Dans le sillage du cyber-cauchemar géopolitique de Wagner en Centrafrique

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Dans le sillage du cyber-cauchemar géopolitique de Wagner en Centrafrique
Dans le sillage du cyber-cauchemar géopolitique de Wagner en Centrafrique

Africa-Press – CentrAfricaine. Depuis plus de 7 ans, la République centrafricaine (RCA) s’enfonce dans une dystopie organisée par le Groupe Wagner. Ce n’est pas seulement une occupation physique, c’est aussi une colonisation numérique et psychologique, un hack brutal de la souveraineté d’un peuple déjà à bout de souffle. Un article de The Economist daté du 11 avril 2025, expose les rouages de cette machine infernale. Voici une plongée cybernétique dans ce régime de l’ombre, où Wagner, le gouvernement de Touadéra, et leurs fidèles locaux comme Fidèle Gouandjika tissent une toile oppressante contre tous ceux qui osent résister.

Wagner: les mercenaires du chaos numérique

Wagner n’est pas qu’une bande des mercenaires russes en treillis. C’est une entité hybride, un virus qui s’infiltre dans les systèmes politiques et sociaux de la RCA. Depuis 2018, ces “instructeurs militaires” russes, sous la houlette de Dmitri Sytyi, ont transformé Bangui en un hub de leur empire africain. Leur base, prévue pour accueillir 10 000 hommes d’ici 2030, est une forteresse physique et numérique, d’où ils projettent leur influence au Congo, au Sahel, et au-delà. Ils contrôlent l’or, brassent la bière Africa ti L’Or, et imposent le russe comme langue officielle, un cheval de Troie culturel qui reprogramme l’identité centrafricaine.

Mais leur vrai pouvoir réside dans la guerre informationnelle. Wagner organise des campagnes de désinformation, des torrents de fake news qui noient la vérité et paralysent la dissidence. Ils hackent l’esprit collectif, transformant les Centrafricains en pions d’un jeu géopolitique où la Russie défie l’Occident. Le monument à Prigozhin, orné de fleurs, n’est pas qu’un mémorial: c’est un mème glorifié, un symbole viral d’une domination sans pitié.

Le régime Touadéra: un firewall corrompu

Faustin-Archange Touadéra, cet universitaire à la voix douce, est le parfait administrateur système d’un régime dictatorial. Il joue les grandes puissances les unes contre les autres, flirtant avec la France et les États-Unis tout en s’alliant à Wagner pour verrouiller son pouvoir. En 2023, il a truqué un référendum constitutionnel avec l’aide des mercenaires, prolongeant son règne dans une parodie de démocratie. Son gouvernement, où les ministres sirotent du thé dans des mugs à l’effigie de Poutine, est une interface docile pour les intérêts russes.

Pourtant, ce firewall est fissuré. Touadéra tolère les exactions de Wagner: villages incendiés, viols, massacres, parce qu’elles servent son contrôle territorial. Entre 2020 et 2023, des milliers de civils ont péri sous les raids des mercenaires, selon les observateurs des droits humains. Les “russes noirs “, ces combattants centrafricains recrutés par Wagner, sont les bots d’une armée fantôme, programmés pour écraser toute rébellion. Ce régime n’est pas un protecteur, mais un cheval de Troie qui livre la RCA à ses maîtres russes.

Fidèle Gouandjika: l’influenceur toxique

Fidèle Gouandjika, surnommé le “Milliardaire de Boy-Rabe”, est l’archétype du fidèle infecté par le virus Wagner. Cet ancien ingénieur télécom de la SOCATEL, avec son palais excentrique et son t-shirt “Je suis Wagner”, est un relais local du narratif russe. Son amitié avec Prigozhin, scellée par des cadeaux comme une montre de luxe ou un drapeau à tête de mort, montre à quel point il est compromis. Gouandjika ne se contente pas de soutenir Wagner: il amplifie leur propagande, allant jusqu’à proposer sur Facebook que les femmes centrafricaines servent de “récompense” aux mercenaires russes. Ses posts, mélange de nationalisme et de menaces anti-occidentales, sont des DDoS contre toute critique du régime.

Gouandjika incarne une élite centrafricaine qui a vendu son âme pour des miettes de pouvoir. Il prétend défier le colonialisme, mais il n’est qu’un relais d’une nouvelle forme d’impérialisme blanc, où les Russes remplacent sauvagement et pire les Français sans changer la donne pour les Centrafricains ordinaires.

La résistance

Devant cette alliance toxique, des voix s’élèvent, faibles mais tenaces. Ali Ousmane, cheikh musulman de Bangui, compare Wagner à la Gestapo, dénonçant leurs raids brutaux contre les communautés musulmanes. Les survivants des campagnes, où des villages ont été rasés et des femmes terrorisées, murmurent leur peur des “soldats blancs”. Ces témoignages sont des paquets de données dans un réseau saturé, des signaux de détresse qui peinent à percer le mur de la propagande russe.

La société civile, bien que muselée, tente de riposter. Les journalistes étrangers sont arrêtés, les diplomates occidentaux surveillés, et une loi sur les “agents étrangers” inspirée de la Russie menace de criminaliser toute critique. Pourtant, chaque acte de résistance – une parole, un regard, une prière – est un hack contre l’oppression, un rappel que le peuple centrafricain n’est pas entièrement réduit à un code exécutable par Wagner.

Une guerre cyber-géopolitique

La RCA est un champ de bataille où s’affrontent des puissances globales dans une guerre par procuration. La Russie, via Wagner, y teste ses tactiques de domination hybride: contrôle des ressources, manipulation culturelle, répression ciblée. L’Occident, avec ses offres timides comme celle de Bancroft Global Development, semble dépassé, incapable de contrer cette offensive. Pendant ce temps, Touadéra et ses alliés exploitent cette rivalité pour s’enrichir, laissant leur peuple dans un no man’s land numérique et physique.

Débrancher la matrice de Wagner

La RCA n’est pas seulement “sous l’emprise” de Wagner, elle est piratée, son code source réécrit pour servir des intérêts étrangers. Ce n’est pas une amitié avec bénéfices, mais une exploitation sans merci, où les seuls gagnants sont les mercenaires et leurs complices centrafricains. Pour briser cette emprise, il faudrait un reboot total: démanteler l’influence de Wagner, responsabiliser le régime Touadéra, et amplifier les voix des résistants comme Ali Ousmane. Mais dans un monde où la géopolitique ressemble à un dark web, la question demeure: qui osera presser le bouton reset?

Source: corbeaunews

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