Sixth Sense : le futur de la réalité augmentée

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Sixth Sense : le futur de la réalité augmentée
Sixth Sense : le futur de la réalité augmentée

Africa-Press – Cameroun. Le projet Sixth Sense (Sixième sens), lancé en 2009 au Massachusetts Institute of Technology (MIT), au sein Groupe des interfaces fluides de Pattie Maes, est d’abord une interface corporelle. Le projet préfigurait une voie de recherche aujourd’hui puissante basée sur l’analyse des mouvements et utilisant des objets très légers, à porter sur soi, bague ou collier qui intègre une Webcam.

Pattie Maes a effectué la démonstration de Sixth Sense au printemps 2009 lors d’une conférence de TED (Technology, Entertainment, Design ou Technologie, Divertissement, Conception) un organisme visant à rapprocher les chercheurs de ces domaines. Quel a été l’argumentaire de Pattie Maes ? Qu’à tout moment, il peut exister des informations qu’il pourrait être bon de connaître pour prendre la bonne décision.

« Lorsque vous rencontrez quelqu’un à un salon, vous n’allez pas sortir votre téléphone mobile pour lancer une recherche Google à son sujet. De même, lorsque vous vous trouvez dans un supermarché face à une pile de papier toilette, vous n’allez pas pouvoir faire une recherche sur le Web afin de déterminer lequel est le plus écologique. »

Le groupe de recherche de Pattie Maes au Medialab et plus particulièrement l’un de ses étudiants, Pranav Mistry, a donc développé une série d’objets qui puissent donner accès à toutes ces informations « sans demander que l’utilisateur modifie son comportement usuel », précise-t-elle.

Lors de sa démonstration, Maes a tenu une petite caméra sur une chaîne portée autour du cou et reliée à un petit système de projection et à un miroir. Elle a alors expliqué que ces objets communiquaient avec le téléphone mobile qu’elle avait dans sa poche.

Ce simple système autorise la projection d’informations en face de soi et la détection des mouvements de la main grâce à des capteurs insérés dans des petites bagues placées sur les doigts, ou sur les ongles. Grâce à des mouvements similaires à ceux que l’on opère sur un iPhone, l’utilisateur peut se déplacer sur une carte géographique projetée sur le mur ou opérer un zoom dessus. Une même série de gestes entraîne la prise d’une photo. De fait, Pattie Maes compare Sixth Sense à la table interactive Microsoft Surface portable, avec la différence que n’importe quelle surface peut servir pour l’interaction : le mur, la vitre, le T-shirt de la personne à qui l’on parle ou encore sa main si l’on ne trouve pas de surface disponible.

La réalité augmentée adaptée au quotidien

C’est au niveau des applications de réalité augmentée que Sixth Sense se distingue. Dans le film de démonstration que Pattie a projeté à TED, nous voyons Pranav Mistry se rendre dans un magasin et prendre divers produits dans les mains. À chaque fois, le système lui indique par la projection d’une couleur quel est le coefficient écologique de ce produit. S’il prend un livre dans une librairie, il peut voir s’afficher la note moyenne attribuée par ceux qui ont acheté ce livre sur Amazon, ou encore projeter sur une page blanche les commentaires apportés par les lecteurs ou critiques. Mieux encore, s’il lit un article de magazine, il peut obtenir l’affichage d’une vidéo qui permet d’en apprendre davantage sur l’évènement chroniqué ou encore les scores d’un match mis à jour.

Pattie Maes affirme que Sixth Sense a un avantage : ce type de système est très aisé à construire et son prix ne devrait pas excéder celui d’un téléphone mobile actuel soit environ 350 dollars. Pranav Mistry a également développé une autre application de réalité augmentée appelée Tapuma (Tangible Public Map ou Carte publique tactile). Lorsque l’on pose un objet sur une surface publique, l’on reçoit l’information adéquate. Par exemple, en plaçant un billet d’avion dessus, le système indique la porte d’embarquement, etc.

L’approche de Pattie Maes a le mérite de déporter la réalité augmentée sur des objets d’un emploi aisé. D’autres voies existent qui iraient plus loin encore en superposant l’information utile sur divers types de supports transparents, à commencer par le pare-brise de l’automobile. Le conducteur pourrait y voir apparaître des informations d’itinéraires, de circulation routière ou même des données calculées en temps réel comme la vitesse des autres véhicules. À très long terme, certains évoquent même la possibilité de supprimer les panneaux routiers (sens interdits, villes proches, etc.) dans la mesure où ces informations apparaîtraient sur la surface du pare-brise de l’automobile. Le conducteur pourrait également voir apparaître des informations le concernant particulièrement (« M. Martin a un retard d’une demi-heure »).

Avec la réalité augmentée, il serait même envisageable de supprimer les panneaux publicitaires qui enlaidissent les routes : ils ne se matérialiseraient que sur le champ de vision augmenté de l’automobiliste, de manière personnalisée. Une aubaine pour les protecteurs de l’environnement.

Augmenter les perceptions auditives

Un dernier point : la réalité augmentée n’est pas seulement visuelle. Elle pourrait également intervenir sur les perceptions auditives. Ainsi, les baguettes d’une lunette reposant sur les oreilles pourraient amplifier certains sons inquiétants afin de stimuler la vigilance de leur propriétaire.

Il reste à rendre les interfaces les plus souples possibles. Tout comme les applications de réalité virtuelle n’ont pas percé en raison de l’inconfort lié à la nécessité d’employer un casque, il est probable que les applications de réalité augmentée ne seront acceptées par tout un chacun que si elles se font discrètes. Tel est le challenge essentiel pour cette technologie prometteuse.

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