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Le commandant de la garde présidentielle Simplice Yarkokpa a failli faire un carnage mortel au marché Gobongo, à la sortie nord de la capitale Bangui.
Le samedi 12 juillet 2023, le quartier Gobongo, situé dans le quatrième arrondissement de Bangui, a été le témoin d’un incident d’une gravité exceptionnelle. Le commandant de la garde présidentielle, Simplice Yarkokpa, a menacé de mort plusieurs civils réunis devant une boutique sur l’avenue du 15 mars, près du marché Gobongo.
En effet, l’affaire trouve son origine dans un simple rassemblement amical. Dongomalé, alias Papy, ancien militaire, s’était retrouvé avec quelques connaissances pour discuter amicalement. Parmi eux se trouvaient l’adjudant Kparambéti, surnommé Ozaguin, Dimanche Yongowana Alfio Valdez, agent de police et cousin du commandant Simplice Yarkokpa. Un sergent, également neveu de commandant Simplice Yarkokpa et fils de son frère aîné, participait également à cette rencontre informelle. Un monsieur nommé Boulba, se tenait avec le groupe devant la boutique.
Pendant que le groupe discutait tranquillement entre amis, un jeune homme, nommé Hardy, informateur anonyme recruté par le commandant Simplice Yarkokpa pour surveiller la zone, a observé ce rassemblement depuis son poste d’observation. Interprétant cette réunion comme un possible complot contre le commandant Simplice Yarkokpa, il a immédiatement contacté ce dernier par téléphone pour lui annoncer la nouvelle. Hardy a affirmé au commandant au téléphone que ces individus qui se réunis ici planifiaient un attentat mortel contre lui, Une information qui s’est avérée totalement infondée.
Sans procéder à la moindre vérification, le commandant Simplice Yarkokpa a quitté l’aéroport en compagnie de ses hommes armés. À bord d’un véhicule militaire, il s’est dirigé vers le marché Gobongo, animé d’une colère visible. Son arrivée sur les lieux a immédiatement créé un climat de terreur parmi les témoins présents.
Descendant de son véhicule, le commandant Simplice Yarkokpa a sorti son pistolet de service et a commencé un véritable spectacle de menaces. Il a d’abord pointé son pistolet sur le front de Papy, l’ancien soldat FACA, en criant: “Vous voulez me tuer? Je suis là, tuez-moi maintenant, sinon c’est moi qui vous tue !”. Il a ensuite dirigé son arme vers l’adjudant Ozaguin, maintenant le canon quelques secondes sur son front avant de se tourner vers Dimanche Valdez.
La folie meurtrière du commandant s’est ensuite tournée vers son neveu, le sergent de l’armée nationale. Pointant son pistolet sur le front du jeune militaire, Simplice Yarkokpa a continué ses menaces, n’épargnant même pas les membres de sa propre famille. Cette séquence particulièrement folle a démontré l’état de déséquilibre mental dans lequel se trouvait l’officier.
Simplice Yarkokpa a ensuite braqué son pistolet sur Boulba, l’accusant violemment d’appartenir à l’ethnie Kaba et d’avoir voté pour l’opposant Martin Ziguélé lors des élections présidentielles.
“Toi, tu es Kaba, tu as voté Ziguélé, je vais te tuer, je vais te tuer, je vais te tuer !”, a-t-il hurlé en maintenant fermement son arme sur le front de l’homme terrorisé. Cette menace à caractère ethnique a particulièrement choqué les nombreux témoins sur place.
La situation a atteint un premier paroxysme quand le fils de Boulba, voyant son père menacé de mort, s’est courageusement interposé. “Tue-moi, laisse mon père !”, a-t-il lancé au commandant. Ce geste héroïque a momentanément déstabilisé le commandant Simplice Yarkokpa, qui a baissé son arme.
Dans un geste théâtral, le commandant a porté le canon de son pistolet à ses lèvres et l’a embrassé avant de déclarer à Boulba: “Toi et moi, tôt ou tard, je te tuerai. Tu n’as pas voté Touadéra, tu vas voir !”.
Yarkokpa a ensuite ordonné l’arrestation de Dongomalé, alias Papy. L’ancien militaire a été embarqué dans le véhicule militaire sous les yeux des témoins. Ses hommes se sont saisis de Papy et l’ont poussé de force à l’intérieur du véhicule, malgré l’absence de tout motif légal justifiant cette interpellation.
Une fois Papy embarqué, le commandant n’en a pas terminé avec son spectacle macabre. Il est retourné vers Boulba, pointant à nouveau son pistolet sur le front de l’homme prétendument d’ethnie Kaba. “Tu vas voir, je reviendrai te chercher”, a-t-il menacé une dernière fois, réitérant ses menaces de mort. Cette ultime provocation a achevé de terroriser la population présente, qui a assisté impuissante à cette démonstration de force.
Le véhicule militaire, avec le commandant Simplice Yarkokpa à bord accompagné de ses hommes en armes et de Papy détenu, s’est ensuite dirigé vers la section de recherche et d’investigation de la gendarmerie. Dongomalé, alias Papy, a été remis à la section de recherches et d’investigation de la gendarmerie, où il demeure en détention sans qu’aucun chef d’accusation précis ne soit formulé contre lui.
Cet incident d’une gravité exceptionnelle pose de sérieuses questions sur les dérives autoritaires au sein des forces de sécurité centrafricaines. Un officier de haut rang de la garde présidentielle ne peut se permettre de menacer de mort des citoyens sur la base de simples soupçons non vérifiés. Les menaces à caractère ethnique proférées par Simplice Yarkokpa constituent une violation des droits humains et une atteinte grave à la cohésion sociale….
Source: Corbeau News Centrafrique
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