Invalidation de la Candidature de Saint Cyr TANZA

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Invalidation de la Candidature de Saint Cyr TANZA
Invalidation de la Candidature de Saint Cyr TANZA

Africa-Press – CentrAfricaine.
La candidature de Saint Cyr TANZA à l’élection présidentielle du 28 décembre 2025 a été invalidée par le Conseil Constitutionnel dans sa décision n°014/CC/25 rendue publique ce jeudi 14 novembre. Le candidat du parti RCAN est accusé d’avoir produit un faux titre de propriété dans son dossier de candidature, une fraude qui lui vaut désormais d’être passible de poursuites judiciaires.

La question du titre foncier a été au cœur de l’examen du dossier. Dans son instruction, le Conseil Constitutionnel a découvert que Saint Cyr TANZA avait versé à son dossier un titre de propriété n°11516 qui n’était pas le sien. Les vérifications effectuées auprès de la Direction de l’Enregistrement, de la Curatelle, du Timbre, de la Conservation Foncière, des Domaines et du Patrimoine Immobilier par le conseil constitutionnel ont établi que ce titre foncier non bâti d’une valeur de 600.000 FCFA appartient en réalité à Monsieur Jérémie GOUNOUMOUNDJOU.
“Considérant que l’instruction du dossier du candidat Saint Cyr TANZA fait ressortir que celui-ci a versé à son dossier un titre de propriété no11516 non bâtie d’une valeur de 600.000 F, appartenant à Monsieur Jérémie GOUNOUMOUNDJOU”, indique la décision du Conseil. “Qu’il n’est donc pas propriétaire du titre foncier dont l’original est versé à son dossier de candidature à l’issue de la vérification faite auprès des services compétents.”

La juridiction constitutionnelle a tranché sans ambiguïté: “La candidature de Saint Cyr TANZA doit être invalidée du chef de faux et usage de faux.”

La fraude commise par Saint Cyr TANZA présente un double caractère d’illégalité. D’une part, l’article 67 de la Constitution centrafricaine exige explicitement que tout candidat à l’élection présidentielle doit “avoir une propriété bâtie sur le territoire national” – condition que TANZA ne remplissait manifestement pas. D’autre part, en présentant un document appartenant à autrui, il s’est rendu coupable de faux et usage de faux en écriture publique, un délit pénal passible de poursuites judiciaires.

Le titre présenté par TANZA était non seulement frauduleux, mais concernait également un terrain non bâti, alors que la Constitution exige une propriété bâtie. Cette double irrégularité témoigne soit d’une méconnaissance grave de la loi électorale, soit d’une tentative délibérée de fraude.

Le parcours politique de Saint Cyr TANZA mérite d’être rappelé. La candidature de cet homme aux capacités politiques et intellectuelles limitées avait posé de nombreuses questions depuis son annonce. Plusieurs sources concordantes affirment que le président Faustin Archange TOUADÉRA lui-même l’avait propulsé dans cette course pour donner l’apparence d’un pluralisme politique.

Cette stratégie de manipulation n’aura finalement pas tenu longtemps. Après la réunion du clan présidentiel restreint à Damara et les déclarations d’ouverture du pouvoir, la décision d’éjecter Saint Cyr TANZA de la course a été prise. Le Conseil Constitutionnel, qui n’est pas une juridiction indépendante mais un simple outil aux mains du pouvoir, a exécuté cette décision en s’appuyant sur les irrégularités bien réelles du dossier du candidat.

Les centrafricains avaient depuis longtemps estimé que le profil de Saint Cyr TANZA ne correspondait pas aux exigences d’une candidature présidentielle crédible. Si le Conseil Constitutionnel ne s’est pas prononcé sur la validité de son diplôme dans cette décision, il s’est concentré sur la question de la propriété immobilière, suffisante pour invalider la candidature.

Le faux et usage de faux en écriture publique constitue un délit grave qui expose son auteur à des sanctions pénales. La décision du Conseil Constitutionnel, qui établit formellement la fraude commise par Saint Cyr TANZA, devrait normalement entraîner l’ouverture d’une procédure judiciaire à son encontre.

Cette affaire montre une fois de plus les failles du système électoral centrafricain et la facilité avec laquelle certains candidats tentent de contourner les exigences constitutionnelles. Elle pose également des questions sur les mécanismes de vérification de l’Autorité Nationale des Elections (ANE), qui avait initialement accepté et enregistré ce dossier frauduleux avant de le transmettre au Conseil Constitutionnel.

Au terme de cet examen, seuls sept candidats ont été retenus pour le scrutin du 28 décembre 2025. Avec l’invalidation de Saint Cyr TANZA, ainsi que celles de Jean Michel MANDABA (PGD) et Parfait Symphorien NZANGA (Indépendant), la liste définitive comprend: Faustin Archange TOUADÉRA (MCU), Eddy Symphorien KPAREKOUTI (PUR), Serge Ghislain DJORIE (CAPNCA), Marcelin YALIMENDE (Indépendant), Henri Marie DONDRA (UNIR), Aristide Briant REBOAS (PCD) et Anicet Georges DOLOGUÉLÉ (URCA).

L’ANE a été sommée par le Conseil Constitutionnel de publier la liste définitive des candidats ce vendredi 15 novembre 2025. Quant aux candidats invalidés, ils devraient voir leur caution remboursée par le Ministère des Finances et du Budget, “lorsque celle-ci a été effectivement payée”, précise la décision.

Source: Corbeau News Centrafrique

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