L’ancien Premier ministre de la République centrafricaine Firmin Ngrebada a été victime du rapport de force entre la France et la Russie

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Africa-PressCentrAfricaine. L’ancien premier ministre de la République centrafricaine, Firmin Ngrebada, avait espéré tenir jusqu’au bout. Cependant, le 30 mai, alors qu’il embarquait sur un vol d’Air France à destination de Saint-Pétersbourg, Ngrebada savait que les choses n’allaient pas bien.

Considéré comme l’homme de la Russie à Bangui, il avait prévu de participer au forum économique dans l’ancienne capitale impériale. Pourtant, son pays est pris au piège entre la France et la Russie, et la première n’a pas bien vu les relations étroites entre le président de la République centrafricaine Faustin-Archange Touadéra (FAT) et le gouvernement du président Vladimir Poutine.

La pression française
Selon nos informations, la diplomatie française – et notamment le président Emmanuel Macron, qui a appelé son homologue mi-avril – a ensuite fait pression sur le président de la République centrafricaine pour qu’il remplace le Premier ministre pro-russe Ngrebada.

Le 7 juin, ce dernier est rentré de Saint-Pétersbourg et a été accueilli par Dmitri Sergueïevitch Sytii, bras droit de Valery Zakharov, conseiller du président Touadéra. Sytii a été soumis à des sanctions américaines en raison de ses liens présumés avec la société de sécurité Wagner.

Ngrebada a alors appelé son allié russe à sauver sa peau. Depuis plusieurs semaines, il savait que la France menaçait de suspendre son aide militaire à la République centrafricaine. L’information et la sanction ont ensuite été confirmées le lendemain, 8 juin. Sous pression, le FAT a décidé de donner à Paris ce qu’il voulait et a demandé à son Premier ministre de se retirer, ce qu’il a fait le 10 juin. Deux jours plus tard, Henri-Marie Dondra est nommé pour lui succéder.
Dans les couloirs du palais, des rumeurs circulaient selon lesquelles les Touadéra voulaient piller Ngrebada, cette dernière ayant commencé à afficher des ambitions politiques personnelles. En fait, FAT aurait estimé que Dondra lui était plus fidèle.

rivalités internes
Le choix de l’ancien ministre des Finances et du Budget n’était pas accidentel. Selon nos sources, Dondra est un favori au sein des organismes financiers internationaux et notamment du Fonds monétaire international (FMI). Le nouveau chef du gouvernement a en effet été discrètement soutenu par l’ancienne présidente du FMI Christine Lagarde, aujourd’hui à la tête de la Banque centrale européenne. Il bénéficie également du soutien de Paris et sa famille vit en France.

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Un homme en particulier l’a aidé à obtenir cette nomination, il s’agit de l’ancien Premier ministre Mathieu Simplice Sarandji, aujourd’hui président de l’Assemblée nationale. Ce dernier est à la fois proche de Dondra et en conflit avec Ngrebada.

Selon nos sources, ce différend remonte à février 2019 : lorsque Ngrebada a succédé à Sarandji, ce dernier avait demandé que son directeur de cabinet, Ghislain Junior Mordjim, puisse conserver son poste. Mais cela n’a pas fait son chemin.

Une manœuvre ratée
Selon nos informations, Sarandji, qui était au courant des problèmes que Ngrebada avait causés ces dernières semaines – même au sein de l’arrêt Mouvement Cœurs Unis (MCU) – a tenté de faire nommer Mordjim, qui était devenu son secrétaire général à l’Assemblée nationale, Premier ministre.

Cependant, après que cela s’est avéré infructueux, Saradji a ensuite soutenu Dondra, un ministre qui, selon lui, serait en mesure de rassurer la communauté internationale que le pays n’était plus pris au piège entre la France et la Russie.

Bien que FAT ait finalement choisi son ancien ministre des Finances, Obed Namsio, le chef du gouvernement du gouvernement, a également été envisagé pour le poste de Premier ministre. Nommer un homme gbaya, considéré comme un pur produit de la présidence de François Bozizé, enverrait un message aux partisans de Bozizé, dont beaucoup ont rejoint le Coalition des patriotes pour le changement, une coalition de grands groupes rebelles.

Ngrebada, élu lors des élections législatives de décembre 2020, devrait désormais réintégrer l’Assemblée nationale.

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