Africa-Press – CentrAfricaine. Dans la nuit du 21 décembre, trois bergers peuls ont été assassinés à sept kilomètres de Zémio, sur l’axe menant vers Rafaï. Parmi les victimes figurent deux mineurs. Les habitants pointent du doigt les miliciens Azandé.
Ce massacre endeuille une fois de plus Zémio, l’un des chef-lieu de la sous-préfecture du Haut-Mbomou, dans le sud-est centrafricain. Depuis avril dernier, voilà huit mois que les mercenaires criminels russes du groupe Wagner bombardent et tuent lors de leurs accrochages avec les combattants miliciens Azandé. Les casques bleus de la Minusca prêtent main-forte de temps en temps aux Russes et aux soldats FACA basés dans la zone. Les éléments de forces de défense et de sécurité intérieure multiplient également les abus. Malgré ces déploiements de force et les déclarations officielles affirmant le retour de la tranquillité dans le Haut-Mbomou, la réalité du terrain raconte une histoire bien différente. Les routes menant à cette ville demeurent extrêmement dangereuses.
Le 13 décembre dernier, un camion de 10 roues transportant des marchandises depuis Bangui a été incendié à son arrivée à 20 kilomètres de Zemio par des individus armés non identifiés. La population de Zemio, pour eux, voient la main des miliciens Azandé derrière ce coup. Puis, une semaine plus tard, survient ce nouveau massacre des peuls: plusieurs membres d’une seule famille ont été exécutés sommairement. Encore une fois, les proches des victimes pointent du doigt sans hésiter les miliciens Azandé comme responsables. Aucune preuve formelle n’existe, certes, mais ces groupes armés contrôlent l’ensemble des axes routiers et la brousse environnante. Cette emprise territoriale alimente naturellement les soupçons. Plusieurs personnes d’une même famille ont péri. Seul un garçon de dix ans a survécu, blessé, actuellement soigné à l’hôpital.
Ces tueries s’enchaînent à quelques kilomètres seulement de Zemio. L’attaque précédente s’est déroulée à vingt kilomètres. Tous les chemins autour de Zémio, Bambouti, Mboki et Obo baignent dans l’insécurité permanente. Tantôt les Wagner, tantôt les FACA, tantôt les miliciens Azandé, tantôt les anciens rebelles de l’UPC désormais intégrés dans l’appareil répressif du régime. Personne ne sait vraiment qui commet quoi. La confusion règne totalement dans cette zone.
Et pendant ce temps, on parle d’élections. Comment les populations pourront-elles se déplacer pour voter quand la mort rôde à quelques kilomètres des agglomérations? Les autorités affirment que la paix est revenue, mais les faits racontent l’inverse. Les convois commerciaux brûlent, les éleveurs tombent sous les balles, les familles entières disparaissent. La vie quotidienne reste suspendue à la menace constante des hommes armés qui sillonnent la région. Les civils paient le prix fort de ces affrontements dont les contours restent flous. Chaque jour apporte son lot d’angoisses pour ceux qui doivent emprunter ces pistes devenues mortelles.
Source: Corbeau News Centrafrique
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