Tentatives de renversement du régime en Centrafrique : Qui sont ceux qui détiennent le « briquet » ?

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Tentatives de renversement du régime en Centrafrique : Qui sont ceux qui détiennent le « briquet » ?
Tentatives de renversement du régime en Centrafrique : Qui sont ceux qui détiennent le « briquet » ?

Anouar CHENNOUFI

Africa-Press – CentrAfricaine. Avant d’en arriver à cet état de fait, il faudrait d’abord se rappeler que dix ans en arrière, à partir de décembre 2013, Bangui, la capitale de la République centrafricaine, avait sombré dans un bain de sang. La violence brutale avait fait la une des journaux internationaux, conduisant à des avertissements d’échec de l’État et à la possibilité, parfois, d’un génocide.

Puis la violence s’était graduellement calmée, sauf que maintenant que les quelques premiers signes de redressement et de reconstruction de l’Etat ont cédé la place à une résurgence soudaine aujourd’hui, la vie dans les combats qui impliquent des parties du pays qui n’avaient pas connu de violence auparavant peut être encore plus dure et plus dangereuse qu’au plus fort de la crise.

Et à en juger par l’attention dont est entouré le Centrafrique, presque personne ne regarde ce qui se passe dans ce pays tentaculaire et enclavé au cœur de l’Afrique, cerné par le Cameroun, le Tchad, les deux Congo et les deux Soudan, sachant qu’en République centrafricaine, c’est une image crue de violences et de « famine » qui domine.

A noter également que « la ruée sur le pouvoir » a fait en sorte que tout un chacun voudrait prendre sa part du gâteau, surtout que la République centrafricaine (RCA), un pays peuplé de 6,1 millions d’habitants (publié par l’Institut Centrafricain des Statistiques et des Études Économiques et Sociale ‘ICAEES’ le 8 mars 2022), enclavé au cœur du continent africain et étalé sur une superficie de 623.000 km2, figure parmi les plus pauvres et les plus fragiles du monde malgré sa richesse en ressources naturelles (470 indices miniers, avec le pétrole, l’or et les diamants comme principaux potentiels).

En plus, les Institutions sont faibles, les citoyens ont un accès insuffisant aux services de base, le manque d’infrastructures est assez sévère, ce qui rend d’ailleurs ce pays fragile, et les cycles de violences sont profondément enracinés en raison, notamment :

• du manque de cohésion sociale,

• de la concentration du pouvoir politique entre les mains d’un petit groupe d’élites,

• des disparités sociales et régionales,

• de l’accaparement et la mauvaise gestion par l’élite des ressources naturelles,

• et d’un état d’insécurité durable alimenté par un système régional de conflit.

Pourquoi toute cette insécurité en Centrafrique ?

La République Centrafricaine est caractérisée par l’usage de la langue sango et ayant pour voisins, le Cameroun à l’ouest, la République du Congo et la République Démocratique du Congo au sud, le Soudan à l’Est et le Tchad au nord. Sur le plan externe, la RCA vit dans un environnement marqué par l’instabilité, tous ces voisins sauf le Cameroun, ayant connu un conflit armé. Sur le plan interne, elle a subi pendant plusieurs années des crises militaro-politiques à répétition qui ont affecté le tissu socio–économique et les forces de défense et de sécurité.

Aujourd’hui, le Centrafrique affiche le visage d’un pays politiquement instable, économiquement faible, et dans lequel le niveau d’insécurité dans l’arrière pays reste une source de préoccupation.

Les causes et les facteurs de conflits en RCA sont divers et variés. Parmi les plus importants figurent :

• La fragilité des institutions étatiques,

• L’échec des efforts de démocratisation,

• L’exploitation et l’instrumentalisation des différences ethniques,

• La prolifération de groupes armés et des armes légères,

• Le manque de dialogue et de coopération entre le pouvoir et l’opposition,

• L’intransigeance et le manque de flexibilité des acteurs sociaux et politiques,

• Les arriérés de salaires et/ou le non-paiement des salaires à terme échu,

• La pauvreté et la misère.

Il convient de noter que, même pris isolément, chacun de ces facteurs constitue en soit une source indiscutable de conflit, mais leur combinaison totale ou partielle a rendu davantage explosive la situation en République centrafricaine.

Par ailleurs, on note que les élections groupées organisées au mois de décembre 2020 ont vu la réélection du Président Faustin Archange Touadera (déjà élu une première fois en 2016). Le parti au pouvoir MCU (Mouvement Cœurs Unis) du Président a tout fait pour dominer l’Assemblée nationale et le paysage politique.

A rappeler, toujours dans ce sens, que la MINUSCA, mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique, composée de plus de 15.000 hommes, est présente dans le pays depuis 2014 avec comme mandat principal de protéger la population de la République de Centrafrique. Après le départ des troupes françaises en 2016, la RCA reçoit également un soutien militaire bilatéral de la Russie et du Rwanda.

