un état d’urgence de quinze jours proclamé face à la rébellion

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Centrafrique : un état d'urgence de quinze jours proclamé face à la rébellion
Centrafrique : un état d'urgence de quinze jours proclamé face à la rébellion

Africa-PressCentrAfricaine. La présidence de la République centrafricaine a déclaré jeudi l’état d’urgence pour 15 jours sur l’ensemble du pays, où une coalition de groupes armés cherche à renverser le président réélu Faustin-Archange Touadéra.

L’état d’urgence décrété en Centrafrique. La présidence a proclamé, jeudi 21 janvier, ce régime d’exception “sur tout le territoire national pendant une durée de 15 jours à compter du 21 janvier 2021 à minuit” (23 h GMT), a déclaré à la radio le porte-parole Albert Yaloké Mokpeme.

“Cet état d’urgence devrait permettre au gouvernement et à l’armée nationale d’élargir leur champ d’action, que ce soit dans la capitale Bangui ou dans le pays”, explique Clément di Roma, correspondant de France 24 en Centrafrique. “Le pays reste en majorité contrôlé par des groupes armés et déchiré par une nouvelle rébellion depuis le 8 décembre.”

Situation tendue à Bangui

Selon notre correspondant, “l’état d’urgence se justifie surtout par une situation qui reste très tendue dans Bangui après une attaque coordonnée des groupes armés le 13 janvier”. Et il poursuit : “Ces derniers jours, les opérations ont continué pour déloger les rebelles et préparer les défenses contre une seconde attaque”.

Clément di Roma rappelle aussi que le président Faustin-Archange Touadéra a déclaré, mardi 20 janvier, dans une interview donnée à France 24 “qu’aucun citoyen ne devrait être laissé pour compte, et il a dit tendre la main à tous les patriotes pour la réconciliation. Il laisse donc une place au dialogue et dit vouloir un climat apaisé.”

>> À voir, L’Entretien de France 24 de Faustin-Archange Touadéra : “Les groupes rebelles sont pratiquement des terroristes”

Plus tôt jeudi, l’émissaire de l’ONU en Centrafrique, Mankeur Ndiaye, a réclamé au Conseil de sécurité une “augmentation substantielle” du nombre de Casques bleus déployés dans le pays, après les récentes attaques meurtrières des principaux groupes armés, qui occupent les deux tiers du territoire.

Une semaine avant le 1er tour, le 27 décembre, des élections présidentielle et législatives, six des plus puissants groupes armés se sont alliés pour former la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) et ont lancé une offensive contre le président Touadéra, qui briguait un second mandat.

Depuis qu’ils ont juré de “marcher sur Bangui”, les rebelles mènent des attaques sporadiques mais parfois violentes, généralement loin de la capitale.

Les rebelles se heurtent jusqu’à présent à des forces bien supérieures en nombre et lourdement équipées : quelque 12 000 Casques bleus de la force de maintien de la paix de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca), présents depuis 2014, mais aussi des centaines de militaires rwandais et paramilitaires russes dépêchés fin décembre par leurs pays à la rescousse de Faustin-Archange Touadéra et d’une armée démunie.

Demande de renforts et de moyens aériens

Selon une source proche du dossier, la Minusca souhaiterait le renfort de 3 000 Casques bleus avec des moyens aériens importants : drones, hélicoptères d’attaque, capacités de franchissement ou encore forces spéciales.

Mankeur Ndiaye a aussi réclamé une “prorogation de quelques mois” du renfort intervenu en décembre de quelque 300 militaires rwandais détachés de la mission de paix menée au Soudan du Sud. À l’origine, ce renfort, plutôt rare à l’ONU, était prévu pour deux mois.

L’émissaire a averti le Conseil que “la menace pourrait durer”, alors que la Minusca a déjà perdu sept Casques bleus depuis le début de l’offensive rebelle. Les forces de sécurité centrafricaines estimées à environ 2 600 militaires sont trop récentes et trop peu aguerries, et souffrent d’une trop faible chaîne de commandement et d’un manque de sanctions, a aussi relevé l’émissaire.

Avec AFP

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