Africa-Press – CentrAfricaine. Avant les révélations fracassantes d’Abdoulaye Ibrahim, qui a exhumé cette affaire que Simplice Sarandji aurait voulu voir enterré, deux voix de poids inégales se faisaient entendre dans cette affaire. D’un côté celle très lourde de l’accusé, patron du MCU et actuel président de l’Assemblée Nationale, qui nie tout en bloc sans vergogne et de l’autre côté celle de la famille du défunt qui sert une version jamais prise en défaut jusqu’à aujourd’hui.
Depuis la sortie médiatique d’Abdoulaye Ibrahim impliquant directement Simplice Mathieu Sarandji dans l’assassinat d’Issa Manou, la donne a changé et plusieurs langues se sont enfin déliées. Certes surtout pour tenter de dédouaner mais en vain un Simplice Mathieu Sarandji que tout accable.
Ce sont succédés à la barre Martial Souroungba, directeur de cabinet du PAN Sarandji, à travers un communiqué de presse avec entête de la Présidence de l’Assemblée Nationale en date du 03 janvier 2022; puis Didacien Kossimatchi, Secrétaire National à la Mobilisation du MCU, à travers une interview accordée à la radio pro-Wagner Radio Lengo Songo à la date du 20 janvier 2022. À la même date le directeur de cabinet du ministre de la jeunesse et des sports et fondateur de la milice « Les Requins de Centrafrique », Héritier Doneng, inonde Facebook d’une publication sensée innocenter le PAN Sarandji mais qui au contraire aggrave son cas.
En réponse à cette publication hasardeuse, le ministre-conseiller spécial du chef de l’État, Fidèle Gouandjika, réagit aux propos du directeur de cabinet et fondateur de la milice des Requins pour en soulever la gravité. Et enfin pour clôturer ce tour d’horizon dans la galaxie MCU, Évariste Ngamana, 1er vice-président de l’Assemblée Nationale, réagit le 21 janvier 2022 en sa qualité de porte-parole et rapporteur général du MCU, non pas pour dédouaner l’accusé Simplice Mathieu Sarandji mais pour tenter de sonder maladroitement les accusateurs afin de trouver une accroche ou une bouée.
Que ce soit le cabinet à l’Assemblée Nationale de l’accusé Simplice Mathieu Sarandji ou le bureau politique du MCU qu’il dirige c’est la même rengaine hyperbolique dans leurs déclarations respectives : exiger des preuves des accusations devant la justice sous peine de poursuites. Sauf que la machine judiciaire a déjà été actionnée depuis janvier 2021, il y a un an de cela, mais elle est grippée, entravée, freinée dans son action par l’immunité parlementaire de l’accusé Simplice Mathieu Sarandji.
C’est là que nous voyons les limites des communiqués de Martial Souroungba le directeur de cabinet de l’accusé et d’Evariste Ngama le rapporteur général et porte-parole du MCU qui tout deux exigent la justice mais refusent à celle-ci les moyens afin qu’elle puisse être rendue en toute impartialité. Refuser de lever l’immunité parlementaire de leur patron c’est empêcher l’accusé d’être mis à la disposition de la justice pour qu’elle soit rendue. Exactement comme dans le cas Hassan Bouba où le pouvoir de Bangui empêche complètement la justice de faire son travail alors que dans le même parle hypocritement d’impunité zéro.
La levée de l’immunité parlementaire de l’accusé, Simplice Mathieu Sarandji, est le seul moyen d’avoir des réponses aux questions que la justice se pose jusqu’à aujourd’hui. À savoir pourquoi l’accusé a-t-il menti publiquement sur la nature de ses relations avec la victime Issa Manou ? Quel secret cache-t-il ? Qui est initiateur du rendez-vous au siège national du MCU? Était-ce un vrai rendez-vous ou un prétexte pour appâter la victime ? Pourquoi la victime a préféré allé au rendez-vous accompagné, malgré le fait que ce soit en un lieu public ? Avait-elle peur pour sa sécurité ?
En ce sens le conseiller spécial est plus cohérent, plus lucide, plus conséquent avec lui même quand face à cette contradiction, il apostrophe le directeur de cabinet Héritier Doneng et réclame que justice soit faite dans le cas Issa Manou. Il poursuit en rajoutant implicitement en direction de l’accusé Simplice Mathieu Sarandji qu’ »il ne faut rien au monde avoir le sang d’un être humain sur la main ou être responsable direct ou indirect de la mort d’un être humain qui est sacré ».
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