Torture à Sam-Ouandja: Aggression d’un policier par FACA

1
Torture à Sam-Ouandja: Aggression d'un policier par FACA
Torture à Sam-Ouandja: Aggression d'un policier par FACA

Africa-Press – CentrAfricaine. À Sam-Ouandja, le policier Namkomana Jospin Lionel a été torturé par un capitaine des FACA après avoir interpellé des rebelles armés circulant dans la ville avec leurs armes.

L’affaire éclate le 15 juillet 2025 dans la sous-préfecture de Sam-Ouandja, préfecture de la Haute-Kotto, en République centrafricaine. Certains rebelles de l’UPC, sortis dans le cadre de leur processus de désarmement conformément à l’accord du Ndjamena signé le 19 avril 2025, circulent dans la ville avec leur tenue militaire et en plus armés, semant la terreur parmi les habitants. Témoin de cette situation, le policier Namkomana Jospin Lionel décide d’intervenir. Il interpelle ces hommes, leur reprochant de porter des armes et des tenues militaires en public. Il leur demande fermement de circuler en civil ou de déposer leurs armes à leur base pour éviter d’intimider davantage la population civile.

Cette intervention professionnelle et légitime du policier Namkomana Jospin Lionel provoque une réaction violente immédiate. Les rebelles tentent de s’en prendre physiquement à lui. Pour se défendre face à cette agression, Namkomana Jospin Lionel tire deux coups de feu en l’air, un geste dissuasif qui lui permet d’échapper à ses agresseurs.

Rapidement, les éléments de forces armées centrafricaines interviennent sur les lieux. Ils procèdent à l’arrestation de Namkomana Jospin Lionel, qui est aussitôt conduit à la gendarmerie locale. Une fois arrivé, le policier est interrogé en présence des Casques bleus de la MINUSCA et du commandant de brigade. Le policier présente ses excuses pour les faits. Après cet interrogatoire, Namkomana Jospin Lionel est placé en détention dans une cellule de la gendarmerie.

Le lendemain, 16 juillet 2025, vers 13 heures précises, la situation prend une tournure dramatique et criminelle. Le même capitaine des Forces armées centrafricaines arrive à la gendarmerie, accompagné de plusieurs de ses éléments. Dans un acte d’une gravité inouïe, le commandant de brigade, pourtant sous-officier de police judiciaire et censé faire respecter la loi, ouvre personnellement la cellule où se trouve Namkomana Jospin Lionel détenu. Il désigne alors explicitement le policier au capitaine des FACA et à ses hommes, les autorisant tacitement à agir.

Les militaires emmènent immédiatement Namkomana Jospin Lionel dans un local séparé, à l’écart des regards. C’est là qu’ils commettent l’irréparable: ils torturent sauvagement le policier. Ils le frappent à plusieurs reprises avec une violence inouïe, lui infligeant de multiples blessures graves, notamment à la main. Les coups portés sont d’une telle brutalité que Namkomana Jospin Lionel se retrouve dans un état critique, incapable de se défendre face à cette agression barbare.

Laissé pour compte dans un état physique inquiétant, le policier Namkomana Jospin Lionel est finalement transféré d’urgence à l’hôpital local pour recevoir les soins médicaux indispensables à sa survie. Ses blessures témoignent de la sauvagerie de l’agression qu’il a subie.

Ce comportement criminel dépasse l’entendement. Le commandant de brigade, qui avait pour mission de protéger les détenus sous sa responsabilité, a trahi son serment en livrant délibérément un gardien de la paix à une agression préméditée. Son rôle dans cette affaire est celui d’un complice actif, non d’un serviteur de la justice. Quant au capitaine des FACA et à ses éléments, leur acte constitue un crime pur et simple, totalement indigne d’hommes portant l’uniforme de la République.

Pointer du doigt un policier détenu, l’extraire de sa cellule et le tabasser jusqu’à lui infliger des blessures graves n’a rien à voir avec l’application de la justice. Il s’agit d’un acte de barbarie pure, d’une démonstration de force brutale qui n’a sa place dans aucune société civilisée. Cette agression planifiée expose un chaos institutionnel profond où la loi du plus fort remplace l’État de droit.

Dans un pays où chaque responsable agit selon ses propres règles, l’absence totale d’État de droit devient criante. Ce n’est pas le rôle d’un policier ou d’un gendarme de faciliter des actes de torture sur des collègues. Ce n’est pas non plus le rôle d’un capitaine des FACA d’agir comme un voyou de quartier, encore moins de diriger des séances de torture dans un commissariat.

Ces agissements criminels reflètent les conséquences désastreuses d’une formation déficiente et inadéquate des forces de sécurité, parfois dispensée par des mercenaires peu scrupuleux. Ils témoignent également d’un système institutionnel totalement défaillant où l’impunité règne en maître absolu. Tout le monde fait ce qu’il veut, sans aucun respect pour la loi, les institutions républicaines ou les droits humains les plus élémentaires.

Comment un pays peut-il prétendre fonctionner normalement dans de telles conditions? Comment peut-on parler d’État de droit quand les gardiens de la paix deviennent les premiers criminels? L’agression barbare subie par Namkomana Jospin Lionel n’est malheureusement pas un incident isolé, mais bien le symptôme visible d’une dérive institutionnelle totale qui gangrène le pays.

La Cour pénale spéciale doit impérativement intervenir en urgence pour ouvrir une enquête approfondie, procéder aux arrestations nécessaires et sanctionner exemplaire le commandant de brigade complice, le capitaine tortionnaire et tous ses éléments impliqués dans cette agression. Sans une justice rapide, ferme et impartiale, la République centrafricaine continuera inexorablement sa chute libre vers l’anarchie complète, où les hommes en uniforme, censés protéger les citoyens, deviennent leurs premiers bourreaux et les symboles vivants de la criminalité institutionnalisée.

L’affaire Namkomana Jospin Lionel doit servir d’électrochoc pour réveiller les consciences et exiger des réformes profondes du secteur de la sécurité. Car au-delà de ce policier torturé, c’est toute la crédibilité des institutions centrafricaines qui est en jeu….

Source: Corbeau News Centrafrique

Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here