Gamboula : Identité pour Enfants de Dilapoko

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Gamboula : Identité pour Enfants de Dilapoko
Gamboula : Identité pour Enfants de Dilapoko

Africa-Press – CentrAfricaine. À Dilapoko, un village situé à une trentaine de kilomètres au nord de Gamboula, dans la préfecture de la Mambéré-Kadéï, en République centrafricaine, une initiative portée par le Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC) change la donne pour des centaines de familles.

En effet, depuis une semaine, des actes de naissance sont offerts gratuitement aux bébés de 0 à 6 mois, et des jugements supplétifs permettent aux jeunes de 7 mois à 18 ans d’obtenir ce document fondamental. Près de 460 personnes dans les villages de Dilapoko et Hory bénéficient de cette action, un geste qui redonne espoir et dignité à une communauté éprouvée par les crises.

Une population en quête de repères

Les années de conflits en Centrafrique ont laissé des cicatrices profondes. Beaucoup d’habitants de Dilapoko ont fui vers le Cameroun, abandonnant derrière eux des vies bouleversées et, souvent, des documents essentiels comme les actes de naissance. De retour chez eux, ils se heurtent à un obstacle de taille: sans ces papiers, les enfants ne peuvent ni aller à l’école, ni accéder à des soins, ni même affirmer leur existence aux yeux de l’État. C’est pour répondre à ce défi que le NRC a lancé cette campagne, ciblant deux villages pour commencer.

Sylvain Boubou, maire de la commune de Basse-Mboumbe, est au cœur de cette mobilisation. « Quand je vois des élèves dans nos écoles sans aucun document, ça me touche. Sans acte de naissance, ils n’ont pas d’ancrage, pas de point de départ », explique-t-il lors d’un échange. Grâce à ses démarches auprès du NRC, cette initiative a vu le jour, et il y voit une première étape pour remettre sa communauté sur les rails.

Une opération de gratuité d’acte de naissance

Le dispositif est clair et structuré. Pour les nourrissons de 0 à 6 mois, les actes de naissance sont délivrés sans frais, conformément à une décision du président Faustin-Archange Touadéra. Pour les enfants et adolescents de 7 mois à 18 ans, le NRC prend en charge les démarches judiciaires nécessaires pour obtenir un jugement supplétif, préalable à l’établissement du document. « L’ONG a prévu d’aider 463 personnes dans cette phase, à Dilapoko et Hory », précise le maire. Un nombre limité, mais un impact réel pour chaque famille concernée.

Sylvain Boubou ne s’arrête pas là. Il sillonne les villages pour encourager les habitants à participer. « Je leur dis: venez nombreux, inscrivez-vous. C’est une opportunité rare pour avoir des papiers en règle », insiste-t-il. Il pense déjà à l’avenir, espérant convaincre le NRC ou d’autres organisations de poursuivre cet effort pour toucher d’autres villages et soutenir les rapatriés ou déplacés internes.

Bien plus qu’un document

Pour les 463 bénéficiaires, cet acte de naissance représente une porte ouverte. Aller à l’école, se faire soigner, exister officiellement: tout devient possible. Pour les parents, c’est un poids en moins, une lueur d’espoir dans un quotidien souvent lourd. « On voit la joie des familles, leur soulagement », confie le maire, qui mesure l’importance de ces petites victoires pour redonner confiance à sa communauté.

Le défi reste de taille. D’autres villages attendent leur tour, et les besoins en documents d’identité sont immenses dans une région où les crises ont tout fracassé. Mais Sylvain Boubou garde le cap, déterminé à multiplier les partenariats pour que personne ne reste sur le bord du chemin.

Ce qui se passe à Dilapoko montre ce qu’on peut accomplir quand les efforts locaux rencontrent un soutien international. Cela rappelle aussi à quel point un simple papier peut changer une vie. Le maire, avec sa ténacité, porte un message clair: chaque enfant mérite un nom, une place, une chance. « À ceux qui n’ont pas encore leurs documents, je dis: saisissez cette occasion, venez vous inscrire », lance-t-il.

Pour l’instant, les familles de Dilapoko et Hory célèbrent ce progrès, discret mais précieux. C’est un pas vers un avenir où l’identité n’est plus un combat, mais une évidence….

Source: corbeaunews

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