L’ombre du report sine die de la rencontre de Luanda…

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République centrafricaine : L’ombre du report sine die de la rencontre de Luanda…
République centrafricaine : L’ombre du report sine die de la rencontre de Luanda…

Africa-PressCentrAfricaine.  Alors qu’un mini-sommet de la CIRGL consacré à la Centrafrique devait se tenir le samedi 27 dernier à Luanda, la rencontre des décideurs politiques de la sous-région a été reportée sine die. A Bangui, l’on se pose encore tant de questions sur le report successif du conclave. Quelle est l’ombre du sommet avorté de Luanda ?

La rencontre de Luanda était très attendue de l’opinion nationale et internationale tant elle devait favoriser la concertation que l’envoi des troupes angolaises en Centrafrique. Pourtant à l’impossible, les acteurs de la sous-région ont du reporter la fin de la semaine dernière le mini-sommet sans fixer de nouvelle date.

Pas si surprenant si les autorités politiques de la région qui tentaient de concilier Touadéra avec ses opposants politiques et militaires aient reporté le conclave de Luanda. En effet, alors que l’Angola et la CEEAC engageaient des pourparlers parallèles avec les leaders de la CPC en vue d’obtenir la cessation des combats, Bangui était en ébullition.

Des manifestants proches du régime ont multiplié des marches en vue de s’opposer à tout dialogue entre le pouvoir et les chefs rebelles moins encore François Bozizé. Cette position a été soutenue dans une vidéo relayée sur internet par Fidèle Gouandjika, le conseiller spécial du Chef de l’Etat.

Peu après, c’est Valéry Zakharov, conseiller russe du Président Touadéra qui brise la glace en prenant clairement position contre le dialogue et contre les dirigeants politiques de la sous-région qu’il n’a pas manqué de qualifier de « soutiens » des groupes rebelles.

Cependant, malgré la déclaration faite par le Chef de l’Etat peu après la confirmation de sa réélection concernant la tenue d’un dialogue républicain, cette position a été fortement influencée par Vladimir Titorenko, ambassadeur plénipotentiaire de la Russie en Centrafrique, qui, à l’issue d’un tête-à-tête avec le Président a renforcé le discours tenu peu avant par Zakharov.

Le diplomate russe a surtout galvanisé le Chef de l’Etat à tenir le dialogue uniquement après la guerre dite de la libération totale du territoire national.

Si cette position a été largement relayée par les soutiens médiatiques du régime, le dirigeant centrafricain est surtout passé aux commandes envoyant le ministre des affaires étrangères pour un voyage précurseur au Rwanda.

Le message porté par la cheffe de diplomatie centrafricaine est bien claire, la diplomatie du Président de la République est tout à fait contraire à celle de ses homologues de la sous-région, le dialogue avec François Bozizé ne sera plus possible. Celui-ci doit être remis à la justice internationale a fait valoir l’émissaire du pouvoir de Bangui.

Plus grand-chose à faire pour ces chefs d’Etat préoccupés par la situation politique et sécuritaire en Centrafrique. C’est donc la fin non-dit de toute médiation internationale face à l’entêtement d’un dirigeant « va-t-en-guerre » ? En tout cas, si la région n’a pas fixé de nouvelle date pour la tenue du mi-sommet, il est clair que les grands esprits de la CIRGL sont lassés de prêcher dans le désert.

Mais, impressionnant que les leaders de la sous-région poursuivent toujours des pourparlers avec François Bozizé qui selon un dossier de RFI se trouverait à présent sur le sol tchadien en vue des consultations.

Si à Bangui, le report sine die du sommet de Luanda sonne comme une victoire du Président de la République sur les tentatives de conciliation de ses pairs, beaucoup d’observateurs nationaux et internationaux s’inquiètent par contre du revers de cette nouvelle frasque diplomatique made in Bangui. Alors se pose les questions suivantes : Que cachent les consultations parallèles de Bozizé par la CEEAC et certaines têtes de la CIRGL ? Comment les « vieux loups » de la sous-région réagiront-ils face à cette humiliation diplomatique de trop imposée par le dirigeant d’un petit Etat aux nombreux problèmes économiques, géopolitiques, géostratégiques et sécuritaires ?

Vivement, la suite du coup diplomatique de Luanda laisse beaucoup de supputations…Affaire à suivre donc !

 

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