Africa-Press – CentrAfricaine. À Bangui, la querelle se poursuit autour de la nationalité centrafricaine de l’opposant Anicet-Georges Dologuélé. Celui-ci a déposé son dossier de candidature à la présidentielle du 28 décembre pour affronter une troisième fois Faustin-Archange Touadéra. Il avait auparavant abandonné fin août sa nationalité française pour se mettre en conformité avec la constitution de 2023, qui interdit notamment aux binationaux de concourir. Mais les autorités contestent sa qualité de citoyen centrafricain, et donc sa participation au scrutin. La justice vient même d’annuler un certificat de nationalité à son nom.
En abandonnant la nationalité française acquise en 1994, Anicet-Georges Dologuélé estimait se mettre en conformité avec la Constitution de 2023. Mais la controverse ne cesse de rebondir. La semaine dernière, le gouvernement justifiait son refus de lui délivrer un passeport centrafricain en invoquant le Code de la nationalité de 1961.
En devenant français à l’âge adulte, le président du parti URCA aurait perdu sa nationalité centrafricaine, et sa réintégration ne pourrait intervenir que sur décret présidentiel. En clair: plus français, et pas redevenu centrafricain, Anicet-Georges Dologuélé serait actuellement apatride.
Suivez-nous sur WhatsApp | LinkedIn pour les derniers titres
Saisi par le procureur de la République, le vice-président du tribunal de grande instance de Bangui a même déclaré, ce jeudi « nul et de nul effet », le certificat de nationalité d’octobre 2012 présenté lors de cette démarche administrative. Ce document avait déjà été utilisé par le candidat dans ces dossiers pour les élections de 2015 et 2020, et avec lequel il a été élu député.
Un texte « tombé en désuétude » car « jamais appliqué » selon l’opposant
Anicet-Georges Dologéuélé a néanmoins déposé samedi dernier son dossier pour la présidentielle du 28 décembre qu’il affirme « complet » et « recevable ». Il a ensuite écrit une lettre au président Touadéra, l’accusant « d’acharnement » envers sa personne et l’enjoignant à « démettre de leurs fonctions » tous les ministres, députés, fonctionnaires et porteurs d’uniforme – des « centaines » selon lui – qui seraient également apatrides selon le même application du code de 1961. Il juge le texte « tombé en désuétude » car « jamais appliqué ».
En réponse, Obed Namsio, le directeur de cabinet du chef de l’État, l’a menacé de poursuites pour des propos « clairement offensants » et a affirmé que le président n’interférait pas dans le processus électoral en cours.
Le Conseil constitutionnel a jusqu’au 29 octobre pour examiner les dix dossiers de candidature à la présidentielle.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press