Africa-Press – CentrAfricaine. L’armée centrafricaine a commémoré le 04 avril 2024 ses 63 ans d’existence. A cette occasion, une grande marche sportive a été organisée à Bangui par les autorités civiles et militaires du pays, suivie de la remise des trophées aux Forces Armées Centrafricaines (FACA). Cependant, cette armée doit encore relever des défis pour devenir une véritable armée Républicaine, une armée de garnison.
La commémoration du 63e anniversaire de l’Armée Centrafricaine ce jeudi 4 avril 2024 à Bangui a été marquée autour d’une marche sportive en présence du Président de la République, Chef de l’Etat, Chef Suprême des Armées, Professeur Faustin Archange Touadéra, du Président de l’Assemblée Nationale, Simplice Mathieu Sarandji, du Premier Ministre Felix Moloua, du Général d’Armée Zéphirin Mamadou, Chef d’État-Major des Armées, des Officiers de la Minusca, des partenaires bilatéraux de la Fédération de Russie et du Rwanda, des Officiers Généraux, Officiers, Sous-Officiers et hommes du rang des Forces Armées Centrafricaines ( FACA) ainsi que les Forces de Défense et de Sécurité en général.
Créée en 1961 au lendemain de l’Indépendance par Jean Bedel Bokassa, l’armée de la République centrafricaine est composée de plusieurs unités entre autres: l’armée de terre, l’armée de l’air, la gendarmerie nationale et la police centrafricaine, les unités des eaux et forêts ainsi que les forces douanières.
63 ans, l’Armée nationale a connu des coups durs, des mutineries, des désertions voire dissolution comme en 2013 après le coup d’Etat de la coalition rebelle Seleka de Michel Djotodia.
Difficile marche vers une armée de garnison
Depuis son accession à la magistrature suprême de l’Etat en 2016, le Président Faustin Archange Touadéra a exprimé sa volonté de construire une armée de garnison. Une garnison est le corps de troupe stationné dans une place forte afin de la défendre contre un ennemi éventuel. Elle est soumise au service de place, contrairement à une armée de projection qui doit projeter tout de la capitale.
Cette ambitieuse vision s’accomplie progressivement à travers le recrutement, la formation et le déploiement massive des soldats dans plusieurs localités, tout en créant des Zone de Défense Militaire, prévues dans le Plan National de Défense (PND).
Il faut souligner que la RCA est subdivisée en quatre zones de défenses, en l’occurrence la zone Nord-ouest (Bouar), la zone Nord-Est (Ndele), la zone de défense Autonome de Bangui et la zone Sud-Est (Bangassou). A elle seule, la zone autonome de Bangui dispose: du ministère de la Défense et de la Reconstruction de l’Armée ; de cinq camps militaires (Kassaï, Roux, Beal et Fidel Obrou et Berengo), d’une base logistique et de deux casernes de sapeurs-pompiers. La zone nord-ouest, elle, ne comprend que deux camps militaires à Bouar, tandis que les zones Nord-est et Sud-est ne comptent aucune infrastructure, les unités projetées occupant provisoirement des bâtiments publics. Alors, il faut donc souligner que sans infrastructure, il ne doit pas y avoir une armée de garnison. C’est le premier défi que le gouvernement doit relever pour accomplir sa vision de l’armée de garnison.
Autres défis récurrents
L’armée centrafricaine fait face depuis 11 ans à l’embargo imposé par le Conseil de Sécurité des Nations-Unis sur l’approvisionnement en armes. Cette mesure bien qu’assouplie à un moment donné pèse encore les capacités de l’armée à répondre aux attaques des groupes armés qui, se ravitaillent souvent illégalement via les pays limitrophes.
L’embargo injuste sur les armes laisse prospérer les rebelles qui lancent des attaques contre les civiles et les positions des Forces de défense et de sécurité, sans oublier les forces onusiennes et les forces bilatérales russes et rwandaises qui appuient la montée en puissance de l’armée nationale.
Aujourd’hui, même si l’armée a mis en déroule les rebelles de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) et réduit considérablement leurs capacités de nuisance, des factions dispersées dans la nature constituent encore une menace réelle contre la paix, la sécurité et la libre circulation.
L’armée centrafricaine reste puissante malgré les nombreux auxquels elle fait face. Selon le site américain spécialisé dans la défense Global Fire Power (GFP), en 2023, l’armée centrafricaine occupe le 34e rang africain et le 136 rang mondial en Afrique. Ce classement tient compte de l’effectif des Armées, sa capacité à défense l’intégrité du territoire, sa capacité logistique. Malgré l’embargo qui freine l’élan de sa montée en puissance, l’Armée nationale fait peur à d’autres puissances.
Que faire pour une armée plus forte ?
Aujourd’hui, les FACA doivent reprendre leur mission régalienne qui est celle d’assurer la protection des personnes et des biens et de défendre l’intégrité du territoire. Les Forces de Défense et de Sécurité doivent renforcer le contrôle des frontières contre les menaces asymétriques, la cybercriminalité transfrontière, la prolifération des armes légères et des petits calibres, le blanchiment d’argent, le trafic de drogue et de stupéfiant, le terrorisme et la traite des humains.
Cette armée doit être véritablement responsable, en protégeant les droits de l’Homme. Une armée disciplinée, respectueuse des droits de l’Homme, dotée des moyens nécessaire pourra contribuer à un climat serein et accompagner le développement réel de la Centrafrique.
C’est de cette armée que le peuple attend, après les promesses des autorités politiques du pays, en l’occurrence le président de la République, Chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press





