Africa-Press – CentrAfricaine.
Un nouveau meurtre vient s’ajouter à la longue liste des crimes qui ensanglantent la région de Yaloké. Ce dimanche 12 octobre, Anatole, surnommé “Tola”, jeune conducteur de taxi-moto, a été abattu par des hommes armés non identifiés entre les villages de Mayaka et Gbom, dans la commune de Mbali.
Le dimanche de son meurtre, Anatole avait été appelé pour aller prendre de la viande vers les environs du village Mayaka. Il a pris sa moto et est parti effectuer cette course comme il l’avait fait des centaines de fois auparavant. Mais au niveau de la commune de Mbali, sur la route entre Mayaka et Gbom, des hommes armés sont sortis de nulle part et ont ouvert le feu sur lui immédiatement. Anatole est mort sur le champ.
Les conducteurs de taxi-moto de la localité de Zawa ont récupéré le corps de leur collègue et tentent de l’acheminer vers Yaloké. La distance entre Zawa et Yaloké est d’environ 20 kilomètres. D’autres personnes affirment qu’Anatole est originaire d’un autre village, ce qui complique la situation. Les conducteurs de taxi-moto essaient de déterminer comment remettre le corps à la famille du défunt.
Ce meurtre n’est pas un incident rare. C’est un énième crime dans une région où la violence est devenue quasi quotidienne, presque par heure selon les témoignages des habitants. Beaucoup de conducteurs de taxi-moto dénoncent la situation insupportable dans la localité. À Yaloké, Yaloké 2, Gadzi, Karnot, Bossemptélé, et dans tous les villages environnants, les groupes armés sévissent en toute impunité. Ils braquent les gens, ils les arnaquent, ils les tuent.
On se souvient des conducteurs de taxi-moto et de fois une passagère qui ont été tués sur l’axe Bossemptélé–Bozoum. Ils avaient quitté Bossemptélé pour aller à Bozoum et ont été assassinés en route. On se souvient aussi de cette femme commerçante qui a été tuée sur le même axe Bossemptélé-Bozoum alors qu’elle voyageait avec un conducteur de taxi-moto.
Et maintenant, ce dimanche, c’est Anatole “Tola” qui a été abattu entre Mayaka et Gbom. Encore un jeune homme qui gagnait honnêtement sa vie en transportant des passagers et des marchandises, encore une famille qui pleure un fils assassiné, encore un crime qui restera impuni.
Beaucoup de gens demandent que cette information soit partagée largement pour que les autorités regardent enfin ce qui se passe dans cette région. Parce qu’on nous dit qu’on a désarmé les groupes armés. On nous dit qu’il y a la paix en Centrafrique. Mais quelle paix?
La paix, c’est pour le palais présidentiel. La paix, c’est pour le gouvernement qui vit protégé par Wagner et la Garde Présidentielle à Bangui. Mais la paix, ce n’est pas pour les Centrafricains ordinaires qui vivent dans les provinces. Pour eux, c’est la violence quotidienne, les braquages, les meurtres, la terreur.
Dans la région de Yaloké, les groupes armés circulent librement. Ils contrôlent les routes. Ils imposent leur loi. Ils tuent qui ils veulent, quand ils veulent. Et les autorités ne font rien. Les FACA s’intéressent uniquement à leur racket sur des barrières. Wagner ne protège que les intérêts économiques russes et le régime Touadéra. Les forces de l’ordre sont absentes ou complices.
Les conducteurs de taxi-moto sont particulièrement vulnérables. Leur travail les oblige à circuler sur ces routes dangereuses, à transporter des passagers et des marchandises d’un village à l’autre. Ils sont des cibles faciles pour les groupes armés qui les braquent, les dépouillent, et parfois les tuent comme ce fut le cas pour Anatole.
Ces jeunes hommes gagnent modestement leur vie. Ils travaillent dur pour nourrir leurs familles. Ils rendent un service essentiel dans les zones rurales où les transports en commun sont quasi inexistants. Et pour toute récompense, ils risquent leur vie chaque jour sur des routes où règne l’insécurité totale.
Le régime Touadéra prétend avoir désarmé les groupes armés. Il prétend avoir ramené la paix. Il organise des cérémonies de reddition où quelques combattants remettent leurs armes devant les caméras. Mais sur le terrain, rien ne change. Les groupes armés continuent de sévir. Les civils continuent d’être braqués et tués. La violence continue d’être quotidienne.
Yaloké et sa région sont particulièrement touchées. Cette zone située à 225 kilomètres de Bangui échappe complètement au contrôle de l’État. Les groupes armés y font la loi. Les routes sont contrôlées par des bandits qui rançonnent, braquent et tuent. Les habitants vivent dans la terreur permanente.
Et pendant ce temps, le gouvernement reste silencieux. Aucune opération sécuritaire n’est lancée pour nettoyer ces axes routiers. Aucun renforcement des forces de l’ordre n’est déployé dans la région. Aucune mesure concrète n’est prise pour protéger les populations.
Touadéra est occupé à s’agenouiller devant des “prophètes” charlatans pour demander des protections mystiques contre la CPI. Il est occupé à truquer les élections pour se maintenir au pouvoir. Il est occupé à piller les caisses publiques avec son clan. Il n’a pas de temps pour s’occuper de la sécurité des Centrafricains qui meurent chaque jour dans les provinces.
Le meurtre d’Anatole “Tola” ce dimanche entre Mayaka et Gbom est un nouveau rappel que la soi-disant “paix” vantée par le régime est une illusion. Pour les Centrafricains ordinaires qui vivent loin de Bangui, loin du palais présidentiel protégé par Wagner, il n’y a pas de paix. Il y a la violence, l’insécurité, la terreur, et la mort qui peut frapper à tout moment.
Source: Corbeau News Centrafrique
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