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Lors de sa conférence de presse hebdomadaire lundi dernier, Maxime Balalou, porte-parole du gouvernement, a qualifié, de manière pathétique, l’explosion du 25 juin 2025 au lycée Barthélémy Boganda d’accident imprévisible.
En effet, le mercredi 25 juin 2025 restera gravé dans la mémoire collective centrafricaine. Ce jour-là, l’explosion d’un transformateur de l’ENERCA au lycée Barthélémy Boganda à Bangui a déclenché une bousculade qui a coûté la vie à une vingtaine d’élèves et blessé plus de 260 autres en plein examen du baccalauréat. Devant cette tragédie, le porte-parole du gouvernement, Maxime Balalou, a adopté une ligne de défense lors de sa conférence de presse hebdomadaire: présenter l’incident comme un accident imprévisible, allant jusqu’à établir un parallèle avec une catastrophe survenue au Texas pour dégager les autorités de toute responsabilité.
Le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) rejette cette version des faits qu’il juge “pathétique” et accuse le gouvernement de manipulation pour dissimuler les défaillances dans la gestion des infrastructures électriques du pays. Pourtant, cette position officielle de ce gangster Maxime Balalou se heurte à deux éléments troublants: l’arrestation de Patient Béndima, directeur général de l’ENERCA, et l’empoisonnement du président du centre d’examen du lycée.
La logique gouvernementale présente des failles évidentes. Si l’explosion relève effectivement d’un simple accident, comme l’affirme l’ex-détenu Maxime Balalou, comment expliquer l’arrestation immédiate de Patient Béndima après le drame? Le dirigeant de l’ENERCA se trouve détenu à l’Office Central de Répression du Banditisme (OCRB) depuis le 27 juin 2025. Le peuple centrafricain y voit une stratégie pour faire de M. Béndima un bouc émissaire, détournant ainsi l’attention des négligences du gouvernement, notamment l’état défaillant des équipements de l’ENERCA. Cette détention qui se prolonge sans perspective de libération révèle que les autorités reconnaissent implicitement des responsabilités internes, ce qui contredit leur discours sur un événement fortuit.
L’affaire prend une tournure encore plus inquiétante avec l’empoisonnement du président du centre d’examen du lycée Barthélémy Boganda. Cet acte s’est produit lors d’une réunion avec le ministre de l’Éducation, Aurélien Simplice Zingas, et le ministre de l’Énergie, Bertrand Arthur Piri. Ce crime révèle une volonté délibérée de faire disparaître les preuves et les témoignages qui pourraient révéler les vraies causes du drame, bien au-delà d’un accident technique.
Maxime Balalou, ancien détenu , dont le passé judiciaire fait débat, se retrouve au centre des accusations du BRDC qui l’accuse d’instrumenter une manipulation destinée à protéger le pouvoir en place. Un pouvoir qui refuse d’assumer sa responsabilité dans une tragédie qui aurait pu être évitée. Les questions s’accumulent: pourquoi arrêter le directeur général de l’ENERCA si l’explosion constitue un accident, comme l’affirme M. Balalou? Et pourquoi recourir à l’empoisonnement du président du centre d’examen lors d’une réunion officielle?
L’affaire Boganda dépasse désormais le cadre d’un simple accident technique pour devenir un test de la capacité du gouvernement à rendre des comptes à sa population. Les zones d’ombre qui entourent cette tragédie exigent des réponses claires, loin des discours officiels qui tentent de minimiser les responsabilités politiques et administratives dans ce drame évitable….
Source: Corbeau News Centrafrique
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