Egalement, l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation (APPR-RCA), signé en février 2019 avec 14 groupes armés, continue de servir de feuille de route pour la recherche de la paix et la stabilité à long terme, même après que les groupes armés liés à la CPC (Coalition des patriotes pour le changement) ont quitté l’accord en décembre 2020.

En plus, le vice-président du Conseil de souveraineté Daglo a affirmé son adhésion à l’accord politique-cadre, signé entre les chefs de l’armée soudanaise et les forces civiles, qui a trouvé l’approbation et le soutien des pays de la communauté internationale, selon ses termes. Il a souligné : « Il n’y a pas d’autre issue qu’un règlement politique, et nous irons jusqu’au bout. » Cependant, il a indiqué que tous les signataires de l’accord étaient d’accord pour élargir la base de participation.

Fermeture des frontières occidentales soudanaises avec le Centrafrique

Dans ce contexte, le Vice-président du Conseil de souveraineté de transition de la République du Soudan, Mohamed Hamdan Daglo dit « Hemedti », a révélé la fermeture des frontières occidentales de son pays avec l’Etat centrafricain, ainsi que l’échec des plans et mouvements militaires visant à changer le régime dans ce pays voisin, indiquant qu’il a également envoyé des messages discrets à des parties chez lui et dans certains pays voisins.

Il s’avère que depuis novembre dernier, un grand mouvement de rassemblement de combattants soudanais a été constaté dans les zones frontalières entre le Soudan et le Centrafrique, et aucune partie à l’époque n’aurait revendiqué ces forces, mais Mohamed Hamdan Daglo, a révélé début janvier qu’il y a des forces à la frontière entre les deux pays qui se préparent dans le but de changer le régime en place par la force en RCA voisine, et pour tenter de bloquer le plan de changement de régime dans ce pays, le Commandant du soutien rapide a fermé les frontières entre les deux pays en déployant ses forces dans un certain nombre de zones entre les gouvernorats frontaliers d’Um Dukhun et d’Um Dafouk.

Une question a fait surface : À qui appartient la décision de fermer la frontière soudanaise avec l’Afrique centrale ?

De nombreux partis soudanais se sont demandé qui avait le droit d’annoncer la fermeture et l’ouverture des points de passage frontaliers du pays en l’absence du Premier ministre et du gouvernement exécutif.

Ce à quoi le directeur du Département de la culture et de l’Information du gouvernement de la région du Darfour a ainsi répondu : « Il y a une absence significative du système de sécurité sur ces frontières entre le Soudan et le Centrafrique, en particulier les villages frontaliers du Darfour », en ajoutant également : « Mais cela vaut la peine d’annoncer une décision de fermeture par le Conseil souverain dirigé par le lieutenant-général Abdel Fattah Al-Burhan, étant donné qu’il en est le commandant des forces armées, ou le Vice-président du conseil, Mohamed Hamdan Daglo, et le commandant des Forces de soutien rapide, pour contrôler la sécurité aux frontières ».

Retour sur les révélations intrigantes de Daglo

Lors de la cérémonie de signature du document de cessation des hostilités entre les tribus de Dajo et Rizeigat dans le sud du Darfour, Hemedti, commandant également des « Forces de soutien rapide » au Soudan, a accusé des parties qu’il n’a pas osé nommer d’utiliser certains des « mercenaires » de la région pour renverser le gouvernement de la République du Centrafrique.

« Nous avons fermé les frontières après avoir appris qu’il y avait des groupes portant des uniformes militaires des Forces de soutien rapide à l’intérieur du Centrafrique, dans l’intention d’impliquer ses forces », a-t-il déclaré.

Mohamed Hamdan Daglo (Hemedti) a ajouté : « Nous avons coupé la route devant eux et saisi toutes les ficelles, et avons arrêté également la dynamo (tête pensante) qui manipule ces mouvements ».

Il a confié entre-autres : « Nous ne voulons de problèmes avec aucun pays, nous voulons un voisinage sûr et tranquille, et nous allons commencer à installer des camps fixes et permanents, et nous ne permettrons à personne d’entrer en Centrafrique depuis le territoire soudanais. Nos frontières avec la RCA ont été complètement fermées, et certains des pays voisins ont été induits en erreur, et les voies qu’ils ont choisies les mèneront à leur perte », sans donner plus à ce sujet.

Trois questions retiennent l’esprit des observateurs :

• D’abord les déclarations du Vice-président du Conseil de souveraineté de transition de la République du Soudan sur la tentative de coup d’État en Centrafrique, le bilan des conflits pendant la période de transition et l’accusation non annoncée d’un commanditaire ne soulèvent-t-ils pas la question de l’issue du règlement politique.

