Conquête Inclusive Du Bonheur: Un Mouvement Éphémère

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Conquête Inclusive Du Bonheur: Un Mouvement Éphémère
Conquête Inclusive Du Bonheur: Un Mouvement Éphémère

Africa-Press – CentrAfricaine. Une fois de plus, la République centrafricaine voit naître un nouveau mouvement politique à l’approche des élections. Germain Nadjibe lance sa « Conquête inclusive du bonheur », rejoignant ainsi la longue liste des formations politiques éphémères qui surgissent avant chaque scrutin pour disparaître aussitôt après.

En effet, l’émergence de ce mouvement interroge d’emblée. Pourquoi maintenant? Comme tant d’autres avant lui, Nadjibe profite-t-il simplement de la période pré-électorale pour se positionner sur l’échiquier politique? Le phénomène est récurrent en Centrafrique: multiplication des partis politiques avant les élections, puis évaporation totale une fois les urnes fermées. Les électeurs centrafricains ont déjà assisté à ce spectacle maintes fois.

« Conquête inclusive du bonheur », « mobilisation populaire », « rassembler toutes les tendances », le vocabulaire utilisé par Nadjibe relève davantage du slogan marketing politique que d’un véritable projet politique. Aucune proposition concrète n’est avancée. Comment compte-t-il réellement améliorer la vie des Centrafricains? Quelles sont ses solutions face aux défis sécuritaires, économiques et sociaux du pays? Le flou artistique règne.

Nadjibe affirme être « implanté sur l’ensemble du pays, du nord au sud, du sud à l’est ». Pourtant, qui connaît réellement ce mouvement en dehors de cette interview? Comment un homme, même « suffisamment connu » selon ses propres termes, peut-il prétendre avoir structuré un mouvement national en seulement deux ans, là où des partis établis peinent à maintenir leur présence territoriale?

Si Nadjibe se présente comme enseignant, sportif et proche du milieu ecclésiastique, son parcours politique reste un mystère total. Aucune expérience significative dans la gestion publique, aucun mandat électif, aucune réalisation concrète au service de la communauté. Sur quelles bases les Centrafricains devraient-ils lui accorder leur confiance?

Dans un contexte où le président sortant, Faustin-Archange Touadera alias Baba Kongoboro contrôle l’ensemble des institutions électorales et bénéficie de tous les avantages du pouvoir, l’émergence de nouveaux mouvements comme celui de Nadjibe ne sert-elle pas avant tout à donner une façade démocratique à un processus déjà joué d’avance? Ces formations politiques de circonstance permettent de maintenir l’illusion d’une compétition électorale équitable.

Qui finance ce mouvement? Quels sont ses véritables objectifs? S’agit-il d’une stratégie pour obtenir des positions ou des avantages après les élections? Nadjibe sera-t-il encore présent sur la scène politique dans deux ans? L’histoire récente de la Centrafrique suggère que non.

La « Conquête inclusive du bonheur » ressemble davantage à une opération de communication qu’à un véritable projet politique. Les Centrafricains, échaudés par tant de promesses non tenues, sont en droit d’exiger plus que des slogans creux et des déclarations d’intentions.

Source: Corbeau News Centrafrique

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