Élections ANE: Gouvernement et Fraude Institutionnalisée

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Élections ANE: Gouvernement et Fraude Institutionnalisée
Élections ANE: Gouvernement et Fraude Institutionnalisée

Africa-Press – CentrAfricaine. Le 8 août 2025, l’Autorité nationale des élections (ANE) a diffusé un communiqué officiel signé par son président, Dr. Mathias Barthélémy Morouba, annonçant que la mise en place d’un démembrement à Bouca par le sous-préfet est « nulle et de nul effet ». L’ANE rappelle que, selon son règlement intérieur, seul un commissaire électoral assermenté est habilité à installer de tels organes locaux. Sur le papier, cette position semble ferme ; dans les faits, elle masque un mécanisme organisé et toléré par l’institution elle-même pour servir les ambitions politiques du régime.

Le scénario est clair: alors que l’ANE affirme avoir mis fin aux activités de ses démembrements locaux, le sous-préfet de Bouca, agent administratif relevant directement du gouvernement, installe un nouvel organe électoral. Cette manœuvre viole les textes de l’ANE, mais elle s’inscrit parfaitement dans une logique de contrôle politique du processus électoral. Le communiqué ne dénonce pas l’ingérence du pouvoir exécutif ; il se contente d’un rappel de procédure, sans aucune mesure contraignante contre l’auteur de l’acte ni contre ceux qui l’ont ordonné.

Dans ce contexte, la prétendue neutralité de l’ANE tombe en éclats. L’institution se présente comme une victime, alors qu’elle fait partie intégrante de l’architecture qui permettra au régime de manipuler les scrutins. L’affaire de Bouca n’est pas une exception: elle montre clairement une complicité active entre l’appareil électoral et l’administration territoriale pour verrouiller les opérations de vote avant même qu’elles ne commencent.

Plus inquiétant encore, cette organisation électorale biaisée bénéficie du soutien financier et logistique de la communauté internationale. La MINUSCA et certains partenaires étrangers continuent de financer le processus, malgré la présence de violations manifestes des règles qu’ils prétendent défendre. L’argent des bailleurs sert à légitimer un système qui ne vise pas à garantir le choix du peuple, mais à prolonger indéfiniment le mandat du pouvoir en place.

Dans ces conditions, parler d’élections relève de la pure comédie à l’ivoirienne. Si l’objectif est de maintenir le chef de l’État pendant 40, 50 ou 60 ans, autant l’assumer ouvertement et cesser de mobiliser des fonds, des observateurs et des structures pour un simulacre démocratique. Car à Bouca, comme ailleurs, les scrutins annoncés ne sont qu’un décor: la pièce est écrite, les acteurs sont désignés, et le public, la population, n’aura qu’à applaudir un résultat déjà décidé.

Source: Corbeau News Centrafrique

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