Omer Mbadi
Africa-Press – CentrAfricaine. Un rapport du comité des rémunérations de la Banque centrale suggérant une hausse des émoluments des membres du gouvernement – à l’exception du gouverneur – vient d’être retoqué par le conseil d’administration. Explications.
Voir leurs salaires revalorisés était l’espoir des cadres du gouvernement de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), après que le Centrafricain Yvon Sana Bangui a été nommé à la tête de l’institution bancaire le 9 février dernier. Celui-ci a succédé au Tchadien Abbas Mahamat Tolli, auquel il a été reproché d’avoir favorisé une politique de coupe budgétaire pendant son mandat à la tête de la banque. Le vice-gouverneur, le secrétaire général et les trois directeurs généraux de la banque ont ainsi demandé à égaliser leur salaire avec celui du gouverneur.
Pour faire valoir leurs doléances, les cinq cadres de la BEAC s’appuient sur un récent rapport du comité des rémunérations de l’institut d’émission, lequel milite pour une augmentation des salaires. Cette suggestion repose notamment sur le bénéfice exceptionnel de 310 milliards de francs CFA (environ 472 millions d’euros) réalisé en 2023 par la banque, en partie dû aux revenus du compte d’opérations logés au Trésor français.
Bras de fer au sein de la BEAC
Cette demande de revalorisation salariale est également appuyée par le comité des rémunérations que préside le directeur général du Trésor et de la comptabilité publique du Tchad, Béchir Daye. Selon nos informations, lors du dernier sommet des chefs d’État de la Cemac, le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno avait proposé son nom pour occuper la direction de la Cobac.
La prime de logement des membres du gouvernement passerait de 2,5 millions à 6 millions de francs CFA pour tenir compte de l’inflation, et l’indemnité de mobilier subirait une hausse de 30 %. Le nombre de véhicules neufs des DG monterait d’une voiture à deux, tandis que le gouverneur se verrait attribuer quatre voitures de fonction. Ce avec une ligne d’entretien mensuel de 600 000 francs CFA.
Les cinq responsables du gouvernement de la BEAC – désignés lors du sommet des chefs d’État de la Cemac du 17 mars 2023 à Yaoundé – refusent de parapher leur contrat tant que leur demande n’a pas été honorée.
Pour débloquer la situation, la question a été mise à l’ordre du jour lors d’un conseil d’administration de la BEAC, qui s’est déroulé le 4 avril dernier à Libreville, sous la présidence de Mays Mouissi, le ministre gabonais de l’Économie et des Participations, et président du conseil d’administration de l’institution financière.
Si celle-ci a fait l’objet de toutes les attentions, elle n’a cependant pas reçu un avis favorable du conseil d’administration. Pour cause, le comité d’administration estime que cette revalorisation va impacter le budget de la banque, malgré les bénéfices réalisés en 2023. Le comité avance également que cette demande de revalorisation salariale ne repose sur aucune étude de soutenabilité. Le bras de fer se poursuit donc au sein de la BEAC.
Source: JeuneAfrique
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