Africa-Press – CentrAfricaine.
Al-Qatim Mahamat vient de mentir d’une manière pathétique. Vraiment pathétique. Le genre de mensonge qui dépasse la simple honte. Parce que la honte, ce mot-là ne suffit même pas pour décrire ce que cet homme vient de faire. Il faudrait inventer un nouveau mot. Un mot plus fort que la honte.
Al-Qatim dit que Djido Ali, son nouveau chef d’État-major est natif de Boda. C’est ce qu’il écrit dans son message adressé à la rédaction du CNC. Le général Djido Ali est centrafricain de sang. Natif de la ville de Boda dans la préfecture de la Lobaye. Voilà ce qu’il ose écrire. Sans rougir. Sans même réaliser à quel point c’est ridicule.
Djido Ali est connu de tous les habitants de Markounda. De Kouki. De toute la région. C’est un rebelle soudanais. Il commande des combattants soudanais. Il parle arabe. Il ne parle même pas le sango. Et Al-Qatim vient nous dire qu’il est natif de Boda. Qu’il est centrafricain de sang.
Si Djido Ali est vraiment natif de Boda, alors qu’Al-Qatim nous donne ses parents. Qu’il nous donne le nom de son père. Le nom de sa mère. Le nom de son village exact à Boda. Le nom de ses frères et sœurs. Le nom de ses oncles et tantes. Qu’il nous donne des preuves. Des documents. Des témoignages de gens qui l’ont connu enfant à Boda.
Mais bien sûr, il ne peut pas. Parce que Djido Ali n’est pas de Boda. Il n’est même jamais allé à Boda. Il est soudanais. Point final.
Et puis, si Al-Qatim dit qu’il n’y a pas de rebelles soudanais dans son mouvement, qu’il explique quelque chose. Il y a quelques jours, quand les rebelles FSR ont pris une ville au Soudan, les combattants du MPC à Markounda ont célébré toute la nuit. Ils ont tiré en l’air. Ils ont dansé. Ils ont crié de joie. Il y a des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux. Tout le monde les a vues.
Pourquoi des Centrafricains célébreraient-ils la prise d’une ville soudanaise par des rebelles soudanais? Pourquoi tireraient-ils en l’air de joie? Pourquoi danseraient-ils? Ça n’a aucun sens. À moins que ces combattants ne soient eux-mêmes soudanais. À moins qu’ils ne soient eux-mêmes membres ou sympathisants des FSR. À moins qu’ils ne célèbrent la victoire de leurs frères au Soudan.
Qu’Al-Qatim explique ça d’abord. Et ensuite, on pourra discuter.
Mais non. Au lieu d’expliquer, Al-Qatim préfère mentir. Il préfère nier l’évidence. Il préfère nous menacer. Il dit qu’il va saisir le procureur du Tchad. Qu’il a des preuves. Qu’il va nous poursuivre.
Qu’il le fasse. On attend. On a l’habitude des menaces. On a l’habitude des intimidations. Ça ne marche pas avec Corbeau News Centrafrique. Jamais.
Al-Qatim pense qu’on est comme les autres médias centrafricains. Ceux qui sont basés à Bangui. Ceux qui n’ont pas de correspondants dans les provinces. Ceux qui publient ce qu’on leur donne sans vérifier. Ceux qu’on peut facilement manipuler. Ceux qu’on peut intimider.
Mais il se trompe. Corbeau News Centrafrique a des correspondants partout. Dans toutes les provinces. Dans toutes les villes. Dans tous les villages. On connaît qui est qui. On sait qui fait quoi. Et quand on publie quelque chose, c’est après vérification. Toujours.
Avant de publier l’information sur Djido Ali, on a vérifié. On a parlé à des habitants de Markounda. On a parlé à des habitants de Kouki. On a parlé à des gens qui connaissent Djido Ali depuis des années. Et tous disent la même chose: Djido Ali est soudanais.
Alors Al-Qatim peut dire ce qu’il veut. Il peut nier autant qu’il veut. Il peut mentir autant qu’il veut. Ça ne changera rien. La vérité reste la vérité.
Et puis, il y a autre chose. Dans son message, Al-Qatim dit qu’on a été manipulés par deux ou trois individus mal intentionnés. Que ces gens veulent saboter le processus de paix entre le gouvernement et le MPC. Que le Tchad est garant de ce processus. Que notre publication met en danger la stabilité de la région.
C’est drôle. Parce qu’Al-Qatim oublie de mentionner quelque chose. Son mouvement n’existe plus. Il n’y a presque plus personne. Tous ses combattants sont partis. Certains sont retournés au Tchad. D’autres ont rejoint l’UPC. D’autres font du commerce. D’autres travaillent sur les chantiers miniers. Il ne reste plus grand monde avec Al-Qatim.
Et comme preuve, ce vendredi, Al-Qatim a envoyé une note à tous ses anciens combattants. Une note pour leur ordonner de revenir. De regagner le mouvement. Sinon, ils vont voir. Sinon, il va les livrer au groupe Wagner. C’est ça qu’il a dit. C’est ça qu’il a écrit dans sa note.
Les ex-combattants du MPC sont paniqués. Certains fuient pour retourner au Soudan. D’autres quittent la zone. Parce qu’ils ont peur. Parce qu’ils savent qu’Al-Qatim est capable de tout. Y compris de les livrer à Wagner.
Voilà la réalité du MPC. Un mouvement qui n’existe plus. Un chef qui menace ses propres combattants. Un homme qui ment pour sauver la face.
Al-Qatim dit qu’on a été manipulés. Qu’on n’a pas vérifié nos informations. Qu’on a publié de fausses nouvelles. Mais c’est lui qui ment. C’est lui qui manipule. C’est lui qui essaie de sauver ce qui reste de sa réputation.
Il dit qu’il va saisir le procureur du Tchad. Qu’il a des preuves. Qu’il va nous envoyer une copie de sa plainte. Qu’on verra.
On attend. Avec impatience. Parce qu’on aimerait bien voir quelles preuves Al-Qatim peut présenter pour prouver que Djido Ali est natif de Boda. Ça va être intéressant.
Et puis, Al-Qatim devrait faire attention. Parce qu’il n’est pas en position de menacer qui que ce soit. Il est lui-même recherché par la Cour Pénale Internationale. Pour crimes de guerre. Pour crimes contre l’humanité. Pour toutes les exactions que son mouvement a commises en Centrafrique.
Il s’est allié avec Wagner. Il a participé à des massacres. Il a tué des civils. Il a brûlé des villages. Et maintenant, il nous menace de poursuites judiciaires. C’est risible.
Le Tchad peut même l’arrêter. Pour ce qu’il fait. Pour ce qu’il a fait. Pour ses crimes. Alors qu’il arrête de jouer les victimes. Qu’il arrête de mentir. Qu’il arrête de nous menacer.
Source: Corbeau News Centrafrique
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