Santé des Dirigeants et Risques Nucléaires

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Santé des Dirigeants et Risques Nucléaires
Santé des Dirigeants et Risques Nucléaires

Africa-Press – Cameroun. La possibilité d’une guerre nucléaire effraie l’humanité depuis des décennies. Ce risque est devenu d’autant plus criant lorsque le président russe, Vladimir Poutine, a brandi cette menace dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine. Cependant, d’autres puissances nucléaires ont aussi des conflits en cours: l’Inde et le Pakistan, tous deux en possession d’armes nucléaires, se sont affrontés brièvement en début d’année ; Israël s’en prend à ses voisins, notamment l’Iran (qui cherche aussi à se procurer l’arme nucléaire) ; la Corée du Nord ne cesse de menacer son voisin du sud ; et les États-Unis ont aussi attaqué très récemment l’Iran.

Or, la majorité de ces pays est dirigée par des hommes âgés: Xi Jinping (Chine), Donald Trump (États-Unis), Narendra Modi (Inde), Benyamin Netanyahou (Israël), Asif Ali Zardari (Pakistan) et Vladimir Poutine (Russie) ont tous plus de 70 ans. Ces âges avancés augmentent le risque de maladie chronique et démences, pouvant affecter leur discernement… et nous précipiter dans une apocalypse nucléaire. Cette alerte a été lancée par des chercheurs de l’Université d’Otago en Nouvelle-Zélande, qui ont analysé les données de santé de tous les dirigeants décédés des puissances nucléaires, montrant à quel point une grande partie a gouverné avec des problèmes de santé qui auraient pu entraver leurs performances cognitives. Leur étude a été publiée le 8 juillet 2025 dans la revue BMC Research Notes.

Des « monarchies nucléaires » qui cachent les problèmes de santé de leurs dirigeants

Actuellement, neuf pays ont l’arme nucléaire: Chine, Corée du Nord, États-Unis, France, Inde, Israël, Pakistan, Royaume-Uni, et Russie. Et plusieurs de ces pays sont ce que les chercheurs appellent des « monarchies nucléaires », où une seule personne peut décider de lancer une attaque nucléaire. Rendant d’autant plus crucial le sujet de la santé de leurs dirigeants, car une mauvaise décision, influencée par la maladie, pourrait être déterminante. Or, les problèmes de santé des hommes au pouvoir sont souvent cachés au public, même dans les pays les moins autocratiques: par exemple, le cancer de la prostate de François Mitterrand en France, un infarctus de Dwight Eisenhower et un début de démence de Ronald Reagan aux États-Unis (des rumeurs courent aussi sur la santé mentale de Joe Biden), et un AVC de Winston Churchill au Royaume-Uni.

Des dirigeants âgés, avec des problèmes de santé fréquents

Les auteurs se sont donc focalisés sur les dirigeants déjà décédés, pour lesquels il est plus facile de connaître ce genre de secrets. Ils ont analysé toutes les données disponibles sur la santé de 51 dirigeants de ces pays, d’après des rapports médicaux, mais aussi d’autres documents, tels que des biographies. La plupart d’entre eux avaient plus de 65 ans au moment de quitter leurs fonctions, et un tiers avait plus de 75 ans.

Un dirigeant sur cinq est décédé pendant son mandat, dont huit sont morts à cause de maladies chroniques. Ils avaient en moyenne environ quatre problèmes de santé connus. Les causes les plus fréquentes de décès étaient les problèmes cardiovasculaires. Et certains avaient des problèmes de santé mentale vers la fin de leurs mandats, y compris le dictateur soviétique Joseph Staline, le père du dictateur actuel de la Corée du Nord, Kim Jong Il, ainsi que le fondateur de la République populaire de Chine, Mao Zedong.

En plus de ces hommes de pouvoir décédés à cause des maladies, 15 autres ont dû quitter le pouvoir à cause de leur pathologie. Ce groupe de dirigeants avait en moyenne trois problèmes de santé connus ou soupçonnés, dont des maladies cardiovasculaires, des problèmes d’alcoolisme, des troubles de l’humeur (dépression, bipolarité…), surdité partielle, et un début de maladie d’Alzheimer, au moins pour l’un d’entre eux (Harold Wilson, Royaume-Uni). “Tous ces 15 dirigeants pourraient plausiblement avoir eu des performances diminuées à cause de ces problèmes de santé… pouvant aller à des perturbations graves de leurs capacités, comme c’était le cas d’Ariel Sharon (AVC entrainant un coma) ou de Menachem Begin (dépression sévère)”, expliquent les auteurs.

Des mesures pour diminuer les risques

Les auteurs proposent aussi une série de mesures pour diminuer le risque que des problèmes de santé de dirigeants entrainent une guerre nucléaire. Par exemple, ils soulignent l’importance des traités de désarmement nucléaire. Aussi, ils proposent que les puissances nucléaires s’engagent à utiliser ces armes seulement pour répliquer à une attaque nucléaire, et qu’il soit nécessaire qu’une autorisation d’attaque nucléaire passe par plusieurs personnes et ne repose pas sur un seul décideur. Sans oublier l’importance des médias pour enquêter sur les éventuels problèmes de santé des dirigeants afin d’éviter qu’ils ne soient cachés à la population.

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