Africa-Press – CentrAfricaine. Le procureur Zéphirin Kotazo Yétene dénonce la paralysie totale du système judiciaire à Bangassou, victime de surpopulation carcérale.
Le magistrat s’est confié à RNL sur une situation devenue ingérable au Tribunal de Grande Instance de Bangassou. La prison locale déborde littéralement. « La maison d’arrêt est inondée », confie-t-il, expliquant que la majorité des détenus, accusés de crimes, patientent derrière les barreaux sans perspective de jugement. Leurs dossiers restent bloqués au cabinet d’instruction, conformément à l’article 50 du code de procédure pénale.
Cette paralysie trouve son origine dans l’absence du président du tribunal, une situation que le procureur qualifie pudiquement d’« empêchement ». Pendant près d’un an, aucun dossier n’a été traité. L’arrivée du magistrat Yann Yandoba le 13 juin 2025 a relancé les audiences, mais le mal est profond.
Le procureur évoque des « montages défectifs » dans la gestion carcérale, un euphémisme qui cache l’incapacité totale du système à absorber ce flux de détenus. Cette surpopulation, que le gouvernement Touadéra ignore superbement, bloque toute procédure judiciaire normale. Les prisonniers croupissent dans un vide juridique total. Le ministère de la Justice refuse de fournir les moyens nécessaires pour désengorger cette prison. Les habitants de Bangassou se retrouvent privés de justice fonctionnelle.
Les défenseurs des droits humains documentent quotidiennement les violations des droits fondamentaux. Les conditions de détention sont devenues inhumaines.
L’inaction gouvernementale montre clairement une négligence assumée. Pourquoi Touadéra et son équipe ont-ils laissé cette situation pourrir? Pourquoi les ressources humaines et matérielles font-elles défaut pour traiter ces affaires criminelles? Le procureur Yétene reste diplomatique, mais ses mots trahissent une réalité explosive. Des centaines de détenus végètent dans un système judiciaire mort.
Cette paralysie traduit l’abandon pur et simple des régions périphériques. Bangassou paie le prix de cette négligence. Les citoyens affluent pourtant au tribunal depuis la reprise des audiences, espérant vainement une réaction du pouvoir central. Mais Bangui reste sourde à leurs appels….
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