Africa-Press – CentrAfricaine. Une affaire de trafic de stupéfiants éclabousse l’Assemblée nationale centrafricaine avec l’implication du député Jean-Sosthène Dengbé.
Le véhicule de fonction du député Jean-Sosthène Dengbé a transporté des cartons de l’alcool frelaté et de la drogue de synthèse depuis la frontière camerounaise. L’opération s’est achevée par un accident grave qui a hospitalisé l’épouse du parlementaire.
Jean-Sosthène Dengbé représente la circonscription de Berbérati 1 et préside la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale. Son véhicule officiel a effectué un aller-retour entre Bangui et la frontière camerounaise. Au retour, il transportait de l’alcool frelaté, des tramadol et d’autres substances interdites, selon des sources sécuritaires et douanières jointes par la rédaction du CNC.
Le député n’accompagnait pas ce déplacement. Seuls sa femme et son chauffeur occupaient le véhicule pour ce trafic illicite. L’accident s’est produit à quelques kilomètres de Bangui lors du voyage de retour. L’épouse du parlementaire a subi de graves blessures aux jambes et reste hospitalisée depuis une semaine à la clinique MSF de Bonga-Bonga à Bangui.
L’affaire provoque des remous dans les milieux sécuritaires. La position de Jean-Sosthène Dengbé à la tête de la commission chargée de lutter contre les trafics rend la situation particulièrement embarrassante. Les occupants du véhicule ont échappé aux contrôles grâce au laissez-passer parlementaire affiché sur le pare-brise. Le chargement a été embarqué à Garoua-Boulaï, côté camerounais, pour rejoindre discrètement la capitale centrafricaine.
Sur le plan juridique, l’utilisation d’un véhicule officiel pour le transport de stupéfiants constitue un détournement de moyens publics. Le code pénal centrafricain punit le trafic de drogue de peines pouvant aller jusqu’à dix ans d’emprisonnement. L’immunité parlementaire ne protège pas les élus dans les affaires de droit commun. L’Assemblée nationale pourrait être contrainte de lever cette immunité si le parquet décide d’engager des poursuites contre le député.
La responsabilité du député reste à établir juridiquement. En tant que propriétaire du véhicule et employeur du chauffeur, Jean-Sosthène Dengbé devra démontrer son absence de connaissance des activités illicites. Sa fonction de président de la Commission Défense et Sécurité pourrait aggraver les sanctions en cas de condamnation.
Cette affaire relance le débat sur l’implication d’élus dans les réseaux de contrebande et questionne l’efficacité des mécanismes de contrôle des biens publics mis à disposition des parlementaires.
L’Assemblée nationale et Jean-Sosthène Dengbé gardent le silence sur cette affaire….
Source: Corbeau News Centrafrique
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