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Il y a des arrestations qui peuvent soulager toute une région. Justement, l’arrestation d’Al Habo en fait partie. Ce chef de gang tchadien qui terrorisait le Bamingui-Bangoran et la Vakaga depuis des années vient d’être capturé par les forces tchadiennes à Ngarba, au Tchad, près de la frontière centrafricaine.
Le redoutable criminel tchadien Al Habo n’est pas n’importe qui. Ce chef de gang tchadien est connu de tous les habitants du Bamingui-Bangoran et de la Vakaga. Depuis des années, il terrorise la région. Braquages. Enlèvements. Meurtres. Racket. Tout y passe.
L’homme est basé au Tchad. Il vit à Ngarba, une ville tchadienne proche de la frontière centrafricaine. Mais il envoie régulièrement ses hommes commettre des crimes en Centrafrique. Sur tous les axes du nord. L’axe Ngarba-Ndélé. L’axe Ouanda-Djallé. L’axe Miamani. Partout où passent des véhicules, des commerçants, des voyageurs, les hommes d’Al Kamout attaquent.
Ils bloquent les routes. Ils braquent les véhicules. Ils kidnappent les gens pour demander des rançons. Et quand les gens ne peuvent pas payer, ils tuent. C’est aussi simple que ça. Al Habo dirige son gang depuis le Tchad. Il ne vient presque jamais lui-même en Centrafrique. Il envoie ses hommes. Et après chaque opération, les bandits retournent au Tchad où ils sont en sécurité.
Il y a quelques jours à peine, Al Habo a encore frappé. Il a envoyé cinq de ses hommes attaquer un campement d’éleveurs arabes situé à 12 kilomètres de Ndélé. Les bandits sont arrivés au campement. Ils ont encerclé les éleveurs. Et ils leur ont dit qu’ils devaient payer 600 000 francs CFA. Immédiatement.
Les éleveurs ont expliqué qu’ils n’avaient pas 600 000 francs sur eux. Mais qu’ils pouvaient envoyer quelqu’un à leur patron qui était à Ndélé. Si le patron leur envoyait l’argent, ils paieraient. Les bandits ont accepté. Ils ont dit qu’ils allaient attendre.
Un des éleveurs est parti à Ndélé. Il a trouvé le patron. Il lui a expliqué la situation. Le patron a immédiatement compris qu’il fallait agir vite. Il n’a pas cherché l’argent. Il est allé voir les mercenaires russes basés à Ndélé. Il leur a expliqué que des braqueurs avaient encerclé ses éleveurs. Que ses hommes étaient en danger. Et il a demandé s’ils pouvaient intervenir.
Les mercenaires russes ont accepté. Ils ont pris leurs armes. Ils sont montés sur leurs motos. Et ils sont partis vers le campement. Arrivés près du campement, ils ont laissé le patron des éleveurs avancer seul. Pour faire croire aux bandits que c’était juste lui qui arrivait avec l’argent.
Les bandits ont vu le patron s’approcher. Ils sont sortis de leurs cachettes pour aller discuter avec lui. Et à ce moment-là, les mercenaires russes ont ouvert le feu. Ils ont tué trois bandits sur place. Un quatrième a été blessé au ventre mais il a réussi à s’enfuir. Le cinquième s’est également échappé.
C’est ça, le mode opératoire d’Al Habo. Il envoie ses hommes. Ils attaquent. Ils kidnappent. Ils demandent des rançons. Et souvent, ils tuent. Tout ça depuis le Tchad. En toute impunité. Parce qu’après chaque attaque, les bandits retournent au Tchad où personne ne les inquiète.
Al Habo avait même promis récemment qu’il allait intensifier ses attaques pendant cette saison sèche. Il voulait profiter du fait que les routes deviennent praticables pour multiplier les braquages. Il voulait terroriser encore plus la population.
Mais voilà qu’il vient de se faire arrêter. Et son arrestation est presque comique tellement elle est rocambolesque.
