Dix Ans de la Cour Pénale Spéciale à Bangui

8
Dix Ans de la Cour Pénale Spéciale à Bangui
Dix Ans de la Cour Pénale Spéciale à Bangui

Africa-Press – CentrAfricaine. En Centrafrique, la Cour Pénale Spéciale (CPS) a célébré ce 3 juin ses dix ans d’existence. Initiée le 3 juin 2015 lors du forum de Bangui, les premières enquêtes ont été officiellement lancées entre 2018 et 2019. Ce tribunal hybride est composé de magistrats nationaux et internationaux qui ont pour mission de juger les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans le pays depuis 2003. Alors que l’équipe dirigeante et certaines victimes notent une avancée significative des travaux, de nombreux centrafricains pensent que beaucoup restent à faire.

Considérée comme un symbole d’espoir en Centrafrique, la création de la Cour pénale spéciale répondait en 2015 à un appel unanime en faveur de la lutte contre l’impunité dans le pays. Dix ans après, Landry Michel Louanga, son président présente les grandes réalisations de la CPS. « Nous avons déjà organisé trois procès, dont le tout premier est arrivé à terme définitivement, où il y a eu même déjà des réparations. Les deux autres, Ndélé 1 et Ndélé 2 sont presque bouclés ».

Si trois personnes ont été condamnées définitivement par la CPS et sept en première instance, des victimes remettent en cause l’efficacité de la Cour. Etienne Oumba est fondateur de l’association des victimes unies de Centrafrique ( AVUC). « Depuis dix ans, les dossiers ne bougent pas. Cette juridiction ne juge que les petits soldats, mais les gros poissons sont en liberté. Ce que nous constatons, c’est que les activités de la CPS sont influencées par les autorités centrafricaines ».

Des critiques que balaient Landry Michel Louanga. « Depuis que je suis là, je n’ai jamais reçu des instructions ou des pressions. Aucun juge ne s’est plaint de ne pas pouvoir exercer son ministère en raison de pressions ou d’un manque d’indépendance dans tout ce qu’il faisait comme activité ici ».

Après le retrait des États-Unis, principaux contributeurs à hauteur d’un million de dollars chaque année, la CPS rencontre aujourd’hui des difficultés financières qui réduisent sa capacité d’action.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here