Touadéra Accusé de Voler l’État avec des Dons

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Touadéra Accusé de Voler l'État avec des Dons
Touadéra Accusé de Voler l'État avec des Dons

Africa-Press – CentrAfricaine. Touadéra revendique des véhicules pour les FACA comme “effort personnel”. Dr Paul Crescent Beninga réplique: “C’est l’argent public !” L’armée, elle, agonise.

Trente véhicules flambant neufs pour les Forces armées centrafricaines (FACA), présentés comme un geste personnel du président Faustin-Archange Touadéra, ont provoqué autant d’éloges que de soupçons. Sur la radio Ndéké-Luka, dans l’émission Patara, Dr Paul Crescent Beninga, porte-parole du groupe de travail de la société civile, a lancé une accusation tranchante: “C’est l’argent de l’État, sinon c’est du vol !”. Ce “don”, loin d’être une prouesse philanthropique, révélerait une tentative de détourner les ressources publiques pour redorer l’image d’un régime en crise, pendant que les FACA s’enlisent dans la misère et l’indiscipline.

Comment un chef d’État, sans fortune personnelle déclarée, pourrait-il financer un tel achat? Pour Beninga, la réponse est claire: les fonds proviennent du budget national, et prétendre le contraire est une manœuvre pour “désinstitutionnaliser” la gestion de l’État. Pendant que Touadéra se pose en bienfaiteur, les FACA, censées bénéficier de ces véhicules, manquent de l’essentiel. À Ouanda-Djallé, des soldats tirent en l’air pour réclamer cinq mois d’arriérés de primes globales d’alimentation (PGA). À Birao, ils désertent, affamés. À Ziki, ils infligent des violences à des femmes enceintes, causant la perte d’un jumeau. Loin d’être une force républicaine, l’armée est à l’agonie.

Ce scandale des véhicules n’est qu’un symptôme d’un mal plus profond. Beninga dénonce une gestion où les ressources publiques servent à enrichir les proches du pouvoir. L’usine nationale Mamika, capable d’équiper les FACA, est laissée à l’abandon, tandis qu’une société opaque, “FDS Manufacture”, rafle des contrats pour fournir des tenues. “Vous enrichissez des individus !”, accuse Beninga, visant le ministre de la Défense, Rameaux Claude Bireau, qui justifie ces partenariats par un manque de moyens. Pourtant, des officiers supérieurs, qualifiés de “grands commerçants” par Beninga, prospèrent en livrant des équipements à des prix gonflés, pendant que les soldats, en tongs à l’hôpital communautaire, incarnent l’indiscipline.

La crise des PGA aggrave ce tableau. Selon des vérifications, ces primes, vitales pour nourrir les troupes, sont suspendues depuis plus de six ans. Pourtant, des rumeurs persistantes, habilement entretenues, accusent l’état-major de détournement. Des fonds s’égarent parfois en chemin, mais la vérité est plus cruelle: les PGA ne sont plus versées, abandonnant les soldats à leur sort. À Ouadda-Maïkaga, treize déserteurs ont fui depuis avril 2025. À Yalinga, une désertion massive a vidé la ville en février 2025. Dans la Vakaga, une trentaine de soldats ont quitté Birao, Tiringoulou, Sikikédé, et Gordil, bravant une attaque mortelle à Gonda pour rejoindre Bangui. “On nous laisse crever de faim”, confie un déserteur, exprimant un abandon généralisé.

Rameaux Claude Bireau tente de rassurer: “Tout se gère normalement depuis 2021”, affirme-t-il, vantant des décaissements et des inspections. Mais les faits le contredisent. À Sam-Ouandja, des incidents similaires ridiculisent ses promesses. À Zémio, les FACA ne réapparaissent qu’avec les Russes, après six ans d’absence. Les détachements, prolongés jusqu’à deux ans contre trois mois réglementaires, transforment les soldats en potentats locaux, rackettant à Gomion ou brutalisant à Ziki. “Un soldat qui fait plus de six mois épouse les habitudes du lieu”, avertit Beninga, soulignant les dérives inévitables.

Touadéra, surnommé Baba Kongoboro, face à ces accusations, reste silencieux. Son “effort personnel” pour les véhicules n’est qu’un paravent, masquant une gouvernance où les institutions sont sacrifiées au profit d’intérêts privés. Les désertions exposent des villes comme Yalinga aux groupes armés comme la CPC. Les violences, comme à Ziki, ternissent l’image des FACA. Et l’inspection générale, vantée par Bireau, demeure une coquille vide. “Je n’ai pas de rapport mettant en cause des responsables”, esquive le ministre. Mais les Centrafricains savent: une armée affamée, indisciplinée, et dépendante des Russes n’est pas une force nationale.

Ce système, où les fonds publics financent des opérations de façade pendant que les soldats et le peuple souffrent, ne peut perdurer. Les Centrafricains méritent des réponses: d’où viennent les fonds pour ces véhicules? Pourquoi les PGA sont-elles suspendues? Et pourquoi Touadéra laisse-t-il son armée sombrer? La vérité ne peut être étouffée. Le peuple observe, et il exigera justice…

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