Haute-Kotto : la présidente de l’OFCA de Ouadda-Maïkaga humiliée publiquement par le président de la jeunesse de Bria, la population de Ouadda en colère

3
Haute-Kotto : la présidente de l’OFCA de Ouadda-Maïkaga humiliée publiquement par le président de la jeunesse de Bria, la population de Ouadda en colère
Haute-Kotto : la présidente de l’OFCA de Ouadda-Maïkaga humiliée publiquement par le président de la jeunesse de Bria, la population de Ouadda en colère

Africa-Press – CentrAfricaine. Venue à Bria pour une formation, la présidente de l’OFCA de Ouadda-Maïkaga a été ciblée et humiliée au marché central de Bria par le président de la jeunesse, déclenchant la fureur des habitants de sa ville.

En effet, dans la sous-préfecture de Ouadda-Maïkaga, au nord de la République centrafricaine, une scène bouleversante a secoué la communauté. La présidente de l’Organisation des Femmes Centrafricaines (OFCA), qui travaille également comme comptable à la mairie de Ouadda-Maïkaga, s’était rendue à Bria, à 204 kilomètres de chez elle, pour participer à une formation. L’objectif était d’apprendre à mieux organiser la distribution de moustiquaires pour protéger les habitants contre le paludisme. Mais ce qui devait être une mission constructive s’est transformé en un épisode douloureux, marquant les esprits bien au-delà de Ouadda-Maïkaga.

Après avoir terminé sa formation à Bria, la présidente de l’OFCA a décidé de profiter de son passage en ville pour faire quelques achats au marché local. Elle cherchait des produits simples, comme du savon ou du sel, à ramener à Ouadda-Maïkaga pour son usage personnel. C’est là, au milieu des étals et des passants, qu’elle a croisé monsieur Mahamat, un papa mais qui se dit jeune. D’ailleurs il est le président de la jeunesse de Bria. Sans prévenir, il a abordée la Présidente de l’OFCA avec une colère froide, l’accusant d’avoir encouragé les habitants de Ouadda-Maïkaga à manifester contre lui. Les témoins décrivent une scène choquante: Mahamat , visiblement hors de lui, a forcé cette femme respectée à s’agenouiller devant lui en plein marché, la soumettant à une humiliation publique. Des badauds se sont arrêtés, certains murmurant leur incompréhension, d’autres tentant de comprendre ce qui se passait.

Pour la présidente de l’OFCA, cet acte a été un choc. Connue pour son dévouement à la cause des femmes et son rôle discret mais essentiel à la mairie, elle n’avait jamais anticipé une telle confrontation. De retour à Ouadda-Maïkaga, elle a partagé son histoire avec les habitants, décrivant non seulement l’humiliation, mais aussi son incompréhension face aux accusations portées contre elle. Son récit a immédiatement enflammé la ville, où la population, déjà frustrée par des défis quotidiens, a vu dans cet affront une attaque contre leur dignité collective.

Une accusation fondée sur un malentendu

L’origine de la colère de Mahamat semble être un quiproquo, mais les détails révèlent une situation plus complexe. À Ouadda-Maïkaga, les habitants se mobilisent régulièrement pour dénoncer des conditions de vie difficiles. L’accès à l’eau potable est un problème majeur: les points d’eau fonctionnels sont rares, obligeant beaucoup à parcourir de longues distances dans la brousse pour des besoins de base. Le bâtiment de la gendarmerie, censé assurer la sécurité, est dans un état de ruine et non fonctionnel. Aucun hôpital digne de ce nom n’existe dans la ville, laissant les habitants démunis face aux urgences médicales. Le sous-préfet aussi n’a pas un bureau. Pire encore, certains militaires détachés dans la ville sont accusés de brutalités contre les civils, ajoutant à un climat de méfiance. Ces griefs ont poussé la population à manifester à plusieurs reprises, parfois devant les bureaux de la Minusca, la mission des Nations unies en Centrafrique, pour exiger des améliorations concrètes.

Rien dans ces revendications ne concerne directement monsieur Mahamat ou ses activités à Bria. Pourtant, il a cru que les manifestations de Ouadda-Maïkaga étaient dirigées contre lui, plus précisément contre un marché qu’il aurait obtenu via la Minusca pour construire quatre forages dans la ville de Ouadda-Maïkaga. Ce projet, s’il avait été réalisé, aurait pu transformer la vie des habitants en facilitant l’accès à l’eau. Mais à ce jour, aucun forage n’a vu le jour. Les habitants de Ouadda-Maïkaga n’étaient même pas au courant de ce contrat avant l’incident au marché. Pour eux, les protestations portaient sur des besoins bien plus larges et urgents, loin des spéculations de Mahamat, Président de la jeunesse de Bria.

Des vérifications ont permis de mieux comprendre le contexte. La Minusca aurait attribué ce marché à ce vieux-jeune, ou à une entité qu’il représente, sans apparemment consulter les autorités de Ouadda-Maïkaga ni informer la population. Ce manque de communication a créé un vide, dans lequel Mahamat a projeté ses propres inquiétudes, croyant à tort que la présidente de l’OFCA avait organisé une campagne contre lui. En réalité, elle n’avait aucun rôle dans ces manifestations, et son voyage à Bria était uniquement lié à sa formation.

Une ville en ébullition

Mais le samedi 12 avril 2025, Ouadda-Maïkaga était en proie à une colère palpable. L’humiliation subie par la présidente de l’OFCA a été perçue comme une insulte à toute la communauté. Les habitants se sont rassemblés pour exprimer leur indignation, interpellant le sous-préfet afin qu’il rende des comptes sur cet incident et sur les problèmes plus larges qui minent la ville. Ils ont aussi exigé des explications de la Minusca, pointée du doigt pour son opacité. Pourquoi un projet aussi vital que celui des forages a-t-il été attribué sans concertation ? Pourquoi la population n’a-t-elle jamais vu l’ombre d’un progrès ? Ces questions, restées sans réponse, ont amplifié la frustration.

L’incident a mis à jour un fossé béant entre les attentes des habitants et les actions des institutions, qu’elles soient locales ou internationales. À Ouadda-Maïkaga, les gens ne demandent pas seulement de l’eau, des soins ou de la sécurité ; ils veulent être entendus, respectés, et associés aux décisions qui les concernent. L’humiliation de leur représentante à Bria a cristallisé ces aspirations, transformant un affront personnel en un cri collectif pour la dignité.

Une excuse publique

Pour les habitants de Ouadda-Maïkaga, cet épisode ne peut pas être balayé d’un revers de main. Ils exigent des excuses publiques de Mahamat pour son geste, ainsi qu’une enquête pour comprendre comment une telle altercation a pu se produire. Ils demandent également à la Minusca de faire toute la lumière sur le marché des forages: qui en a bénéficié ? Pourquoi n’y a-t-il eu aucun résultat ? Et surtout, comment s’assurer que les projets futurs serviront réellement la population ? Pourquoi ne pas donner ce marché à une personne à Ouadda ?

L’humiliation de la présidente de l’OFCA est un coup dur, mais elle pourrait aussi marquer un tournant. À Ouadda-Maïkaga, les habitants voient en elle une figure de résilience, une femme qui, malgré l’épreuve, continue de porter leur voix. Ils espèrent que cet incident poussera les autorités et les partenaires internationaux à ouvrir un dialogue sincère, où les besoins de la communauté seront enfin pris au sérieux. En attendant, la colère reste vive, mais elle s’accompagne d’une détermination à obtenir justice et à bâtir un avenir meilleur….

Source: corbeaunews

Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here