Transformation du coton en Afrique face aux fibres synthétiques

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Transformation du coton en Afrique face aux fibres synthétiques
Transformation du coton en Afrique face aux fibres synthétiques

Africa-Press – CentrAfricaine. Le commerce mondial des fibres est en plein essor depuis près de 30 ans. Toutefois le coton a reculé au profit des fibres de synthèse comme le polyester. Une situation qui conduit à s’interroger sur la situation de plusieurs pays africains limités à l’exportation à l’état brut de l’or blanc.

Les pays en développement notamment ceux situés sur le continent africain possédant un avantage comparatif dans l’offre de coton ont tout intérêt à miser sur la transformation domestique dans les prochaines années. C’est ce qu’estime le rapport « Trends in natural and man-made fibres trade » publié par la CNUCED au début du mois de juillet.

D’après l’organisme onusien, il s’agirait d’un choix stratégique qui permettrait au continent de s’adapter à la nouvelle configuration de l’industrie mondiale des fibres. En effet, les fibres artificielles ont supplanté le coton en 2023 représentant désormais près des trois quarts de la production mondiale de fibres (contre 45 % en 1996) tandis que le coton est tombé à environ un cinquième de la part de marché.

En outre, ces fibres artificielles dominent également le commerce des fils et des tissus avec et 65 à 70 % de la valeur échangée dans ces catégories. Face à ce basculement, le rapport estime que les pays africains gagneraient à aller au-delà de l’exportation de matières premières brutes d’autant plus que l’or blanc continuera de subir la forte concurrence des fibres synthétiques qui sont moins chères (polyester en tête) et que les marges pourraient être encore plus fortement réduites à l’export.

De fait, il y aura un enjeu majeur pour les fournisseurs africains à pouvoir s’appuyer sur le filage et la confection domestique pour générer des emplois locaux et augmenter la valeur générée par les exportations de coton. Selon la CNUCED, des politiques de développement de l’appareil productif seront ainsi déterminantes pour un essor de l’industrie textile.

Parmi les interventions pouvant soutenir la transformation locale des fibres, figurent des incitations ciblées à l’investissement privé, le développement des infrastructures à travers l’amélioration de l’accès à l’énergie et de la logistique ainsi que des programmes de renforcement des compétences pour accroître l’expertise locale en transformation des fibres et en production de textiles.

Il faut noter que sur le continent africain, l’industrie du textile et de la confection se développe progressivement dans des pays tels que l’Éthiopie et le Bénin, où ce segment utilise du coton produit localement, soutenu par les flux d’investissements directs étrangers et les incitations gouvernementales.

Pour rappel, le continent africain représente moins de 5 % de la production et environ 15 % des exportations de coton brut.

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