne », s’indignent les contrôleurs aériens camerounais.
Avec leurs collègues des autres pays membres de l’ASECNA, ils font des revendications essentiellement relatives au renforcement des capacités opérationnelles, à l’épanouissement professionnel et au plan de carrière du Contrôleur Aérien de l’ASECNA. « Ces trois piliers essentiels se sont malheureusement effrités depuis l’arrivée de la nouvelle équipe dirigeante en 2017 », font-ils savoir.
Leurs espoirs reposent désormais sur la réunion du Comité des Ministres, organe suprême de l’ASECNA, convoquée pour le lundi 17 octobre 2022 à Dakar au Sénégal. Elle devra apporter des réponses claires à la plateforme revendicative des contrôleurs aériens de l’Agence.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Cameroun, suivez Africa-Press
