Mission d’Éric Rokosse Kamot: Redécouverte Hypocrite des Routes

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Mission d'Éric Rokosse Kamot: Redécouverte Hypocrite des Routes
Mission d'Éric Rokosse Kamot: Redécouverte Hypocrite des Routes

Africa-Press – CentrAfricaine. Après des années d’inaction, Éric Rokosse Kamot, ex-ministre de l’Agriculture, feint de découvrir l’état désastreux des routes en Sangha-Mbaéré, Mambéré-Kadéï et Mambéré.

Le 4 janvier 2024, Éric Rokosse Kamot, nommé ministre des Travaux publics après avoir occupé le poste de ministre de l’Agriculture, s’est lancé dans une tournée très médiatisée à travers les préfectures de Sangha-Mbaéré, Mambéré-Kadéï et Mambéré. Cette visite, présentée comme une mission d’évaluation des infrastructures routières de Centrafrique, ressemble davantage à une comédie bien organisée. Depuis près de 10 ans, les populations alertent sur l’état catastrophique des routes, qui paralyse les échanges commerciaux, isole les villages et entrave la mobilité. Pourtant, le gouvernement, avec une amnésie sélective, joue la surprise face à une crise qu’il a laissée pourrir.

Le constat de la délégation ministérielle est d’une banalité affligeante: les routes sont impraticables, surtout en saison des pluies. Les pistes rurales, ravagées par l’érosion et l’absence d’entretien, coupent des communautés entières du reste du pays pendant des mois. Les conséquences sont dramatiques: produits agricoles invendables, commerçants ruinés, habitants prisonniers. Une commerçante de Berberati, à bout, a résumé l’absurde: « On paye des taxes, mais nos marchandises pourrissent parce que les camions ne passent plus quand il pleut ». Un conducteur de taxi-moto, lui, a dénoncé les nids-de-poule qui détruisent son engin, sans aucun soutien des autorités. « On risque nos vies sur ces routes, et l’État nous abandonne », a-t-il lâché.

Ces plaintes ne sont pas nouvelles. Depuis plus de sept ans, les habitants de Sangha-Mbaéré, Mambéré-Kadéï et Mambéré crient leur désespoir face à l’abandon de leurs infrastructures. Une mère de famille à Kamo a évoqué les kilomètres que ses enfants parcourent dans la boue pour rejoindre leur école, un calvaire quotidien bien connu. Éric Rokosse Kamot, qui gérait l’Agriculture jusqu’en décembre 2023, ne peut ignorer ces réalités, pourtant sa tournée semble instrumentée pour feindre une prise de conscience. « Ils viennent, constatent, promettent, et disparaissent », a résumé un habitant de Bouar, lassé par ce cycle de promesses creuses.

Face à ces critiques, Rokosse Kamot a servi le discours habituel: mobilisation accélérée des partenaires techniques et financiers, suivi rigoureux des projets, implication des communautés locales. Il a même osé parler de la réhabilitation des axes reliant Bouar, Carnot et Berberati, comme si ces routes n’étaient pas au cœur des revendications depuis des années. Ces annonces, ressassées sans résultats concrets, sonnent comme une insulte. « C’est une moquerie envers le peuple centrafricain», a fustigé un villageois, dénonçant l’hypocrisie d’un gouvernement qui recycle les mêmes promesses.

Si quelques habitants gardent un mince espoir, leur patience s’effrite. Les Centrafricains n’attendent plus des visites ministérielles ni des discours ronflants, mais des routes praticables et des ponts solides. Cette tournée d’Éric Rokosse Kamot, loin d’incarner un renouveau, n’est qu’une mise en scène. Après sept ans de négligence, les routes s’effondrent, les villages s’isolent, et le peuple centrafricain mérite mieux que ce théâtre d’inaction….

Source: Corbeau News Centrafrique

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