• A propos de soutien : Hemedti n’a-t-il pas encore révélé le soutien rapide de sa position sur l’initiative égyptienne, qui a entamé les rencontres de sa délégation avec certaines composantes politiques à Khartoum ?

• Et la troisième et importante question n’est-elle pas le silence du ministère soudanais des Affaires étrangères sur les déclarations concernant la tentative de coup d’État en Centrafrique, qui suscite étonnement et confusion à un moment où les médias sociaux ont joué un rôle actif ?

Quand la Russie décide de mettre la main à la pâte

À l’image des autres anciennes colonies françaises en Afrique, la République centrafricaine (RCA) conserve des liens militaires et diplomatiques avec la France. Le pays n’arrive d’ailleurs toujours pas à voler de ses propres ailes. Après une série de coups d’État, la Centrafrique a plongé en 2004 dans un conflit ethnique qui oppose la minorité musulmane à la majorité chrétienne. Et la guerre perdure.

En 2013, la Séléka, un groupe de rebelles musulmans, s’empare du pouvoir et plonge le pays dans le chaos. Incapable de rétablir l’équilibre, la France se retire de la République centrafricaine. Désespérés, le président Faustin-Archange Touadéra (élu en 2016) et son bras droit fraîchement nommé, Firmin Ngrebada, se tournent alors vers un ancien allié : la Russie.

Vladimir Poutine, nostalgique de l’hégémonie soviétique, profite du retrait français en Centrafrique pour s’imposer, ainsi, la voie s’est trouvée libre pour la Russie.

En octobre 2017, le président Touadéra avait rencontré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, pour négocier une alternative. Décrochant une suspension exceptionnelle de l’embargo en RCA, la Russie débute ses livraisons d’armes en janvier 2018.

C’est ainsi que les pays occidentaux, particulièrement la France, se sont trouvés impuissants, et malgré une aide de 130 millions d’euros, soit un tiers du budget centrafricain, l’ancienne puissance colonisatrice a perdu son influence dans le pays.

Face à ce changement de cap, Ngrebada (Premier ministre du 25 février 2019 au 15 juin 2021) avait tenu un rôle central en négociant à la fois avec la Russie et l’ONU, et s’aventura dans un terrain miné.

Selon une source diplomatique, il n’était pas suffisamment prudent, notamment face au rapprochement entre la Russie et les membres de l’ex-Séléka, et la Russie a joué sur deux fronts, au moment où le talent diplomatique de Ngrebada fût de mise pour désamorcer les potentiels retours à la violence.

Ses habiletés en négociation ont rendu Ngrebada célèbre dans les couloirs des ministères, sachant qu’il a été notamment responsable de l’accord de paix signé entre le gouvernement centrafricain et les groupes rebelles, le 6 février dernier. Conclu au Soudan, cet accord désamorce les tensions entre les autorités et les groupes paramilitaires centrafricains, en promettant notamment la mise en place d’un gouvernement inclusif.

Il s’agit du treizième accord de paix en Centrafrique ou accord de Khartoum qui est un accord de paix signé le 6 février 2019, entre le gouvernement centrafricain du président Faustin-Archange Touadéra et quatorze groupes armés centrafricains, et il est censé entériner les processus de paix entamés depuis 2012.

Rôle des mercenaires du groupe russe Wagner

Les mercenaires du groupe privé russe « Wagner » proche des autorités du Kremlin, continue de subir des pertes humaines dans la lutte pour l’or en République centrafricaine

Ces combattants russes sont en confrontation avec des rebelles alors que le Kremlin tente d’étendre le pouvoir dans ce pays riche en minéraux

Certes, les mercenaires wagnériens ont subi de lourdes pertes dans une nouvelle vague de combats entre les troupes gouvernementales et les rebelles pour le contrôle des mines d’or lucratives en République centrafricaine, et ces affrontements surviennent dans un contexte d’instabilité croissante dans ce pays anarchique et riche en ressources, qui est devenu ces dernières années l’un des principaux centres d’influence de la Russie en Afrique subsaharienne.

A noter que quelque 1.000 combattants Wagner sont stationnés en Centrafrique depuis 2018.

Lorsque Washington fait sen entrée dans le bain

La région frontalière s’étendant entre le Soudan, la République centrafricaine et le Tchad a fait l’objet d’intenses manœuvres ces dernières semaines : le contrôle des mines d’or de Vakaga et l’expansion du groupe Wagner sont en jeu sur fond de rivalité de haut niveau dans Khartoum.

