Argent Chinois et Communiqué du HCC Contre Corbeau News

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Argent Chinois et Communiqué du HCC Contre Corbeau News
Argent Chinois et Communiqué du HCC Contre Corbeau News

Africa-Press – CentrAfricaine. La semaine dernière, un communiqué officiel du régulateur des médias centrafricain attaque Corbeau News suite à notre reportage sur le chantier chinois du corridor 13 à Mbaïki. Derrière ce document signé par Pouambi se cache une transaction financière entre l’ambassade de Chine et des citoyens centrafricains corrompus jusqu’à l’os.

En effet, l’affaire débute avec notre reportage sur les incidents survenus sur le chantier du corridor 13, cette route qui doit relier le Congo BrazzavilleBangui. Nos journalistes ont documenté dans leur reportage des faits précis.

Le 3 décembre, un chef de chantier chinois a jeté une pierre sur le camion d’un conducteur centrafricain, brisant son pare-brise. L’altercation a éclaté parce qu’un chauffeur avait simplement arrêté son camion pour saluer un collègue. Le responsable chinois a trouvé cela inacceptable et a lancé un caillou qui a fracassé le pare-brise. La discussion a tourné à l’affrontement. Nous avons simplement rapporté ce que nous avons vu, ce que nous avons entendu. Rien de plus, rien de moins.

Quelques jours après la publication, l’ambassade de Chine à Bangui contacte l’un de nos anciens collaborateurs journalistes. Le message du chargé de communication de l’ambassade de Chine est direct. Corbeau News doit cesser d’attaquer les Chinois. Selon lui, nous nous en prenons régulièrement au pouvoir dans nos articles, or les Chinois ne font pas partie du pouvoir. Ils ne comprennent pas pourquoi nous les attaquons également. Ils considèrent ce que nous publions comme des attaques contre les entreprises chinoises et les Chinois en général. Notre réponse a été claire et diplomatique. Nous avons demandé à notre ancien collaborateur de transmettre à l’ambassade de Chine un message simple: qu’ils mettent la pression sur les entreprises chinoises qui travaillent sur le corridor 13 et sur les sites miniers pour que ces dernières respectent un peu les Centrafricains qui y travaillent. Nous n’avons rien contre les Chinois. Ce sont des partenaires que nous respectons, que nous apprécions même. Nos peuples partagent les mêmes difficultés, les mêmes combats. Nous sommes amis, nous sommes frères. Mais notre métier consiste à informer, pas à cacher les problèmes quand ils existent.

Cette réponse n’a visiblement pas convenu à l’ambassade. Ils ont alors activé un autre levier. Patrick Mogani. Ce personnage mérite qu’on s’y attarde. Patrick Mogani a travaillé pour Corbeau News. Nous avons dû nous séparer de lui à cause de son incompétence rédactionnelle. Son niveau était tellement faible que nous ne pouvions plus le garder. Il a ensuite créé son propre organe de presse, Le Potentiel, avant d’être récupéré par le pouvoir et placé au Haut Conseil de la Communication. Entre-temps, la Chine l’avait déjà embarqué avec d’autres journalistes pour un voyage en Chine. Les liens étaient déjà tissés.

Le chargé de communication de l’ambassade a donc contacté Patrick Mogani. De l’argent a changé de main. Mogani est allé voir le président du Haut Conseil de la Communication, Monsieur Pouambi. Ensemble, ils ont préparé ce communiqué pathétique qui accuse Corbeau News de publier des informations inexactes et de déformer la réalité. Le document porte la signature de Pouambi et le cachet officiel du régulateur des médias. Voilà comment fonctionne la corruption dans ce pays.

Pouambi était journaliste avant d’occuper ce poste. Il connaît le métier, il connaît les principes. Mais il a choisi de vendre son intégrité pour quelques billets venus de l’ambassade. Il a choisi de défendre des intérêts étrangers plutôt que ceux de ses compatriotes qui souffrent sur les chantiers. Des Centrafricains exploités, maltraités, humiliés sur leur propre terre. Et lui, il rédige un communiqué commandé pour faire taire ceux qui en parlent.

Cette histoire n’est pas nouvelle. Elle rappelle celle de nos ancêtres vendus par d’autres Africains pendant la traite négrière. Des frères qui ont livré leurs frères aux Arabes d’abord, puis aux Occidentaux. Pour quelques marchandises, pour quelques avantages. Ces traîtres ont permis que des millions d’Africains soient déportés vers l’Amérique, vers les plantations, vers l’esclavage. La même mentalité persiste aujourd’hui. Des Centrafricains qui trahissent d’autres Centrafricains pour l’argent des étrangers.

Mogani et Pouambi incarnent cette mentalité d’esclaves. Ils n’ont pas réfléchi une seconde aux conséquences de leurs actes. Ils n’ont pas pensé aux ouvriers centrafricains qui triment sur les chantiers dans des conditions inacceptables. Ils ont juste vu l’argent. Ils ont juste pensé à leur ventre. C’est exactement ce qui empêche notre pays d’avancer. Cette mentalité de traître, cette cupidité sans limite, ce mépris pour son propre peuple.

Le communiqué du Haut Conseil de la Communication parle de rumeurs, d’informations inexactes. Mais Pouambi et ses complices ont-ils pris la peine d’enquêter eux-mêmes. Ont-ils interrogé les ouvriers centrafricains. Ont-ils visité le chantier de Mbaïki. Ont-ils vérifié nos sources. Non. Ils ont simplement rédigé un texte sur commande, payé par l’ambassade de Chine, pour discréditer un média qui fait son travail.

Dans leur communiqué, ils nous demandent de vérifier nos sources avant de publier. Mais ce sont eux qui n’ont rien vérifié. Ils n’ont pas cherché à connaître la vérité. Ils ont reçu de l’argent et ils ont exécuté la mission. C’est aussi simple que cela. Le régulateur des médias, censé garantir l’information de qualité, devient l’instrument de censure d’une puissance étrangère.

Nous maintenons tout ce que nous avons écrit dans notre article sur Mbaïki. Les faits sont réels. Les témoignages sont authentiques. Les employés centrafricains continuent de souffrir sur ces chantiers. Aucun communiqué biaisé ne changera cette réalité. Aucune corruption ne fera disparaître les problèmes que nous avons documentés.

L’ambassade de Chine aurait pu réagir autrement. Elle aurait pu enquêter sur les entreprises chinoises qui maltraitent leurs employés centrafricains. Elle aurait pu exiger que ces entreprises respectent le droit du travail national. Elle aurait pu montrer qu’elle se soucie vraiment du partenariat avec la Centrafrique. Au lieu de cela, elle a choisi d’acheter des traitres centrafricains pour faire taire les voix qui dénoncent les abus.
Pouambi devrait avoir honte. Mogani devrait avoir honte. Ils ont sali leur profession. Ils ont trahi leur pays. Ils ont vendu leur dignité pour quelques billets. L’argent qu’ils ont reçu ne durera pas longtemps. Mais leur réputation de traîtres les suivra toujours. Les Centrafricains se souviendront de ceux qui ont choisi l’argent étranger plutôt que la défense de leurs compatriotes exploités.

Ce communiqué du Haut Conseil de la Communication ne nous fera pas reculer. Nous continuerons à enquêter. Nous continuerons à publier la vérité. Nous continuerons à donner la parole aux Centrafricains oubliés, maltraités, exploités. Aucune pression administrative, aucune menace, aucune corruption ne nous fera dévier de notre mission. Informer le peuple centrafricain reste notre priorité, quoi qu’il en coûte

Source: Corbeau News Centrafrique

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