Africa-Press – CentrAfricaine. Dans le cadre de la justice climatique, plusieurs pays africains soutiennent l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, jugées essentielles à la croissance de leurs économies, alors que les bailleurs de fonds se retirent de plus en plus de ces investissements.
Face à la réduction des investissements internationaux dans les énergies fossiles, l’Afrique se voit contrainte de chercher de nouvelles sources de financement pour ses projets pétroliers et gaziers. Une solution pour le continent pourrait consister à miser sur les fonds de pension.
Cette piste a été évoquée lors de l’African Refiners and Distributors Association Week Conference qui s’est ouverte lundi 7 avril à Cape Town (Afrique du Sud). Selon plusieurs experts présents, cette source potentielle de financement est estimée à quelque 250 milliards de dollars à l’échelle du continent.
La taille de ces fonds suggère un potentiel de financement non négligeable, susceptible d’atténuer la dépendance aux capitaux extérieurs si les conditions d’investissement le permettent.
Cette orientation vers un financement plus endogène apparaît d’autant plus stratégique que les besoins africains en infrastructures énergétiques demeurent considérables, estimés à près de 200 milliards de dollars par an. Dans plusieurs pays, le pétrole et le gaz continuent de jouer un rôle crucial dans l’économie et l’accès à l’énergie.
Pour autant, cette piste soulève des questions de faisabilité. Aujourd’hui, les fonds de pension sont généralement investis dans des actifs jugés sûrs, conformément à des cadres réglementaires prudents qui visent à protéger l’épargne des retraités. Or, les projets énergétiques, en particulier dans le secteur fossile, sont souvent perçus comme plus risqués, longs à maturité, et exposés aux aléas des marchés et de la réglementation internationale.
Ainsi, plusieurs experts appellent à une révision encadrée des normes prudentielles, qui permettrait aux fonds de diversifier une partie de leurs placements tout en s’assurant d’une gestion rigoureuse des risques. Cela supposerait également un renforcement de la transparence, de la gouvernance et de la viabilité économique des projets proposés, afin de garantir des rendements acceptables et soutenables.
Par ailleurs, cette approche pose un débat de fond sur la stratégie énergétique du continent. Si l’exploitation des hydrocarbures reste, pour l’instant, incontournable dans plusieurs pays, la tentation d’y consacrer une part importante de l’épargne nationale ne doit pas occulter les impératifs de diversification, d’inclusion énergétique et de transition vers des modèles plus durables.
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