Africa-Press – CentrAfricaine. Le président centrafricain vit un calvaire quotidien depuis que Moscou exige la signature du contrat Africa Corps. Vladimir Poutine réclame 15 millions de dollars mensuels pour cette nouvelle structure militaire, soit 180 millions annuels que la Centrafrique ne peut absolument pas financer. Cette somme représente plus de la moitié du budget national d’un pays dont les recettes domestiques dépassent à peine 300 millions de dollars.
Touadéra multiplie les stratégies d’évitement. Il décline les invitations présidentielles à Moscou, dépêche des émissaires à sa place et tente de gagner du temps par des négociations interminables. Sa ministre des Affaires étrangères, Sylvie Baïpo-Temon, a même été contrainte de se rendre à Saint-Pétersbourg malgré ses réticences, témoignant de la pression exercée par le Kremlin.
Cette résistance masque une réalité: Touadéra dépend entièrement de Wagner pour sa survie politique. Dmitri Sytyi contrôle désormais la sécurité présidentielle, supervise l’exploitation des mines d’or et négocie directement avec les groupes armés. Sans cette protection russe, le régime s’effondrerait en quelques jours.
Le président découvre amèrement les conséquences de son alliance avec les mercenaires russes. Il espérait utiliser Wagner pour consolider son pouvoir, mais c’est l’inverse qui se produit. Sytyi dicte les orientations stratégiques depuis la capitale tandis que ses hommes contrôlent les différents axes routiers.
L’Union européenne alerte Touadéra sur les dangers du contrat Africa Corps. Les diplomates européens calculent que cette ponction budgétaire viderait complètement les caisses de l’État, rendant impossible le financement des écoles, ou des dispensaires.
Moscou intensifie la pression par des ultimatums répétés. Les émissaires russes rappellent régulièrement à Touadéra que son maintien au pouvoir dépend uniquement du bon vouloir du Kremlin. Cette dépendance totale transforme la présidence centrafricaine en simple exécutant des directives russes.
Le contrat Africa Corps officialiserait le pillage des ressources nationales. Les mines alimenteraient directement les comptes russes sans aucune retombée pour les populations centrafricaines. Cette spoliation condamnerait définitivement l’économie centrafricaine.
Touadéra tente désespérément de jouer sur plusieurs tableaux. Il sollicite l’aide européenne tout en maintenant ses liens avec Wagner, espérant trouver un équilibre impossible. Cette stratégie du double jeu ne peut perdurer face à la détermination russe et aux moyens de pression dont dispose Moscou.
La situation sécuritaire fragilise encore davantage sa position. Les groupes armés restent actifs dans certaines zones. Sans l’appui des forces russes, Touadéra perdrait immédiatement le contrôle de ces territoires et des revenus qu’ils génèrent.
Les partenaires occidentaux observent cette dérive sans pouvoir intervenir efficacement. Ils alertent sur les conséquences désastreuses du contrat Africa Corps mais ne proposent aucune alternative crédible à la protection russe. Cette impuissance diplomatique abandonne Touadéra face à ses dilemmes.
L’étau se resserre quotidiennement autour du président centrafricain. Chaque jour de retard dans la signature du contrat aggrave les tensions avec Moscou et expose le régime à des représailles. Sytyi et ses hommes peuvent paralyser l’économie nationale.
La résistance de Touadéra relève davantage de la survie que de la stratégie. Il repousse l’échéance fatale en multipliant les consultations et les reports, mais cette tactique dilatoire ne fait que retarder l’inévitable. Le président comprend que signer équivaut à condamner son pays à la faillite définitive.
L’isolement international aggrave sa position. Les partenaires traditionnels de la Centrafrique prennent leurs distances face à cette dérive autoritaire, privant Touadéra d’alternatives diplomatiques. Cette solitude le rend encore plus vulnérable aux pressions russes.
Touadéra découvre trop tard qu’il est devenu otage du système qu’il a contribué à installer. Sa marge de manœuvre se réduit chaque jour davantage, transformant sa présidence en simple chambre d’enregistrement des volontés russes. Le chef de l’État centrafricain n’a plus le choix: il doit choisir entre sa survie politique et l’avenir de son pays.
Cette crise montre clairement l’ampleur de la mainmise russe sur la Centrafrique. Moscou ne se contente plus d’exploiter les ressources minières: elle veut officialiser sa domination par un contrat qui transformerait définitivement le pays en protectorat. Touadéra devient ainsi le symbole tragique d’un dirigeant africain pris au piège de ses propres alliances.
Source: Corbeau News Centrafrique
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