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Dans son entretien consacré au projet de chemin de fer reliant la République centrafricaine au port de Kribi, Fidèle Gouandjika, conseiller spécial du Président Faustin-Archange Touadéra, présente une série de promesses ambitieuses censées transformer l’économie nationale: voie ferrée internationale, nouveaux hôpitaux, nouvelle université, emplois massifs, financements étrangers, travaux imminents.
Pourtant, derrière le discours, on retrouve le même schéma que depuis 2016: grands projets annoncés, aucune preuve, aucune documentation publique, aucune transparence. L’entretien se résume à un mélange d’imprécisions techniques, de contradictions, d’exagérations et de mensonges destinés à nourrir une communication politique à l’approche des élections du 28 décembre 2025.
Le conseiller affirme que l’étude de faisabilité du chemin de fer a été “faite par satellite”, en secret. Les satellites servent uniquement à la cartographie préliminaire, pas à valider une construction ferroviaire. Techniquement impossible. Une vraie étude ferroviaire demande:
– relevés topographiques de terrain,
– sondages géotechniques,
– étude hydrologique,
– étude d’impact environnemental et social (ESIA),
– publication publique,
– consultations citoyennes.
Rien de tout cela n’a été publié. Aucune entreprise n’est citée. Aucun rapport n’existe. Cette histoire de satellite sert uniquement à masquer le fait que le projet n’existe pas.
Résultat: l’affirmation est fausse et dissimule le vide du projet.
Gouandjika annonce 4 milliards de dollars “déjà mobilisés” avec des “bailleurs anglais” et des “ingénieurs chinois”. Pourtant:
– aucun bailleur n’est nommé,
– aucun contrat n’a été présenté,
– aucun document officiel n’a été publié.
Rappel essentiel: le PIB annuel de la Centrafrique est inférieur à 3 milliards de dollars. Annoncer 4 milliards sans preuve est une insulte à l’intelligence du peuple. Aucun organisme financier sérieux ne mettrait des milliards sur un projet invisible. Un mensonge évident.
C’est du pur marketing politique, pas un montage financier réel.
– Un chemin de fer n’est rentable que s’il transporte des volumes importants (minerais, conteneurs, vrac industriel, etc.). La RCA n’a pas la production nécessaire pour justifier une ligne de plus de 1 000 km. Pire encore, Même au Cameroun, le port de Kribi n’est pas relié au réseau ferroviaire national. Le train n’existe ni au départ, ni à l’arrivée. Promettre “Bangui–Kribi en un jour” relève de la fiction politique.
– Il n’existe aucun contrat minier ou logistique garantissant du trafic.
Estimation réaliste:
Aucune exportation actuelle ni projection économique ne peut justifier une telle dépense.
Donc, Rentabilité: impossible.
– Il dit que l’étude existe depuis 2016 → mais aucune publication en presque 9 ans.
– Il affirme que la première pierre est posée → puis admet qu’il s’agit de la pose… d’une étude. On « inaugure » une étude? C’est du théâtre politique.
– Il parle de travaux imminents → mais ne donne aucune date, aucune entreprise, aucun chantier.
– Il promet « Bangui–Kribi en un jour » → Sans rail existant, sans tracé validé, sans matériel roulant, sans chantier.
Tout ceci relève de la science-fiction politique, pas d’un projet gouvernemental sérieux. C’est un scénario imaginaire repassé à chaque élection.
À chaque sortie médiatique, le régime promet les mêmes infrastructures comme depuis 10 ans: université moderne, nouveaux hôpitaux, routes, technologie, emplois. Pourtant:
– aucun chantier majeur n’a été livre. Promesses vagues
– aucun bailleur sérieux n’est cite. Grande annonces
– aucune preuve matérielle n’existe. Aucun fiche projet, aucun bailleur, aucune date.
C’est du copier-coller des promesses faites en 2016, en 2020 et en 2023.
L’État ne parvient même pas à fournir un système de santé fonctionnel ou système éducatif à terre, étudiants sans moyens, on ne construit pas des trains imaginaires quand les hôpitaux manquent de médicaments et de lits, les routes sont non pratiquables et, avec des fonctionnaires impayés ou précaires.
Dernière manipulation: le conseiller affirme que la France aurait empêché la RCA de construire son chemin de fer depuis 1960 à cause “d’accords secrets”. C’est un mensonge historique et politique.
– Aucun traité international ne l’interdit.
– Aucun document n’existe dans ce sens. Et meme s’il existait, pourquoi ne pas dénonces ses dispositions comme les accords de defense et de sécurité???
– Aucun expert en droit, aucune organisation internationale, aucun gouvernement n’a confirmé cela.
Cet argument sert simplement à détourner la responsabilité du régime. Plutôt que d’assumer son incapacité à gouverner, il invente un ennemi invisible. C’est une technique classique des régimes qui échouent: quand on ne peut pas montrer des réalisations, on invente un coupable.
Les élections arrivent. Après presque dix ans de pouvoir, le régime Touadéra n’a aucun bilan concret à présenter. Il faut donc fabriquer des illusions: milliards imaginaires, projets invisibles, infrastructures fantômes. Ce discours ne vise pas le développement du pays, il vise la manipulation de l’opinion publique.
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