Al Habo était parti au Soudan. Au Soudan du Nord. Pour acheter des armes. Un stock important d’armes. Il voulait armer davantage son gang. Pour pouvoir faire encore plus de dégâts. Encore plus d’attaques. Encore plus de braquages.
Il a acheté les armes au Soudan. Et il a décidé de les ramener par voie fluviale. Il a chargé les armes dans deux pirogues. Il a tout caché sous des bâches. Pour que personne ne voie ce qu’il transportait. Et il a commencé la traversée.
Mais des pêcheurs l’ont repéré. Ces pêcheurs connaissaient très bien Al Habo. Ils savaient qui il était. Ils savaient ce qu’il faisait. Et quand ils ont vu ces deux pirogues avec des bâches, ils ont tout de suite compris qu’il transportait des armes.
Alors les pêcheurs ont alerté les forces de défense tchadiennes. Ils ont prévenu l’armée. Ils ont dit qu’Al Habo était en train de transporter un gros stock d’armes dans deux pirogues.
Les militaires tchadiens ont réagi rapidement. Ils ont préparé une embuscade. Ils se sont positionnés sur la route que devait emprunter Al Kamout. Et ils ont attendu.
Quand Al Kamout est arrivé avec ses deux pirogues, les militaires sont sortis. Ils ont voulu l’arrêter. Mais Al Kamout a réussi à fuir. Il a abandonné ses deux complices. Il a abandonné ses deux pirogues pleines d’armes. Et il s’est échappé.
Les militaires tchadiens ont capturé les deux complices. Ils ont saisi les deux pirogues et tout le stock d’armes. Et ils ont interrogé les deux complices. Ils leur ont demandé à qui appartenait cette cargaison d’armes. Les deux complices ont immédiatement pointé du doigt Al Habo. Ils ont dit que c’était leur chef. Que c’était lui qui avait acheté ces armes au Soudan. Que c’était lui qui les transportait.
Les militaires tchadiens ont alors décidé de lancer une chasse à l’homme pour capturer Al Habo. Ils ont demandé aux pêcheurs de surveiller. De les prévenir s’ils voyaient Al Habo quelque part. Les pêcheurs ont accepté.
Al Habo s’était réfugié sur une petite île. Il se cachait là. Il attendait que les choses se calment pour pouvoir repartir. Mais il était coincé. Il ne pouvait pas traverser sans l’aide d’un pêcheur.
Le lendemain de l’embuscade, Al Habo s’est présenté de nuit chez un pêcheur. Il lui a demandé de le faire traverser. Immédiatement. Le pêcheur a regardé dehors. Il faisait nuit noire. Alors il a dit à Al Habo qu’il était trop dangereux de traverser maintenant. Qu’il valait mieux attendre le jour. Que dès que le soleil se lèverait, il le ferait traverser sans problème.
Al Habo a accepté. Il a trouvé la proposition raisonnable. Alors il est allé dormir. Tranquillement. En pensant qu’au matin, il pourrait traverser et s’échapper.
Mais pendant ce temps, le pêcheur a alerté les militaires tchadiens. Il leur a dit qu’Al Habo était chez lui. Qu’il dormait. Et qu’il voulait traverser au matin. Les militaires ont préparé leur intervention. Ils ont attendu le lever du jour.
Au matin, les militaires tchadiens sont arrivés en nombre. Ils ont bouclé la zone. Ils ont encerclé la maison du pêcheur. Et ils ont mis la main sur Al Habo. Le chef de gang ne pouvait plus s’échapper. Il était pris.
L’arrestation d’Al Habo est une bonne nouvelle pour toute la région du nord de la Centrafrique. Cet homme a terrorisé les populations pendant des années. Il a commis des dizaines de braquages. Des dizaines d’enlèvements. Il a tué des gens. Il a ruiné des familles. Et il opérait en toute impunité depuis le Tchad.
Source: Corbeau News Centrafrique
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