Arbre Jurassique de 200 millions d’années en Bretagne

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Arbre Jurassique de 200 millions d'années en Bretagne
Arbre Jurassique de 200 millions d'années en Bretagne

Africa-Press – CentrAfricaine. A Saint-Jacut-les-Pins, dans le Morbihan, au cœur du « Jardin du Jurassique » du Tropical Parc, l’un des pins Wollemia nobilis a produit des cônes mâles et femelles, étape indispensable à sa reproduction sexuée. Une première mondiale en dehors de son Australie natale, à l’exception des Jardins botaniques royaux de Kew, au Royaume-Uni.

Un arbre du temps des dinosaures

Découvert seulement en 1994 dans une gorge secrète des Blue Mountains, non loin de Sydney, Wollemia nobilis est un conifère que l’on croyait éteint depuis des millions d’années. Il appartient à la famille des Araucariacées, très répandue au Mésozoïque, et formait autrefois des forêts où se sont aventurés les dinosaures. Les fossiles témoignent de son existence depuis au moins 200 millions d’années, mais seules quelques dizaines de spécimens adultes subsistent aujourd’hui à l’état sauvage. Face à ce danger d’extinction, une opération de propagation contrôlée a été lancée dans plusieurs institutions botaniques du monde, dont Tropical Parc. Un signal encourageant pour la survie de l’espèce.

Plantés en 2010 dans une parcelle ombragée, acide et bien drainée, les pins bretons ont visiblement trouvé leur équilibre dans le climat doux et humide du sud de la Bretagne. Le cycle de fructification, très lent, s’est enclenché progressivement, sous la vigilance du jardinier en chef Erven Gicquel. Quinze ans après la plantation, les premiers cônes reproducteurs apparaissent: d’abord mâles, puis femelles, ce qui permet potentiellement la production de graines fertiles. « C’est la première fois qu’un tel phénomène est observé naturellement hors de son biotope australien », souligne Pedro Viegas, docteur en paléontologie associé au parc.

Favoriser la reproduction sexuée pour sauver l’espèce

Les cônes, qui mettent plusieurs mois à mûrir, devraient livrer leurs graines d’ici la fin du printemps 2026. Une partie sera cultivée sous serre pour créer de nouveaux plants ; certains pourraient être distribués au grand public dans un délai de 18 à 24 mois. Si les graines s’avèrent viables, cela représentera un pas important vers une régénération plus large de cette espèce en danger critique d’extinction (selon la classification de l’UICN). En favorisant la reproduction sexuée plutôt que clonale, les scientifiques espèrent restaurer une diversité génétique qui améliorerait la résilience du Wollemia face aux maladies et au changement climatique.

En parallèle, le parc a inauguré une nouvelle salle pédagogique consacrée à la paléontologie, conçue par Pedro Viegas. Reconstitutions de dinosaures grandeur nature, fossiles rares, jeux interactifs et mapping vidéo permettent de replacer cette fructification dans une histoire plus large, celle de l’évolution des végétaux et de la vie sur Terre depuis le Jurassique.

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