CENTRAFRIQUE : LES SANCTIONS EUROPÉENNES CONTRE LE CONSEILLER RUSSE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE N’AURONT-ELLES PAS D’EFFETS COLLATÉRAUX SUR LE RÉGIME DE BANGUI ?

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CENTRAFRIQUE : LES SANCTIONS EUROPÉENNES CONTRE LE CONSEILLER RUSSE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE N’AURONT-ELLES PAS D’EFFETS COLLATÉRAUX SUR LE RÉGIME DE BANGUI ?
CENTRAFRIQUE : LES SANCTIONS EUROPÉENNES CONTRE LE CONSEILLER RUSSE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE N’AURONT-ELLES PAS D’EFFETS COLLATÉRAUX SUR LE RÉGIME DE BANGUI ?

Africa-Press – CentrAfricaine. Un rapport des experts de l’Organisation des Nations Unies (ONU) avait révélé la présence du groupe paramilitaire russe « Wagner » sur le territoire national. Ce rapport suffisamment documenté a mis en exergue l’emprise de ce groupe paramilitaire sur les secteurs sensibles du pays à travers une guerre par procuration en faveur de la fédération de Russie. Ce groupe d’experts accuse les Wagner d’atteintes graves aux droits de l’homme, des actes de torture, des meurtres, des assassinats extra-judiciaires et/ou sommaires, de pillages de ressources naturelles, des intimidations sur la population civile et de manipulations de l’opinion sur fond de violences. En conséquence de ce qui précède, le bloc des vingt-sept (27) États européens a opté pour une batterie de sanctions contre certaines sociétés ainsi que des personnalités du groupe Wagner dont le conseiller russe en matière de politique intérieure du président de la république.

Ce message de fermeté approuvé à l’unanimité par les ministres des affaires étrangères de l’Union Européenne réunis à Bruxelles consiste en une interdiction de visas pour voyager dans l’espace européen (Schengen) ainsi que le gel des avoirs sans oublier la suspension de financement des différents projets. Fort de ce qui précède, en faisant référence à la proximité du conseiller russe sous sanctions et surtout de son emprise sur le cercle restreint du pouvoir de Bangui, le citoyen lambda s’interroge :

Contrairement à la logique du pouvoir de Bangui, les sanctions européennes contre le conseiller russe du président de la république confirment-elles la présence effective des paramilitaires de Wagner sur le territoire centrafricain ?

Dans l’affirmative, quel serait l’avenir des relations bilatérales entre l’Union Européenne et notre pays ?

En tout état de cause, le dénialisme chronique du pouvoir de Bangui sur la présence effective des mercenaires de Wagner sur le territoire national n’est-il pas constitutif de la haute trahison définie par l’article 124 de la constitution ?

Les sanctions européennes couplées avec la suspension de la coopération militaire américaine ne concourent-elles pas à l’isolement totale préjudiciable à notre diplomatie ?

Par ailleurs, le conseiller russe du président de la république est-il encore crédible pour graviter dans le cercle restreint du pouvoir centrafricain ?

Pour éviter un bras de fer insipide projeté en filigrane avec l’Union Européenne, le pouvoir de Bangui envisagerait-il le limogeage du conseiller russe en matière de politique intérieure ?

Enfin, quid de la violation de la convention internationale qui interdit le recrutement, l’utilisation, le financement et l’instruction des mercenaires adoptée le 4 décembre 1989 et entrée en vigueur depuis 2001 ? Il faut rappeler que l’article 2 de cette convention internationale dispose :« quiconque recrute, utilise, finance ou instruit des mercenaires au sens de la présente convention commet une infraction au sens de la convention ».

Il apparaît important de souligner in fine qu’il est évident que les sanctions européennes ne visent pas directement notre patrimoine commun mais nous craignons l’impact des effets collatéraux qui peuvent étouffer les efforts du gouvernement. Dans ce tourbillon, nous avons confiance que les autorités établies sauront jouer la bonne carte dans l’optique de protéger les intérêts supérieurs de la nation.

Mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.

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