Pendant ce temps, le chef des renseignements militaires soudanais, Mohamed Ahmed Sabir, s’est rendu à Washington où ce général de division, très fervent partisan au sein des SAF du dirigeant soudanais de facto Abdel Fattah al-Burhan, y a rencontré de hauts représentants de l’administration Joe Biden, à la fois au Département d’État et à la CIA.

Cette série d’événements indique un changement dans la position de Washington envers le Soudan, que les libertés politiques ne sont plus à l’ordre du jour américain, car elles ont été remplacées par une priorité urgente pour rétablir la stabilité au plus vite, « quitte à légitimer l’autorité de Burhan » et confronter l’influence régionale croissante de Moscou.

Le contrôle des mines d’or : Une première cible

Si le Soudan a décidé la fermeture de ses frontières avec la République centrafricaine, sous prétexte d’empêcher les affrontements entre les forces loyales à la République centrafricaine et les groupes rebelles de déborder au Soudan, il s’est avéré, par contre, que des sources bien informées ont déclaré qu’un accord informel avait été conclu avec « Bangui » pour permettre aux Forces d’appui rapide d’intervenir dans les provinces des trois régions du nord de la République centrafricaine (Vakaga, Haute Koto et Bamengui Banjoran), alors que les mêmes sources ont indiqué que les Forces d’appui rapide ont déployé des forces comptant de 500 éléments qui ont traversé pas moins de 30 kilomètres à l’intérieur de la République centrafricaine pour soutenir Wagner et l’armée centrafricaine, et l’opération pourrait assurer l’arrivée des RSF à l’accès à de nombreuses mines d’or et, pour leurs alliés wagnériens, l’attrait dans le nord de la RCA, qui sert de base arrière aux groupes rebelles arabes tchadiens, est autant géopolitique que financier.

Qu’y a-t-il réellement derrière la visite simultanée d’Al-Burhan et de Daglo à N’Djamena ?

Au Soudan, on peut croire à quelque chose comme qui dirait : « deux poids…deux mesures » à la tête du pays durant sa période de transition « indéfinie ».

Le féroce concurrent d’Al-Burhan au conseil militaire, le général Mohamed Hamdan Daglo, entretiendrait des relations étroites avec le groupe paramilitaire russe (Wagner), dont la sphère de contrôle s’étend désormais à la République centrafricaine voisine, où (Wagner) opère également avec le soutien des Forces de soutien rapide, selon certaines données. En effet, alors que la relation entre Hemedti et Wagner était au cœur de la visite du général (Sabir) à Washington, il semble clair que les États-Unis d’Amérique travaillent à faire pencher la balance du pouvoir en faveur d’Al-Burhan.

C’est probablement pour cette raison comme pour d’autres, que le Vice-président du Conseil souverain de transition du Soudan, s’était rendu en visite officielle au Tchad, le 30 janvier dernier, où il fût accueilli à son arrivée par le Premier ministre de transition et chef du gouvernement d’union nationale, Saleh Kebzabo.

A première vue, cette visite témoigne de la volonté des deux pays de renforcer leur collaboration et de travailler ensemble sur des enjeux communs de développement et de stabilité.

Sauf que la veille, le Président du Conseil Souverain de Transition du Soudan, le général Abdel Fattah Al-Burhan l’a devancé (dimanche) en se rendant à N’Djamena, dans le cadre d’une visite d’amitié et de travail au Tchad.

Au cours d’un « Tête à tête », tenu entre les deux hommes d’Etat, Mahamat Idriss Deby et Abdel Fattah Al-Burhan, il aurait été question de coopération, où les deux dirigeants ont notamment fait un large tour d’horizon des questions bilatérales, sous régionales et internationales au cours de leurs échanges.

On croit savoir que les sujets traités ont été variés tels que :

• la sécurité à la frontière commune,

• la défense,

• la justice,

• l’immigration irrégulière

• et l’économie.

De tous ces sujets abordés, une convergence de vue s’est dégagée entre les deux Chefs d’Etat, soucieux de voir la coopération tchado-soudanaise à son meilleure niveau et leurs pays réussir leurs transitions respectives dans une paix et une stabilité durables.

Déduction

A la fin de ce dossier, nous pouvons déduire de toutes les situations évoquées précédemment que même si les autorités centrafricaines n’ont cessé de déployer de très gros efforts pour le retour définitif de la paix et de la sécurité sur tout le territoire, le Centrafrique rencontre de multiples entraves et barricades de la part de certaines parties locales, de proximité ou étrangères qui ne veulent pas du développement de la RCA, cherchant par tous les moyens à faire obstacle pour barrer la route au pays à atteindre son but et ses objectifs.

La France, ancienne puissance coloniale, semble bien être parmi ces parties, autant que les opposants centrafricains qui n’ont en tête que de créer des rebellions et coups d’Etat, en passant malheureusement par Paris pour atteindre leurs objectifs.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press

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