Centrafricains Bloqués Au Niger Attendent Rapatriement

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Centrafricains Bloqués Au Niger Attendent Rapatriement
Centrafricains Bloqués Au Niger Attendent Rapatriement

Africa-Press – CentrAfricaine.
Une nouvelle vague de Centrafricains refoulés d’Algérie se retrouve dans l’attente au Niger, sans réponse des autorités de Bangui.

Cinq Centrafricains refoulés des frontières algériennes vivent une situation précaire au Niger depuis maintenant cinq mois, attendant une autorisation de rapatriement de la part des autorités de Bangui qui tarde à venir. Cette nouvelle vague de compatriotes rejoint la longue liste des ressortissants centrafricains qui transitent par le Niger après avoir échoué dans leur tentative de migration vers l’Europe via l’Afrique du Nord.

La situation actuelle rappelle les difficultés rencontrées par de précédents groupes de Centrafricains dans la même situation. En juillet 2023, un premier contingent de compatriotes avait déjà lancé un appel au gouvernement après avoir passé plusieurs mois dans des conditions difficiles au Niger. Certains avaient même séjourné jusqu’à trois années dans les camps gérés par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) avant d’obtenir leur rapatriement.

Les conditions de vie de ces cinq ressortissants restent particulièrement difficiles selon les témoignages recueillis. Contraints de dormir sur des nattes, ils font face à des problèmes d’approvisionnement en eau et à une alimentation qui ne correspond pas à leurs habitudes alimentaires. L’adaptation au contexte nigérien représente un défi quotidien pour ces personnes qui espéraient initialement atteindre l’Europe en passant par l’Afrique du Nord.

Parmi ce groupe figure notamment Arouna Mohamed, né en 1988 à Yaloké dans la préfecture de l’Ombella-M’Poko et ayant grandi dans le quartier Ramandi à Bangui. Comme ses compatriotes, il attend depuis cinq mois une simple autorisation gouvernementale qui permettrait son retour au pays avant les prochaines échéances électorales.

La procédure de rapatriement ne présente pourtant pas de complexité majeure selon les explications fournies par l’OIM. L’organisation internationale prend en charge tous les aspects financiers du retour, ne nécessitant qu’une autorisation administrative de la part des autorités centrafricaines. L’absence d’ambassade centrafricaine au Niger complique toutefois les démarches, obligeant les demandeurs à obtenir leur laissez-passer auprès des services d’immigration de Bangui.

Un délégué des refoulés centrafricains au Niger, contacté par la rédaction de Corbeau News Centrafrique (CNC) , confirme la situation délicate de ses compatriotes. Il explique veiller personnellement à l’authentification de l’identité centrafricaine des demandeurs de rapatriement, interrogeant chaque personne en sango et vérifiant leurs connaissances sur le pays pour éviter les infiltrations d’étrangers dans le groupe.

Cette situation montre clairement un traitement inéquitable entre les différentes nationalités présentes dans les camps de l’OIM au Niger. Alors que les Centrafricains attendent des mois, voire des années pour obtenir leur rapatriement, d’autres ressortissants africains: Camerounais, Nigériens, Togolais et bien d’autres, voient leurs gouvernements réagir rapidement. Ces derniers quittent généralement les camps en l’espace d’une semaine après l’intervention efficace de leurs autorités nationales respectives.

L’ampleur de cette disparité administrative devient particulièrement frappante quand on examine les délais d’attente. Certains Centrafricains arrivés en 2022-2023 ont attendu plus d’une année avant d’être rapatriés en 2024. D’autres, présents depuis 2024, espèrent toujours leur retour. Le groupe actuel, arrivé en 2025, risque d’attendre encore plusieurs mois supplémentaires, l’OIM ayant programmé leur retour pour octobre sans garantie ferme de la part du gouvernement centrafricain.

L’Organisation Internationale pour les Migrations a programmé le retour de ce groupe pour le mois d’octobre 2025, sous réserve de l’obtention des autorisations gouvernementales nécessaires. Cette promesse offre un espoir concret aux cinq compatriotes qui pourront ainsi retrouver leurs familles et participer à la vie nationale.

L’expérience de ces Centrafricains met en évidence les défis migratoires auxquels font face de nombreux jeunes du pays qui tentent leur chance vers l’Europe via l’Afrique du Nord. Refoulés aux frontières algériennes ou d’autres pays du Maghreb, ils se retrouvent souvent dans des situations de transit prolongé qui nécessitent l’intervention des autorités nationales et des organisations internationales.

Cette situation interroge sur la capacité des services consulaires centrafricains à réagir rapidement face aux besoins de leurs ressortissants à l’étranger. La comparaison avec d’autres pays qui rapatrient plus rapidement leurs citoyens dans des situations similaires met en évidence les lacunes du système administratif national.

L’issue de cette affaire dépend désormais de la réactivité des autorités centrafricaines qui détiennent les clés du retour de ces compatriotes. L’approche des échéances électorales pourrait constituer une motivation supplémentaire pour accélérer le processus et permettre à ces citoyens de participer à la vie démocratique de leur pays.

Source: Corbeau News Centrafrique

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